Papiers et boissons en bord de mer ft/ Takamoto Sanosuke

Que pourrait bien vouloir l'Ouest à l’Est ? Eh bien la réponse aussi simple soit-elle ne peut que générer de l’ennui chez la plupart des gens. Qui viendront nécessairement à voir cela comme d’un ennui mortel. Mortel ? C’est bien le mot, car si cela peut sembler assez barbant, il est important de savoir coordonner les divisons entre-elles.

Et c’est pourquoi l’on envoi le 3ème siège de l’Ouest pour aller à la rencontre d’un autre chevalier ou plutôt d’un shinigami comme ils se font appeler dans leur coin du monde. Loin de Mikael l’idée de vouloir porter jugement sur un nom d’appellation. Après tout, le therme chevalier se veut moins mystique que celui des orientaux et autres, mais il n’en reste pas moins fantastique de par le fait qu’en Occident ces derniers semblent être aussi nommé sous le therme Ange.

Quoi qu’il en soit, se préparant comme à son habitude pour ce voyage qui se veut être en territoire Shinigami. Pour tout dire, l’ange que l’on peut nommer le géant d’or tant il est grand et par le fait qu’il porte son iconique armure d’or blanc et d’argent.

Epée bâtarde à la ceinture, cette dernière éraflant presque le sol. Il n’est même pas rare de voir l’homme faire cogner sa lame dans les escaliers. Un manque d’attention de sa part ou bien une volonté bien formulée de vouloir abimer son fidèle compagnon.

On peut le voir comme un monstre envers son épée, mais en réalité pour l’homme. Chaque relation est unique et la sienne en fait pas exception.

Empruntant les airs pour se rendre jusqu’à son objectif. Le géant parvient jusqu’à sa destination ou bout d’un certain, temps. N’hésitant à prendre quelques pauses bien que le tout semble coordonné et planifié afin de rentrer dans les temps souhaités.

Le rendez-vous avait été fixé dans une auberge en bord de ^cote. Cela afin d’avoir un cadre quelque peu plus agréable mais aussi permettre à chacun de faire le moins de route possible, dans les limites du raisonnable tout du moins. Le temps quant à lui à l’arrivé de Mikael semble au beau fixe et aucun nuage ne semble vouloir venir voiler l’astre divin.

Qu’importe, le chevalier s’installe donc sur l’un des bancs extérieurs de l’auberge et une serveuse ne manque pas à son devoir et se présente sous peu à la table. Prenant sa commande, cette dernière est assez enfantine, il ne souhaite qu’un simple chocolat chaud. Avec pour l’illusion ou pour ambition de pouvoir goûter le chocolat chaud de chaque villes et villages en ce bas monde spirituel.

Là, à sa table, il attend en faisant tournoyer son liquide chaud qui ne devrait pas tarder à refroidir. Dans l’attente de pouvoir discuter d’un peu d’administratif afin de voir les idées qui peuvent se formuler pour venir simplifier les procédures entre divisions. Bien que jusqu'à présent nulle réunion n’a su trouver la moindre solution aux problèmes qui y sont évoqués.

C'est alors que se présente une silhouette au loin baignant dans la lumière de l'astre au Zenith.

Papiers et boissons en bord de mer

Jusqu'à très récemment encore Sanosuke était un agent qu'on envoyait souvent au front, pour défaire ces horribles bêtes masquées, les unes après les autres. Il était bon dans ce qu'il faisait. Aussi bon qu'il était insupportable à dire vrai mais, depuis quelques secondes, il était devenu une espèce de secrétaire ou d'administrateur, parce qu'il n'y avait pas d'autre poste lui permettant d'exploiter ses...talents, dirons-nous. Oh il reconnaissait l'aspect nécessaire d'une logistique bien huilée, surtout avec une machine division en quatre parties bien distinctes, mais cela ne voulait pas dire qu'il appréciait d'être celui qui ferait tourner la roue.
Mais malheureusement il n'avait guère le choix. Compte tenu de sa condition physique c'était le seul poste qu'il restait, avant d'être retiré du service actif, pour une durée indéterminée. Alors autant essayer de bien faire son travail, non ? Ne retenant même pas un soupir de lassitude, drapé de son habituelle tenue noire, Sanosuke enfila un large haori aux tons bleu foncé, pour donner un peu plus de volume à sa tenue, avant de se mettre en route, non sans une certaine difficulté.

Qui était l'idiot qui avait eu l'idée de mettre le lieu du rendez-vous dans ce village ? La vue était plaisante, à n'en pas douter, mais c'était...loin. Le faire dans les quartiers de la division orientale aurait parfaitement convenu au jeune Takamoto. Son zanpakuto à sa ceinture, masqué par son haori, l'officier se mit en route et, en arrivant, balaya les environs avant que son regard bleu-gris n'accroche une silhouette massive et...peu discrète. Était-ce la norme, d'être aussi brillant, chez les occidentaux ? Au moins les ennemis ne risquaient pas de le rater.
Un pas après l'autre, de sa démarche lente et mesurée, le colosse aux pieds d'argile s'approche et, une fois à portée, s'annonça d'un :

Officier Mikael, je présume ? Officier Takamoto. Ou Sanosuke, peu importe.

Quelques pas de plus et il se pencha, tendant sa main droite en une poignée de main qu'il pensait être de rigueur. Ils faisaient partie de la même machine, techniquement, mais étaient-ils vraiment des collègues ? Des frères d'armes ? Le Takamoto ne s'était jamais vraiment posé la question, avant aujourd'hui, car des occasions comme celle-ci s'étaient faites trop rares.

Merci d'avoir fait le trajet. J'espère qu'il s'est fait, sans encombres.

Le ton était neutre, sans être particulièrement chaleureux, mais cela n'avait rien de personnel. Il était suffisamment intelligent et organisé pour faire correctement ce boulot, et plus encore, mais ce serait faux de dire qu'il y prenait le moindre plaisir. Il aurait préféré sortir pour s'entraîner, sortir pour aider, sortir pour sauver, mais pour organiser ? Administrer ? Très peu pour lui. Il était là, parce que la passion pour son métier était plus grande que l'aspect rébarbatif de son activité du moment.
Balayant le reste de l'assistance du regard, les yeux de l'officier accrochèrent la forme de la serveuse qui, s'approchant de lui, dû également lever la tête pour croiser son regard. Décidément, était-ce la réunion des grandes tiges, aujourd'hui ? Profitant de l'opportunité, Sanosuke demanda alors, sobrement, un sourire poli et forcé sur le visage :

Je vais vous prendre des dangos et du thé, avec ça. Merci.

Il avait fait tout ce chemin, malgré son manque de motivation. Il avait bien le droit de se faire plaisir, non ? Laissant la serveuse repartir avec sa commande, le Takamoto plongea sa main gauche sous son haori, en extirpant le zanpakuto accroché à sa ceinture, avant de venir trouver une place sur le banc, où était son collègue. Relâchant un soupir de soulagement en pouvant enfin s'asseoir, ce fut sans détour, avec le même ton franc que d'habitude, qu'il demanda à son collègue d'une autre mer :

Cela vous dérange, si je me pose un peu, avant de rentrer dans le vif du sujet ? Non pas que le sujet ne me passionne pas....mais en fait, si. Un peu. Autant profiter un peu de la vue...

On vient à interpeler le géant. La personne qui provoque cette action se présente sous deux noms. Ne sachant pas lequel étant le prénom ou le nom. Se levant ainsi de son siège, il tend sa main à son tour pour serrer celle de l’autre homme. Se souciant pour la politesse de comment a pu se dérouler le voyage de Mikael.

-Le voyage fut agréable, une simple pluie en plein cœur de l’Océan rien qui ne puisse se révéler être désagréable.

Dès lors Mikael observe la commande de l’autre homme sans vraiment comprendre de quoi il peut bien s’agir. Il se dit alors qu’il verra bien de quoi il en retourne. Bien qu’en définitive, l’idée de s’essayer aux plats de chaque lieu peut-être une option supplémentaire lors de ces voyages. Il se demande par la même en quoi cet entretien-là sera différent de celui qu'il a pu avoir son confrère de la division Boréale.

L’homme se présente comme étant aussi peu sérieux que le confrère de la division Boréale. De quoi se poser des questions sur l’avenir des divisions s’ils sont tous en train de paresser.

-Faîtes-donc vous êtes chez vous si je peux le dire ainsi.

Rapidement la commande arriva avec la serveuse. Sans trop attendre, le géant d’or commença à savourer sa commande. Un breuvage aussi chaud que doux qui se veut lui rappeler sa demeure à Adalon. L’idée de comparer les chocolats chauds dans el monde n’est pas si inutile que cela, car après tout, le vainqueur démontrera aux yeux de l’ange, celui qui aura la plus grande maitrise de la chose. Et pour l’heure celui qu’il est en train de consommer n’égal pas celui d’Adalon. Mais il faut dire que la plupart des talents ou même des génies s’en vont dans les grandes villes et non dans des villages. Et il faut croire que le chocolat chaud n’est pas nécessairement la spécialité locale des orientaux.

-Je suppose que vous avez pu vous reposer assez ? A moins que vous n’ayez encore besoin d’un peu de temps.

Une sorte de pique légère pour montrer le fait qu’il n’apprécie pas nécessairement le manque de rigueur. Notamment lorsque son homologue s’est dit qu’avouer son manque d’intérêt pour la tâche qui attend les deux hommes.

-Après tout vous venez vous aussi d’assez loin. Cela est peut-être une moins grande distance que la mienne, mais cela reste une grande distance. Et j’ose croise que votre chemin n’a pas forcément était simple.

Laissant alors à Mikael l’idée de se demander si les dangers sont les mêmes chez chaque division.

Attendant de savoir si l’homme en face se sent d’attaque pour entamer les discussions. Mikael se décide à terminer sa boisson, comme pour signifier qu’il est pour sa part prêt à parler travail.

Papiers et boissons en bord de mer

Chaque division avait sa propre identité. C'était autant une évidence qu'une nécessité et, si certains pourraient croire que quatre cultures différentes auraient quelques difficultés à s'accorder, le temps avait fini par leur donner tort. Cela avait sans doute été compliqué au départ mais, comme beaucoup de société, la Soul Society avait su se rassembler face à l'adversité, car les ennemis au dehors, eux, étaient sans pitié. Mais malheureusement aucune société n'était parfaite, et celle-ci ne faisait nullement exception à la règle. Il pouvait des divergences d'opinion, ainsi que des difficultés à communiquer, compte tenu de la distance, mais c'était là où des coordinateurs comme Sanosuke et d'autres entraient en jeu.

Après tout, qui pourrait dire d'où la prochaine grosse menace viendrait ? Qui pourrait dire si une division, seule, pourrait y faire face ? Si des efforts conjoints ne seraient pas nécessaires, pour assurer la survie de leur société, et leur monde de vie ? L'impensable s'était déjà produit, jadis. Chaque guerrier se levait donc, chaque jour, en se préparant à l'idée que cette journée pourrait être leur dernière. C'était le rôle de Sanosuke, et d'autres agents de l'ombre, de mettre toutes les chances de leur côté, afin qu'une telle chose n'arrive pas. C'était la seule certitude qu'il avait, la seule raison pour laquelle il n'avait pas refusé cette dernière offre, dés qu'elle lui fut proposée...ou jetée à la figure, pour ainsi dire.

Aujourd'hui il était ici pour faire la liaison avec une autre division et, s'il était trop honnête pour masquer son déplaisir, Sanosuke allait tout de même faire son travail. Une fois le thé et les dangos servis, l'oficier attrapa la tasse du thé liquide et, après en avoir avalé une lampée, répondit sobrement :

Cela devrait être suffisant, oui.

Poli, l'invité espérait que son homologue avait fait bon chemin, ce à quoi il répondait tout aussi simplement et directement qu'à son habitude :

Les chemins ne sont jamais simples, mais mes frères d'armes font le nécessaire pour diminuer ce risque au minimum. Comme les vôtres le font, par chez vous, j'imagine. Une menace reste une menace, peu importe la forme qu'elle prend.

En somme, le risque n'était pas nul, mais suffisamment faible pour qu'un homme comme lui puisse traverser, sans avoir besoin d'escorte d'aucune sorte. Et justement, en pensant à cela, alors qu'il avait encore sa tasse entre les mains, une conversation récente lui remonta en tête. Pourquoi maintenant ? Il n'en avait aucune idée, mais il trouvait cela pertinent de la raconte, pour amorcer la discussion qu'ils allaient devoir avoir. Passant une main dans sa chevelure d'ébène, il repensa au visage de son collègue, à la scène, avant d'expliquer :

Une de nos nouvelles recrues m'a demandé, l'autre jour, si je savais d'où viendrait la prochaine grande menace. S'il devait plus craindre les dragonites, ou les hollows, en ce moment. Tout ce que j'ai réussi à lui dire fut « les deux » alors que, pour le moment, il règne ici un calme...relatif. Les hollows s'agitent toujours, bien sûr, mais rien de plus alarmant que d'habitude. Je pense que c'est cette tranquillité apparente qui en agite plus d'un, comme si nous étions dans l’œil du cyclone, attendant que le pire n'arrive.

La recrue était avide d'action, comme beaucoup de jeunes âmes pouvaient l'être mais, en même temps, elle avait suffisamment entendu d'histoires du passé pour laisser une once d'inquiétude s'installer en elle. Le Takamoto ne lui avait pas jeté la pierre, mais lui avait simplement rappeler que la peur n'avait pas sa place, là où elle devrait aller, et qu'elle devait continuer à s'entraîner pour être préparée à toute éventualité. Un discussion de meneur ou de politicien, au choix, mais la réponse semblait vide de sens. Retenant un soupir, ayant espéré trouver une meilleure réponse à donner à cette recrue, Sanosuke glissa un regard à son collègue, avant de s'enquérir de la situation, sur son propre territoire.

Avez-vous eu de l'activité inhabituelle, par chez vous ? Une augmentation de la présence de nos turbulents voisins ?

Les hollows étaient agités, mais quand ne l'étaient-ils pas ? A partir de quel moment faudrait-il commencer à s'inquiéter ? C'était aussi en partageant leurs données respectives, que cette coordination allait se renforcer.

Voyant son interlocuteur enfin prêt à débattre de la raison de leur présence en ce lieu fort plaisant bien que tout aussi lointain. Mikael se sent fin prêt à écouter l’avant-propos de son homologue.

La discussion démarre sur une bien sombre note. En effet, l’oriental Sanosuke, semble vouloir clarifier les craintes d’une des recrues qu’il a pu croiser. De quoi laisser assez pensif le 3ème siège Occidental.

-Pour tout dire, je pense qu’en Occident c’est aussi calme que par chez-vous. Simplement il faut comprendre la chose suivante. Les précédentes guerres sont comme survenues en un jour. Bien sûr, elle était prévisible tant on voit des signes de tension un peu partout. Mais voilà qu’en réalité tout se déroule dans l’ombre. Je ne saurais dire pour nos amis à écailles. Il faudrait plus voir cela avec la division Boréale. Mais pour ce qui est des démons et hollows l’activité et normal aux alentours d’Adalon. Mais à mes yeux ce n’est que le calme avant la tempête, d’où la raison de notre entrevue afin que chaque division puisse aller en aider une autre si besoin s’en fait sentir.

C’est alors que la serveuse revient. Loin d’elle l’idée d’être indiscrète, mais simplement veut-elle savoir si le duo souhaite commander d’autres choses. Mikael demande alors un autre chocolat chaud qui doit s’accompagner à présent de dangos afin de goûter ce que peut bien manger son confrère.

Une fois la ou les commandes prises, elle s’en va sans dire un mot de plus.

-Je pense que vous pouvez simplement dire à votre recrue d’être prête à agir. La paix n’est jamais éternelle. Et un shinigami vivant plus d’un millénaire aura le malheur de devoir prouver son engagement par deux fois à la guerre, il m’est d’avis.

Une vision bien pessimiste et qui pourtant se révèle presque juste en l’état actuel des choses. Simplement le propos est vrai que si le sujet survit déjà à la première guerre qu’il vit avant de pouvoir s’en aller vers la deuxième.

-D’autant que nous sommes sur la défensive et loin de moi l’idée d’être un assaillant. Mais c’est le camp qui à l’initiative qui mène la danse.

La serveuse revient assez rapidement alors avec la nouvelle commande. Débarrassant l’ancienne tasse de Mikael pour la remplacer par une nouvelle tandis que des dangos arrive sur une coupelle qu’elle pose sur la table.

-C’est donc pourquoi je suis venu. Cela va peut-être paraitre assez ennuyeux, mais il nous faut voir aussi le financement des plans et actions selon les situations. Pour commencer il nous faut parler du fait de savoir à qui revient le coût de déplacement entre nos divisions quand l’une vient en aide à l’autre. Et de se fait établir égaler à qui revient les coûts d’hébergement, et les autres frais.

Papiers et boissons en bord de mer

Sanosuke se rappelait d'une phrase d'un de ses instructeurs. Ne jamais chercher le conflit, mais toujours se préparer, quand il se montrerait à vous. Il avait fallu au Takamoto des années pour comprendre le sens réel de ces paroles. Sa vie entière était dévouée à la défense d'une cause et d'un peuple, mais il ne fallait pas que cette cause le définisse pour autant, car il devait aussi apprendre à vivre en dehors du conflit, pour se délecter du fruit de son labeur. A quoi bon se battre pour la paix, s'il n'arrivait pas à l'apprécier ? Les jeunes âges étaient ainsi. Volontaires, zélées, excitées par l'appel du combat, jusqu'à ce qu'elles ne voient leurs premiers camarades tomber, pour ne plus jamais se relever.
Sanosuke avait trop de choses à gérer, en ce moment, pour apprécier le calme et le silence, mais il reconnaissait que c'était satisfait de pouvoir se balader et s'autoriser, un minimum, à baisser sa garde sans crainte de rendre son dernier souffle. Il semblait en être de même sur le territoire occidental même si, de toute évidence, l'interlocuteur du Takamoto semblait trouver cela nécessaire de lui faire une leçon d'Histoire. Lui en tiendrait-il rigueur ? Probablement pas puisqu'il n'écoutait cela que d'une oreille, pleinement conscient que les menaces les plus terribles étaient celles qui se cachaient à sa vue.

L'officier se contenta de hocher la tête, en écoutant les paroles de l'occidental, d'accord avec lui sur la nécessité de cette entrevue. Quand l'occidental donna son avis sur ce que Sanosuke aurait pu dire à la jeune recrue, le concerné hocha à nouveau la tête, en se délectant à nouveau du thé, admettant volontiers :

C'est à peu près ce que je lui ai dit, oui. Si c'est une vision bien sombre de la vie, elle n'en reste pas moins vraie.

Ils étaient ici pour se battre et servir. Aucun shinigami ne pouvait espérer partir dans son sommeil. Chaque fin était violente, brutale, et cette réalité devait rapidement être acceptée pour pouvoir avancer. Sanosuke l'avait accepté, l'avait même espéré, quelques secondes plus tôt, mais la vie avait d'autres souhaits apparemment. Le Takamoto coula un regard curieux à son collègue qui, de son côté, était aussi conscient que la meilleure défense était l'attaque. Au moins les deux avaient le même avis sur le sujet, et le vingtième siège ne manqua pas de le faire savoir, en tempérant tout de même son avis sur le sujet.

Je vous rejoins sur ce point. Prendre les devants, éradiquer le mal à la racine serait préférable, mais les pertes seraient...considérables.

Le jeu en valait-il la chandelle ? Malheureusement ce genre de décision était prise en de bien plus hautes instances. Cependant ce genre de question le concernait-il encore, maintenant qu'il était devenu aussi...inutile ? Obsolète ? Il ne préférait sans doute pas y penser, souhaitant davantage tacler au corps le sujet épineux des frais de déplacement, en cas d'intervention d'une division pour venir en aide à une autre. Un sujet passionnant, à n'en pas douter.
Passant une main dans ses cheveux, Sanosuke laissa son regard se perdre dans le ciel azur, pendant quelques instants, pesant le pour et le contre sur les différentes idées qu'il avait en tête. Les finances restaient toujours un problème épineux. Laissant quelques unes de ses pensées filtrer à voix haute, il souffla :

Nous pourrions envisager la création d'un fond commun, mais il faudrait pour cela obtenir l'accord des quatre divisions, ce qui ne serait pas une mince affaire. Dans le cas où cette option ne serait pas envisageable, les frais d'hébergement devraient être pris en charge par la division qui accueillerait les membres d'une autre division. Ne croyez-vous pas ?

Tout travail mérite salaire. Cela n'était-il pas logique, que ce soit celui qui crie à l'aide, qui paie pour le service rendu ? Cela allait être sans doute sujet à débat.

L’homme ne semble pas réellement préoccupé par le sujet qui les concerne et difficile de dire si l’âge est en cause ou non. Après tout Mikael est assez jeune lui aussi malgré son rang. Il est 3ème siège que parce qu’il a su se défendre comme il le fallait durant la dernière guerre et sa capacité à savoir la paperasse le rendu assez intéressant à ce poste. Bien que le concerné se voit aussi briller assez bien au poste supérieur au sien à l’heure actuelle. Mais loin de lui l’idée de venir usurper le poste de la sœur de la Reine ou bien il risquerait fortement de le regretter. Ne reste plus alors pour lui qu’à entendre une brèche dans le rempart familiale qui se trouve au sommet de l’Occident.

-Une attaque mal préparée ne mènerait en effet qu’à des pertes que l’on dirait dans le futur superflu. Mais en réalité si l’on sait obtenir les bonnes informations et coordonner le tout efficacement. Alors on peut espérer voir des failles se présenter à nous. C’est du moins ma conviction, mais sur ce genre de plans je n’ai aucune latitude. Il me faut obéir, tout comme vous j’ose présumer.

Et loin de Mikael l’idée de commander une division entière. Le poste qui serait juste en dessous lui conviendrait parfaitement.

L’homme propose alors un fond commun. Ce qui dans l’idée serait idéal pour éviter de ne trop affaiblir une division plus que les autres. Mais uniquement dans un monde idéal. Car en réalité il y avait des problèmes à cette solution.

-Je crains malheureusement que convaincre les 4 ne soit quelque chose d’un peu trop complexe. Déjà qu’il faille mettre nos deux divisions en accord, je n’ose pas imaginer à quatre. Le but et les intérêts sont les mêmes, mais pas nécessairement les moyens et les approches. A cela s’ajoute le fait que vouloir créer un fond commun ne risque d’entrainer une perte de main d’œuvre et des frais supplémentaire afin de pouvoir ce dit fond commun. Et la position de ses infrastructures ne serait qu’un sujet de plus à ajouter sur la table également.

Pour ce qui est de la seconde option ou plutôt de celle qui est alternative à la première. Le 3ème siège ne voit rien à dire à cela.

-Si les frais reviennent à celui qui accueille, cela me convient parfaitement à la condition suivante. Les frais de déplacement reviennent à celui qui se déplace. Car le fait de ne pas payer les coût d’hébergement réduire d’une manière ou d’une autre el oût du déplacement notamment par rapport aux provisions. Mais outre cela, il y a aussi la question des moyens qui ne sont pas les mêmes selon les divisions. Et qui dit moyens différents dit coûts différents. En outre faire peser le poids des deux frais sur une seule division viendrait à l’affaiblir grandement par la suite sur son budget prévisionnel. En outre il faut dès lors déterminer quels coûts rentre dans le cadre de l’hébergement ? Ne parle-t-on que du lieu et des repas ou bien des salaires et autres choses. Dans la charte actuelle, il y est noté que chaque division a, à sa charge, le coût de la solde de ses effectifs et cela comprenant les primes.

Devoir renter dans les détails est assez long et fastidieux mais nécessaire dans le cas suivant afin de n’oublier aucun cas particulier à savoir que pour le moment le 3ème siège n’en était qu’à la partie émergée de l’iceberg.

Papiers et boissons en bord de mer

Sanosuke était passé maître dans l'art de masquer ce qu'il pensiat réellement, de ne pas laisser ses émotions se lire sur son visage. L'avantage c'était que rares étaient les personnes à pouvoir voir quand il avait peur, quand il était stressé. Le désavantage était que, malheureusement, il avait l'air de quelqu'un que toute la misère du monde ne semblait pas pouvoir émouvoir, ce qui expliquait aussi que certains de ses hommes avaient du mal à se reconnaître en lui, ou à lui faire confiance.C'était malheureusement ainsi. Il avait été éduqué pour porter constamment ce masquer de froid maintien, car la faiblesse était un luxe qu'il ne pouvait se permettre, aussi longtemps qu'il continuerait de respirer.
Que dirait son père, s'il était encore en vie pour voir Sanosuke, ainsi réduit ? Aurait-il honte ? Serait-il compatissant ? Aurait-il pitié ? L'aurait-il radié de l'arbre généalogique comme Shinichi l'avait récemment fait ? Ce genre de question était inutile. Cela faisait plusieurs siècles que le chef de famille mangeait les pissenlits par la racine, ce qu'il aurait pensé n'était pas pertinent. Oui, le Takamoto était brisé, mais le monde continuait de tourner et c'était son rôle que d'avancer, lui aussi, pour ne pas rester à la traîne.

Les ennemis n'attendraient pas, eux. Et, si l'idée de passer à l'offensive était intéressante, les deux hommes semblaient se rejoindre sur un point. Pour fomenter un tel assaut, beaucoup d'éléments seraient à rassembler, à commencer par des informations récentes et fiables, sur les troupes ennemis mais, malheureusement, ces décision-là étaient prises bien au-dessus d'eux. Hochant la tête, le vingtième siège confirma bien que :

Effectivement. Nous sommes dans le même bateau.

Enviait-il cette position de pouvoir, celle que possédait son capitaine ? En partie, oui, mais il appréciait aussi la simplicité d'être un officier. Il n'avait pas à porter le poids de toute une division, de tout un peuple, sur ses seules épaules. La charge était plus légère, plus supportable. C'était sans doute mieux ainsi...surtout qu'il n'était pas prêt de monter en grade, de si tôt. Retenant un soupir face à cette sombre pensée, la repoussant aux confins de son esprit le temps de cette conversation, Sanosuke écouta son collègue donner son avis mitigé sur ce fond commun. Effectivement toutes les divisions n'avaient pas les mêmes moyens et les mêmes ressources, ce serait illusoire d'espérer une participation égalitaire de chacune d'entre elles.
C'était illusoire d'espérer un communautarisme absolu, pas quand les divisions étaient séparées, éloignée l'une des autres, mais cela valait le coup d'essayer...non ? A défaut, elles pouvaient au moins essayer de partager les coûts, dans la limite du raisonnable. Curieux, Sanosuke écouta son collègue d'une oreille attentive, car ses idées n'étaient pas mauvaises. Le partage semblait être la solution la plus logique, mais comment déterminer quel coût reviendrait à qui ? Plongeant sa main sous son haori, le shinigami en extirpa un modeste carnet et un crayon, avant de commencer déjà à coucher sur papier les idées qui commençaient à être mentionnées, afin de ne rien oublier.

Je pense que l'on peut limiter ce coût d'hébergement au strict minimum, à savoir le logement et la nourriture, comme vous l'avez suggéré. Le salaire doit continuer à être payé par la division d'origine de chaque soldat, peu importe où il se trouve déployé.

Notant rapidement quelques mots sur la page devant lui, avec l'intention de remettre tout cela au propre une fois chez lui, Sanosuke commença alors à penser à un autre aspect de ces frais à partager. Posant son crayon sur la page ouverture devant lui, il demanda son avis à son collègue, d'un simple :

Et en cas de blessure au combat, à qui reviendrait le coût des soins ? A la division à laquelle le soldat appartient, ou bien la division où le soldat se fait soigner ? Je suis assez partagé sur le sujet, pour être franc. D'un côté, le bien-être d'un soldat, niveau santé, doit être pris en charge par sa propre division mais, dans le cadre d'une mission à l'extérieur, cette condition s'applique t-elle toujours ? Les ressources déployées pour remettre le soldat sur pied seront celle de la division qui accueille le soldat, le temps de la mission, après tout.

L’oriental soulève alors le problème des blessés sans soulever les problèmes que peuvent aussi soulever ce que présente le chevalier. Après tout, Mikael se dit que l’homme face à lui n’a pas forcément tort de ne pas révéler les problèmes concernant ses idées. Simplement, il n’y aucune solution sans problèmes. Même la non-action viendrait à causer certains problèmes.

Aussi le géant d’or et d’argent se met à réfléchir à la question des blessés.

D’un côté à ses yeux, l’idée que chaque division s’occupe de ses propres troupes peut mener à des problèmes assez complexes comme la perte de troupes que l’autre division aurait pu sauver. Tandis que si celui que si c’est celui qui a besoin d’aide qui paye, alors la charge financière devient d’autant plus importante pour lui sans parler du fait qu’il évitera volontairement ou non de soigner des gens par soucis à propos de son avenir financier.

Ayant une idée il se décide à la proposer bien que là aussi il y a des problèmes autour de cela. Néanmoins cela reste la solution la plus efficace aux yeux du chevalier.

-En ce qui concerne les blessés, je dois avouer être assez mitigé sur la solution que je vois. Votre idée n’est pas fausse sur le principe, mais là encore cela soulève des problèmes similaires à ceux que j’ai pu évoquer pour le voyager et l’hébergement.

Il s’arrête un instant pour manger un dango tout en se permettant le temps de respirer brièvement. Un moyen comme un autre de pouvoir poser sa pensée et relâcher ses muscules qui peuvent se contracter tant il parle sans prendre le temps de réellement respirer.

-En réalité l’idéal à établir est de se baser sur les rapports pour partager les coûts. Je m’explique. Nous partons du principe dès lors que les coûts des blessés sont partagés, mais dans le cas où une division vient à avoir nettement plus de blessé qu’une autre pour x raison. Il serait bon qu’un pourcentage s’applique à la règle. Par exemple si soixante pourcents des combattants blessés sont d’Occident, contre quarante pour l’Orient, alors chacun et tenu de payer le pourcentage de combattants qui lui est attribué donc la somme totale des soins sera de soixante pourcents pour l’Occident et de quarante pour l’Orient. Même si je conçois que tous les soins n’ont pas le même coût, il faut avant tout voir dans cette démarche là le moyen d’éviter que les équipes médicales n’aient à choisir leurs patients de par leur division. Et je n’ai malheureusement que trouvait cette idée-là. Mais peut-être auriez-vous quelque chose à proposer pour l’améliorer ?

Manger un autre dango puis un troisième. Le chevalier se laisse dire que ses mets sont peut-être quelque chose de dangereux à ramener en Occident tant ils peuvent être consommer à une allure assez impressionnante. Mais vient à l’esprit un autre sujet assez tumultueux dans l’esprit du chevalier.

-Me vient un autre sujet en tête.

Dit le chevalier sans même laisser l’autre personnage orientale répondre à sa question au sujet des soins.

-En rapport et sans rapport avec les soins vient les morts. Une triste réalité de chaque affrontement. Aussi je pense que dans le cadre d’un respect que se témoigne nos divisions. Les frais des obsèques restent en partie à la charge de la famille et de la division selon les règles de chacun. Mais que le déplacement des corps pour le retour vers sa terre natale soit à la charge de celui qui héberge afin de témoigner de son respect envers le défunt et le remercier pour être venu défendre une autre division.

Peut-être que la règle venait tout compliquer, mais pour Mikael il fallait y voir là un acte de noblesse avant tout. Le code de la chevalerie ne mentionnant pas forcément de manière précise un passage sur le sujet. Il était clair dans l’esprit du géant que cela ne serait pas chevaleresque que de venir laisser les morts payer leur propre déplacement. Ni même de laisser sa division le faire alors qu’elle a sacrifié l’un des siens au profit d’une autre division.

Papiers et boissons en bord de mer

Un shinigami était bien plus qu'un soldat, bien plus qu'une lame au service d'une cause bien plus grande que lui. En réalité, non. C'était le cas pour les soldats du rang, les troupes fraîchement sorties de formation mais, pour les officiers comme Mikael et Sanosuke, la Soul Society avait des attentes bien plus élevées envers eux. Savoir bien se battre n'était pas suffisant pour être officier, pour sortir son épingle du lot il fallait avoir d'autres ressources, d'autres talents dont celui de savoir garder son sang-froid, quand la tempête faisait rage. Pourquoi ? Parce que, une fois que la bataile commencerait, tous les autres soldats se dirigeraient vers eux, pour savoir quoi faire et quelle direction prendre.
Ils étaient ceux qui mèneraient la danse, ceux qui imposeraient le rythme et, à ce titre, se devaient d'avoir une certaine autorité et ne pas laisser leurs émotions obscurcir leur jugement. Plus facile à dire qu'à faire, évidemment, mais c'était pour ceci que chaque officier était précautionneusement choisi, car les postes étaient limités. Alors oui, la discussion qu'ils avaient était longue et fastidieuse, à n'en pas douter, mais ils étaient les seuls à pouvoir l'avoir, car c'était ce qu'on attendait d'eux, au final.

La décision ne serait pas prise ici. Il s'agissait surtout de commencer à dépeindre le portait, coup de crayon après coup de crayon. Un pas après l'autre, jusqu'à arrive au bout du chemin. L'idéal serait que les ressources soient communes, que chaque division participe, à un pourcentage de ses propres ressources mais, une fois encore, cela demandait coopération de toutes les divisions. La majorité ne suffirait pas, il faudrait l'unanimité, pour ce coup-là. Et, s'agissant des blessés, le problème restait épineux comme l'occidental le soulevait, mais que pouvaient-ils bien faire ? La coopération allait être le point le plus délicat, de ce projet.

Sanosuke savait qu'il allait devoir sans doute en parler au lieutenant ou à d'autres officiers, car ce projet ne pourrait pas être porté par lui seul, mais il s'agissait ici uniquement d'un premier pas en avant. Un premier pavé dans la marre et, évidemment, il resta attentif au discours de l'occidental, concernant son idée de répartition des coûts pour les blessés. Si le Takamoto ouvrit la bouche, il fut contraint de se raviser en entendant son collègue poursuivre son discours, prenant une direction un peu plus sombre et mortelle. Enfin, lorsque ce fut son tour, Sanosuke donna son avis sur les blessés, dans un premier temps.

Payer le coût en fonction du pourcentage des blessés de sa propre division, sur le nombre de blessés au total ? Cela me semble cohérent, oui, et cela reste juste. Nous ne pouvons décemment demander à une seule division de payer pour l'ensemble des blessés, ce qui pourrait créer un trou dans ses ressources.

Vint alors le sujet des morts et, si l'idée de Mikael était bonne, Sanosuke préférait prévoir toute éventualité et, surtout, toute réponse qu'on pourrait lui lancer, sur le sujet. Ainsi, nota à nouveau quelques idées sur son carnet, il poursuivit d'un :

Hum, je serais d'habitude pour une réponse plus...pratique, mais vous marquez un point. Cependant je vois déjà la question qui nous sera posée : pourquoi appliquer cette règle uniquement pour les morts, et non les blessés ? Il y a quelque chose d'honorable à faire l'ultime sacrifice, il est vrai, mais le coût de l'hébergement d'un blessé, pendant la durée de ses soins, ne revient-il pas à la division à laquelle le blessé appartient ? Jusqu'à un certain pourcentage, évidemment, mais vous comprenez où je veux en venir.

Les blessés ne pouvaient pas être déplacés, aussi le coût le plus similaire était celui des soins, ou de l'hébergement pendant ces derniers. Sanosuke pensait cela logique et honorable, que la division accueillante veuille payer pour transporter les corps, mais cette idée serait-elle accueillie par tous ?

Je ne dis pas que je ne suis pas d'accord, au contraire. J'adhère à votre idée, je m'attends simplement à une certaine opposition.

Il s'y attendait toujours. Voir le mal partout, c'était une déformation de tout Takamoto qui se respectait. Mais en parlant de mal partout, justement, Sanosuke devait aussi penser aux autres divisionq qui devraient aussi donner leur avis sur le sujet. Étaient-elles déjà au courant de ce projet ? Qu'en pensaient-elles ? Curieux, Sanosuke coula un regard vers son collègue, lui demandant :

Avez-vous déjà abordé ce sujet avec les autres divisions, d'ailleurs ? Souhaitez-vous que je prenne contact avec l'une d'entre elles ?

Si pour la question des blessés Sanosuke semble vouloir aller dans le de MIkael. Il soulève également un point assez intéressant en ce qui concerne les morts. Ou du moins pour ce qui est de l’argument que l’on pourrait trouver à redire sur la question.

-Il est vrai que l’on pourrait trouver à redire sur le traitement des blessés par rapport aux morts. Mais si rares sont les cas des blessés ne pouvant bouger ne serait-ce qu’après une semaine qu’il faut voir là en les morts des exceptions si j’ose dire. D’autant qu’il ne s’agit que du coût de déplacement. Ces derniers pouvant bouger dans l’immédiat à l’inverse des blessés. Et si l’on se devait d’avoir réponse à tout, le simple argument de dire que l’on n'aimerait pas voir son propre corps rentrer chez soi devrait refroidir les plus téméraires. Bien évidemment je préférais éviter d’en arriver là, mais à la guerre il faut savoir se montrer pragmatique.

Bien obscurcie était la vision du blond, mais il ne pouvait pas vraiment se permettre de faire dans les sentiments à son poste. Seul l’aspect le plus pratique se valait d’exister et les morts était bien l’unique exception à laquelle il avait cédé le pas au code de la chevalerie.

L’homme se demandait alors si le résident d’Adalon avait pu contacter d’autres divisions.

-A vrai dire pour répondre de manière alambiquée, oui et non. J’ai pu entrer en contact avec d’autres divisons et commencer à parler un peu de ceci sans vraiment rentrer dans le vif du sujet comme nous sommes en train de le faire.

Finissant son assiette de dangos, il reprit alors.

-Mais je vous invite à contacter les autres divisions si vous le souhaitez en effet. J’ose croire que dans l’idéal il faudrait que les contrats soient le plus semblables au possible afin de peut-être un jour parvenir à l’idée de fond commun ou de quelque de la sorte qui puisse en découler. Bien que nous soyons encore loin de ceci. Si jamais vous ne savez pas par où commencer, je vous suggère le continent Boréale. Le sujet de la guerre étant au centre de leur préoccupation pour l’heure semblerait-il.

Entre le sujet des dragons et leur nature à vouloir s’en aller vers l’affrontement plutôt qu’à chercher à l’éviter le sujet en question ne devrait pas être difficile à aborder avec eux. C’est d’ailleurs vers cette division là qu’il compte s’en aller par-là suite pour clarifier et planifier les choses à venir.

Buvant son chocolat chaud le géant se demande à présent ce qu’il peut mettre sur la table. Et plutôt que d’éviter le sujet le plus épineux de tous. Il se dit qu’il faille le voir ds à présent.

-Passons au plus épineux des problèmes qui à vrai le plus grand de tous et peut-être même le seul sur lequel il y aura une opposition franche et claire. L’organisation du commandement. Il serait illusoire de croire que l’une des divisions acceptera de répondre aux ordres d’une autre et cela même le temps d’une mission. Chacun ayant ses propres modes de fonctionnement, il est aussi impensable de mélanger les troupes. Et pourtant il faut réussir à trouver un moyen de coordonner le tout, ou bien ce serait comme envoyer non plus une division à l’battoir mais deux. Mais peut-être vous êtes-vous fixé sur quelque chose à ce sujet ?

Papiers et boissons en bord de mer

Le sujet de la mort était inévitable, lorsque l'on parlait de l'éternel combat que ces soldats, hommes et femmes, menaient de génération en génération. Quel shinigami pouvait se vanter d'être parti dans son sommeil, plutôt que l'arme au poing ? Certains voyaient en cela une mort déshonorable, comme si la mort au combat était la seule fin qui en vaille la peine mais...Sanosuke ne savait pas trop quoi en penser, de ce sujet. Quelle mort voulait-il ? En voilà une question à laquelle il n'avait jamais songé, avant que le sujet ne vienne sur la table.
Mikael semblait être d'accord avec certains points mais, dans l'ensemble, ils devaient s'accorder sur le fait que le traitement des morts devait être différent de celui des blessés, ultime sacrifice oblige. Sanosuke n'était pas contre mais prévoyait déjà quelques oppositions. Il commençait déjà à réfléchir à la façon dont il allait présenter la chose, avant de conclure sur la partie blessés et morts.

Très bien, partons là-dessus alors. Je ferai remonter ceci à mes supérieurs, en espérant qu'ils valident ces premiers changements.

Il était là pour éclaircir le terrain et présenter la chose, de façon cohérente et argumentée mais, final, son capitaine et son lieutenant auraient le mot final. Il n'était qu'un intermédiaire, pour ainsi dire, et cette seule idée lui laissait un goût amer au fond de la bouche. Il préférait donc se concentrer sur la conversation et, bientôt, Mikael expliqua qu'un premier contact avait été fait avec d'autres divisions, mais rien d'aussi poussé que ce qu'il se passait, ici. C'était toujours bon à savoir et, bien sûr, il nota les contacts qu'il allait devoir faire, avant de confirmer que :

L'idéal serait de pouvoir trouver un moment, pour que les représentants de chaque division se rencontrent, ensemble, pour ratifier l'accord final. Mais oui, en attendant je prendrai contact avec la division boréale, pour prendre la température.

Cette division était sans doute la plus belliqueuse et guerrière de toutes. C'était sans doute pour elle que ces accords seraient les plus déterminants. Bénéfique ou non ? Cela restait encore à décider. Qui était l'équivalent de Mikael, dans la division boréale ? L'officier Torfi, si la mémoire du Takamoto ne lui jouait pas des tours. Bon, au moins savait-il par où commencer. Les choses avançaient lentement mais sûrement.
Le Takamoto tendit l'oreille quand vint le sujet de la chaîne de commandement, lors d'une opération conjointe. Un sujet épineux et délicat, où plusieurs egos risquaient d'être froissés, mais Sanosuke avait un avis bien à lui sur le sujet. Les escouades ne pouvaient être divisés ou mêlées. Un officier gérant une escouade de sa propre division, cela faisait du sens, mais qui serait tout en haut ? Le grand shinigami ne tarda pas à faire connaître son avis d'un :

Je suis assez pragmatique dans le cas d'une opération conjointe. Si une division devait venir en aide à une autre, ce serait l'officier le plus haut gradé de la division locale qui prévaudrait. Les troupes locales connaissaient mieux le terrain, sont plus habituées aux menaces à affronter, il est logique que ce soient elles qui mènent la danse. Maintenant, si l'officier en charge n'est pas confiant et souhaite déléguer la direction des opérations à son homologue d'une autre division, si tous les deux acceptent, je ne vois pas de raison de s'y opposer.

Et, bien sûr, si l'officier le plus haut gradé était celui de la division venue aider, alors que ce serait à lui que reviendrait la charge du leadership. Cela semblait évident au jeune guerrier, mais il savait aussi que tous ne verraient pas les choses aussi simplement que lui.

Maintenant, il est sûr qu'il y aura de l'opposition. Les façons de faire seront différentes. Les ordres risquent d'être contestés, mais j'imagine qu'il faudra faire confiance à nos collègues pour faire passer la discipline et la coopération avant tout le reste.

L’homme annonce faire remonter cela à ses supérieurs, une bonne nouvelle s’il en est. Car cela veut dire en un sens qu’il n’est pas contre l’idée dans les faits. Bien que rien ne dise qu’il soit pour, après tout, il peut se limiter à remonter l’information sans vraiment la soutenir par la suite.

Mais qu’importe, le but de ce genre de réunion était-là pour faire des propositions.

-Je suis assez d’accord avec vous, il faudra des représentants, de hauts rangs si possibles. Au moins un dixième rang ou plus. Pour parvenir à un début des résultats communs qui inciterait par les suites les vice-capitaine voire les capitaines à se réunir pour convenir d’une chose à réaliser en commun. L’idée peut paraitre utopique au stade où elle en est. Mais avec un peu de chance et beaucoup d’effort et de volonté je suis certains que nous trouverons d’autres gradés qui se sentent prêt à une pareille entreprise.

Avait-il tenté un jeu de mot entre le côté Boréale et leur température les plus froides des quatre continent s et le fait de dire qu’il allait en prendre la température. Difficile à dire et bien qu’il ne soit pas mal placé, il était assez difficile de faire rire le géant d’or.

Puis vint l’avis à propos de la chaine de commandement.

Rapidement l’homme avance des arguments assez logiques. Mais il y avait d’autres facteurs que le terrain.

-Dans les faits je pense être assez d’accord avec votre vision. Néanmoins il faut voir les facteurs suivants. Celui de la connaissance de l’ennemi. En théorie le premier présent connait mieux l’ennemi que l’autre est pourtant nous ne sommes jamais à l’abri de surprise. Mais vient aussi la connaissance du haut commandement ceux qui décident non pas de la tactique mais de la stratégie. Et donc il faut voir si les officiers bien que locaux soient capables ou non d’obéir à ce haut commandement. Car il peut vite arriver le faut que le plus haut supérieur tombe sous le coup d’une attaque fourbe des ennemis. Obligeant donc l’autre commande qu’il soit celui venu en aide ou le local à agir et prendre la relève. Malgré tout, j’en prends bonne note et j’en conviens avec vous que l’idée la plus logique reste la vôtre. A voir si les deux autres divisions seront du même avis.

L’homme parle aussi de l’opposition. Une chose qui sera certainement présente dans le sujet du commandement.

-Pour ce qui est des oppositions. Il peut y avoir et il y aura certainement l’idée que l’une des divisions en charge des ordres profite de sa position pour laisser ceux qui ne sont pas à ses ordres plus facilement mourir ou du moins les rendre plus sacrifiables. Si j’y ai pensé malgré ma réticence à voir cela arriver je n’ose pas croire ceux qui voudraient que cela arrive.

Buvant encore un peu de son breuvage. Le géant d’argent et d’or blanc reprend.

-Auriez-vous un sujet que vous souhaitez aborder à présent ?

Papiers et boissons en bord de mer

La coopération entre division était nécessaire, mais où s'arrêtait-elle ? Où pouvait s'arrêter cette conversation ? Les deux officiers étaient en train de voir les points essentiels, mais tout le reste n'était que détails et futilités. Ils avaient abordé le sujet du traitement des blessés ainsi que le transport des morts, des points logistiques importants mais, après le sujet de l'organisation hiérarchique, que leur resterait-il à aborder ? Sanosuke avait beau chercher, il ne voyait rien de plus, pour le moment. Tout ce qu'il lui restait à faire était de rester attentif, de poursuivre le fil de la conversation et, en rentrant, de mettre tout ceci au propre avant d'en parler à l'un de ses officiers supérieurs, pour transmettre la requête de cet accord de façon plus officielle.
Ikael semblit vouloir réunir des officiers haut gradés pour en parler, avant de faire remonter ça plus haut et, si Sanosuke hocha de la tête en guise d'accord, il le fit avec une certaine amertume. Jadis il aurait été de ces officiers, dixième siège ou moins mais aujourd'hui...aujourd’hui il était relégué au fond du panier. Oh il savait qu'il devrait être reconnaissant qu'on lui donne une seconde chance mais...il ne l'était pas. Pas vraiment. Pas encore.

J'ai déjà quelques noms en tête, d'officiers qui seraient prêts à écouter ce projet, au sein de ma division. Je vous tiendrai informé de mes avancées, une fois que je les aurait rencontrés.

Deux noms lui venaient en tête. Deux noms, c'était tout ce dont il avait besoin, les seuls avis nécessaires pour avoir un premier retour sur cet accord à venir. Lorsque le sujet de la chaîne de commandement revint, Mikael aborda quelques événements plutôt rares, pour avancer qu'une certaine adaptation était nécessaire, en fonction de la situation. C'était vrai, oui, mais cet accord n'avait pas vocation à détailler toutes les situations possibles et imaginables. Aussi Sanosuke retorqua :

J'espère qu'elles le seront. Cet accord ne pourra évidemment pas parer à toutes éventualités. Pour les autres cas, plus exceptionnels, les décisions devront être prises sur le terrain.

Il y aurait de l'opposition, c'était sûr, mais cela ne faisait rien. Se battre pour une cause importante, cela ne faisait-il pas partie de leur métier, après tout ?

Je ne pense pas, non plus. Nos façons de faire sont différentes, mais nous avançons tous dans la même direction, dans un même but. Je ne pense pas que quiconque l'ait oublié.

Il l'espérait en tout cas. Que pouvaient-ils mentionner de plus, à présent ? Morts, blessés, hiérarchie...non, vraiment, le Takamoto pensait avoir fait le tour. Passant une main dans sa chevelure d'ébène, il se posa un peu plus contre le dossier derrière lui, pour conclure d'un :

Je pense que nous avons fait le tour, pour le moment. Reste juste à profiter un peu de la vue, à présent.

Il allait avoir du travail en rentrant, mais ils avaient bien avancé, aujourd'hui. Restait à savoir ce qu'en penseraient les autres.

L’homme se dit qu’il a déj des noms en tête afin de prétendre pouvoir faire avancer l’idée de cause commune.

Quant aux possibilités que puisse évoquer le géant, d’or son homologue orientale vint à exprimer son avis assez arrêté. Celui de voir cela au moment venu sur le terrain. Une idée assez particulière lorsqu'on parle de planification. Notant malgré tout cela dans un coin de sa tête. L’homme n’avait pas vraiment un argument qui puisse aller dans un sens ou dans un autre vis à vis de cette idée-là.

Et si Mikael se montre optimiste dans ses dires, il le sait au fond de lui qu’il y aura des problèmes à propos des sujets qu’il aborde pour peu que l’intérêt de chacun s’éveille. Le sujet même d’une guerre entre les continents de la Soul Society était une chose possible. Elle pouvait démarrer à cause d’allié de fortune ou bien à cause de divergence d’opinion. Elle pouvait même démarrer par la découverte d’une ressource qui se trouverait sur un seul des quatre continents.

Puis l’homme conclu en se disant que tout ceci avait été conclu d’une main de maitre.

Tant de temps avalé par l’horloge du destin pour une poignée de minutes à parler d’un sujet qui finit par mettre en accord le duo. C’est dire si cela parait presque dérisoire devant le futur assez sombre qui s’annonce.

-Pour une première discussion je pense en effet que nous pouvons nous arrêter là. Malheureusement je ne peux me permettre de prendre le temps d’observer le décor. Il me faut regagner ma division afin de commencer les préparatifs sachant que je me dois d’aller contacter d’autres divisions.

Le géant en armure se lève ainsi de son siège.

-J’espère que nos routes se recroiseront à nouveau et que la chance et le destin vous sourit, bien que je sois certain qu’avec la force de votre volonté vous saurez capable de triompher du moindre mal qui vous guette.

Après quoi l’homme s’empressa de regagner la côte afin de rejoindre son navire qui l’attendait dans le port. Il y aurait cependant une petite heure d’attente durant laquelle il pourrait observer le ciel et les décors de l’Orient. Car le navire devait charger à son bord des marchandises avant son départ.

S’il retient des notes positives de cette entrevue, Mikael retenait aussi les mets de ce continent et aussi la qualité du chocolat chaud, bien qu’elle fût moindre malgré tout en comparaison de celui qu’il avait à Adalon.