Titre

Sur le sol crissant du Cercle Primordial, Halvar Jorviksson se tient, une incarnation de la force brute et de la détermination. L'air est électrique, chargé d'une anticipation sauvage alors que les deux combattants se font face, prêts à en découdre. Pour Halvar, ce duel est plus qu'un simple affrontement ; c'est la défense de l'hydromel, essence de son héritage viking, contre l'étrange fascination pour le saké vantée par son adversaire.

Le combat s'engage avec une intensité féroce. Halvar, utilisant son corps comme une arme, lance une série d'attaques à mains nues, chaque coup résonnant avec la force d'un marteau sur l'enclume. Son adversaire, un guerrier aguerri de la Division Boréale, riposte avec une technique impeccable, tentant de parer et de contrer les assauts implacables du Viking.

Dans un moment crucial, l'adversaire de Halvar lance une technique complexe, un mouvement qui aurait mis à terre un combattant moins averti. Mais Halvar, avec la ruse d'un guerrier expérimenté, esquive avec une agilité surprenante. Prenant appui sur ses mains, il se propulse dans les airs, son corps tournant avec une grâce meurtrière.

C'est alors que Halvar canalise son Shunko, une technique avancée qui embrase son Reiatsu en un tourbillon violent autour de son corps. Alors qu'il est suspendu dans les airs, un coup de talon retourné s'abat sur son adversaire, le flux de Reiatsu enveloppant le mouvement le rend d'autant plus dévastateur. L'impact est colossal, un coup chargé de toute la puissance et de la fureur d'un Viking qui ne jure que par l'hydromel, au nom des ancêtres fiers.

Son adversaire est projeté au sol, vaincu non seulement par la force physique de Halvar mais aussi par la puissance de son Reiatsu. Le silence s'abat sur le Cercle Primordial, les spectateurs ébahis par la démonstration de force pure et la maîtrise de techniques avancées.

Halvar atterrit avec l'assurance d'un prédateur dominant son territoire. Il regarde autour de lui, son regard défiant toute réplique, avant d'aider son camarade à se relever. Aucun mot n'est nécessaire ; le combat a parlé pour lui. La supériorité de l'hydromel est certifiée, non par des mots, mais par l'expression la plus pure de la conviction et de la force.

Sans plus tarder, Halvar décide qu'il est temps de partir pour Yumemigachi. Son voyage a désormais un double objectif : goûter au saké pour mieux en démontrer l'infériorité face à l'hydromel et partager l'esprit viking avec ceux qui ne connaissent pas encore la fureur et la passion d'un vrai guerrier du Nord. Le guerrier se dirige vers le navire qui le mènera à la Division Orientale, le cœur battant d'une ferveur guerrière, prêt à embrasser de nouveaux défis et à défendre son héritage dans chaque mot et chaque geste.

***

Dans l'immensité de la Soul Society, les divisions s'épanouissent chacune dans leur singularité, et Yumemigachi, la capitale de Nagomi, ne fait pas exception. C'est ici, au pied des montagnes enveloppées de brumes et baignées par les eaux claires des rivières, que Halvar Jorviksson, un guerrier de la Division Boréale, trouve son nouveau défi. Non pas un ennemi à vaincre, mais une quête personnelle guidée par une soif bien différente : celle du saké.

La capitale se déploie sous ses yeux comme un gigantesque palais impérial, où l'austérité des érables rouges s'harmonise avec la tranquillité des rues pavées. Halvar, habitué aux terres enneigées et aux cieux orageux de Stormheim, se sent à la fois étranger et fasciné par cette sérénité architecturale, par ces toits courbés qui semblent danser avec le vent, par ces intérieurs où le bois et le papier washi racontent des histoires d'anciens.

Son passage récent au Cercle Primordial lui a laissé un goût de victoire, mais aussi une curiosité ardente pour ce breuvage dont on lui a tant vanté les mérites. Le saké, un nom qui résonne comme une promesse de découvertes gustatives, l'a conduit à improviser un voyage vers Yumemigachi, sous un prétexte si mince qu'il ne pourrait convaincre que lui-même.

Perdu dans l'immensité de la zone commerciale, Halvar parcourt les allées, son regard de guerrier viking essayant de déchiffrer les signes élégants qui, pour lui, sont aussi indéchiffrables que les mystères de l'univers ou l'utilité de l'eau de source bue seule. Chaque caractère, semblable à un hiéroglyphe, est une énigme, et le terme "saké" lui échappe, se cachant parmi les flots de signes et de symboles.

Son errance n'est pas solitaire ; les rues sont peuplées d'âmes et de shinigamis, chacun vaquant à ses occupations, créant un ballet incessant où Halvar se sent à la fois acteur et spectateur. Le contraste entre la sérénité du lieu et le tumulte intérieur provoqué par sa quête du saké est frappant. Il rêve de cette première gorgée, imaginant qu'elle portera en elle le feu du Ragnarök, le pouvoir des tempêtes et la chaleur des foyers lointains.

Pourtant, Halvar ne se décourage pas. Sa détermination, forgée dans les batailles et les épreuves, le guide à travers les méandres de Yumemigachi. Il sait que le saké l'attend quelque part, comme un trésor à découvrir, comme une nouvelle page de son histoire de guerrier à écrire. Sa quête est un pont entre les cultures, un moyen de tisser des liens entre la Division Boréale et la Division Orientale, un rappel que même les guerriers les plus farouches peuvent être unis par des plaisirs simples.

Ainsi, Halvar continue sa marche, un Viking en terre étrangère, porté par l'espoir de déguster ce saké dont on lui a tant parlé, prêt à traverser les barrières de la langue et de la culture pour satisfaire sa curiosité et, peut-être, découvrir un peu plus de ce vaste monde qui s'étend au-delà de son foyer nordique.

Un Viking en Orient.

Au cœur de Yumemigachi, Halvar Jorviksson, le guerrier du Nord, se tient face à une scène qui éveille en lui une curiosité insatiable. L'homme devant lui, portant avec une délicatesse infinie une poupée habillée avec soin, intrigue profondément Halvar. Dans les yeux de la poupée, il voit se refléter un monde de traditions et de mystères, un pont entre le tangible et l'intangible, entre le passé et le présent. Le guerrier, dont le cœur bat au rythme des chants ancestraux et des récits de batailles, ressent une connexion inattendue avec cette effigie silencieuse.

Halvar avance, son imposante silhouette se découpant contre le paysage urbain de Yumemigachi, une ville qui, bien que baignée de tranquillité, bourdonne d'une vie qui lui est étrangère. Chaque pas le rapproche de l'homme et de la poupée, son esprit guerrier teinté d'une tendresse nouvelle face à cet échange culturel inédit.



Son regard d'ambre se pose sur la poupée avec une intensité presque palpable, cherchant à percer les secrets qu'elle renferme. Halvar, pour qui chaque objet porte une histoire, un enseignement, est captivé par cette tradition qui lui est jusqu'alors inconnue.

Une interrogation se démarqua du brouhaha propre à ce type d’endroits très fréquentés, son ton respectueux tirant Halvar de ses réflexions.

Halvar était touché par l'attention portée à la poupée, traitée avec le même respect qu'un être de chair et de sang. Il reconnut là une forme de loyauté et de dévotion qui résonna profondément en lui, guerrier venu de terres lointaines où l'honneur et le souvenir des disparus tenaient une place centrale.



Le sourire de Halvar, franc et chaleureux, est une invitation à partager, à explorer ensemble les richesses de leurs cultures respectives. Le guerrier comprend que, derrière la quête du saké, se trouve une opportunité bien plus précieuse : celle de tisser des liens, de découvrir la profondeur des traditions étrangères et d'enrichir son âme du savoir des autres.

Halvar, debout dans l'effervescence de Yumemigachi, se sent soudain moins étranger. Le poids de sa solitude de voyageur s'allège au contact de cet échange singulier. Il réalise que, même loin de ses fjords et de ses montagnes enneigées, il peut trouver une forme de camaraderie, un sens de l'appartenance à ce vaste monde.

Un Viking en Orient.

Dans les rues animées des galeries commerçantes de Yumemigachi, Halvar Jorviksson, le guerrier du Nord, marche à côté de son hôte, un être enveloppé d'un mystère aussi profond que les fjords de sa terre natale. La poupée, Changmin, objet de sa curiosité, est tenue fermement par son compagnon, un gardien inébranlable de sa mémoire. Halvar, dont le cœur est habitué à la bataille, ressent un respect naissant pour cette dévotion.

L'invitation à la fête d'anniversaire et la promesse du saké éveillent en Halvar une gratitude sincère. Il comprend la réticence de son hôte à partager Changmin avec un étranger, mais il est également touché par l'accueil qui lui est réservé malgré les barrières invisibles dont il ne comprenait pas la nature ou les raisons.

Arrivés au restaurant, un spectacle inattendu capture l'attention de Halvar : le son des pierres de Go s'entrechoquant doucement sur un Goban en terrasse. Cette harmonie contrastée avec le chaos des batailles auxquelles il est habitué, le fascine et le trouble à la fois. Ses yeux d'ambre scrutent la scène, une expression de curiosité purement enfantine illuminant son visage marqué par les épreuves.

− Pardonnez mon ignorance, mais ce jeu m'intrigue. Chez moi, les duels sont d'une nature bien différente. Pourriez-vous m'éclairer sur son principe ? demande Halvar à son hôte, sa voix grave imprégnée d'un désir sincère de comprendre. Son geste vers le Goban, respectueux, montre son appréciation pour la subtilité de ce qui lui échappe.

Le shinigami de la Division Boréale est un homme de force et de courage, mais aussi de grande ouverture d'esprit. Il sait que chaque culture détient ses propres batailles, ses propres stratégies pour conquérir, défendre, pour survivre. Le jeu de Go, avec ses pierres noires et blanches, représente pour lui une forme de combat où l'esprit prévaut sur la force brute, une réflexion qui le pousse à questionner sa propre perception du conflit.

Alors que le serveur annonce l'arrivée prochaine des plats, Halvar se tourne à nouveau vers son hôte et la poupée de Changmin, un sentiment de connexion profonde avec l'esprit de la fête émanant de lui. Il reconnaît dans cette soirée un pont entre les mondes, un lien tissé non pas de saké et de nourriture, mais d'histoires partagées et de compréhension mutuelle.

− Je suis honoré de votre invitation, et de vous, cher hôte, pour m'avoir accueilli au sein dans vos traditions, pour cette occasion unique. Les terres du Nord sont impitoyables, mais elles enseignent la valeur de la communauté, du partage autour d'un feu. Ce soir, je ressens la chaleur de votre hospitalité, et je suis impatient d'en apprendre plus sur vous, sur ce jeu, sur tout ce que vous souhaitez partager.

Halvar leva lentement la main jusqu’à atteindre la poche intérieure de son manteau. Il en retira une flasque d’Hydromel, qu’il posa sur la table basse.

− L’hydromel est une boisson sacrée qui rend hommage aux Dieux, un héritage de mon ancienne vie qui me tient à cœur. En remerciement, et pour votre invitation, voici pour vous.

Le guerrier nordique, bien que loin de chez lui, trouve dans cet échange une rare chaleur humaine, un rappel que les guerriers, peu importe d'où ils viennent.

Un Viking en Orient.

Dans l'atmosphère chaleureuse du restaurant de Yumemigachi, Halvar Jorviksson, le guerrier nordique, observait avec un respect silencieux son hôte prendre soin de la poupée Changmin. Le lien palpable entre l'homme et l'effigie ne suscitait chez Halvar qu'une curiosité contenue, son éducation guerrière l'ayant appris à respecter les croyances et les pratiques d'autrui, même celles qu'il ne comprenait pas pleinement. L'attention portée à Changmin, bien plus qu'un simple rituel, semblait évoquer une connexion profonde, presque sacrée, qui transcendait l'ordinaire.

La présentation des plats attira l'attention de Halvar, éveillant sa curiosité non pas sur le jeu de Go qui se poursuivait à leur proximité, mais sur les mets délicatement disposés devant lui. Observant les nouilles, les bings, et le saké, il se demandait comment les Orientaux mariaient les saveurs, comment ils transformaient des ingrédients simples en plats empreints de signification.

− Ces plats... comment les préparez-vous ? demanda-t-il, son intérêt pour la gastronomie orientale illuminant son visage autrement imperturbable. Les ingrédients, leur assemblage, tout cela raconte une histoire, n'est-ce pas ? Comment faites-vous pour que chaque élément conserve son essence tout en contribuant à l'harmonie du tout ?

Son hôte parlait de l'hydromel, un sujet plus familier pour Halvar, qui écoutait avec intérêt. Lorsque la question sur l'offrande aux dieux fut posée, Halvar se redressa, une lueur de fierté dans les yeux.

− L'hydromel, c'est plus qu'une simple boisson pour nous. C'est un lien avec le divin, un cadeau des dieux que nous partageons en retour. Oui, on peut offrir n'importe quoi, mais l'hydromel... c'est spécial. Il porte l'essence de la vie, le travail des abeilles, le don des fleurs, transformé par notre art. Offrir l'hydromel, c'est offrir une part de nous-mêmes, de notre histoire.

Tandis que Changgwi lui expliquait, une pierre noire fut capturée sur le Goban par un encerclement de pierres blanches, un mouvement stratégique qui ne manqua pas de capter l'attention de Halvar. Son regard se posa sur la scène, un sourcil haussé en signe de questionnement.

− Pourquoi le joueur n'a-t-il pas simplement fait glisser sa pierre ailleurs avant qu'elle ne soit capturée ? demanda-t-il, son incompréhension du jeu se manifestant dans cette interrogation naïve. Dans les duels, il y a toujours possibilité de parer ou de riposter. Est-ce que ce n'est pas possible ici ?

Sa question, loin d'être moqueuse, traduisait une réelle envie de comprendre les subtilités d'un jeu qui lui apparaissait comme un miroir complexe des affrontements qu'il connaissait bien, mais dans une forme plus abstraite, plus contemplative.

Halvar écoutait attentivement Changgwi, absorbant chaque détail des règles du Go et des traditions culinaires orientales, son esprit de guerrier trouvant dans cet échange une forme de défi intellectuel. C'était une bataille d'un autre genre, une quête de savoir et de compréhension qui enrichissait son long voyage à travers des cultures diverses.

Chaque mot de Changgwi, chaque plat servi, devenait une clé ouvrant les portes d'un monde que Halvar s'efforçait d'embrasser avec humilité et respect. Ce repas, partagé dans l'ombre de la poupée Changmin, n'était pas seulement une célébration de la vie et du souvenir, mais aussi un pont tendu entre le Nord et l'Orient, entre le guerrier et le gardien d'une mémoire.

Un Viking en Orient.

Le Cinquième Siège Boréale écoutait attentivement l'explication de Changgwi sur le Wuxing, les Cinq Phases, mais les mots semblaient danser autour de lui comme des feuilles emportées par le vent. Il fronçait les sourcils, essayant de saisir le fil de la discussion, mais les concepts de métal se transformant en eau, et de bois alimentant le feu, lui échappaient complètement. Pour Halvar, le monde était beaucoup plus simple : il y avait la terre qui fournissait, le ciel qui guidait, et le feu qui réchauffait ou détruisait. La complexité des éléments et leur interaction lui semblait un labyrinthe intellectuel bien éloigné de la clarté du combat.

− Fascinant, vraiment... mais je crains que ces subtilités m'échappent un peu, avoua-t-il avec un sourire gêné. Dans ma longue vie, j'ai appris que mon esprit est plus apte à comprendre le poids de mes propres poings, que le cycle des éléments.

Lorsque Changgwi parla de l'hydromel et de l'offrande aux dieux, Halvar se sentit sur un terrain plus familier. Cependant, il voyait bien que son intérêt passionné pour cette boisson divine n'était pas partagé, l'incompréhension se lisant clairement dans l'attitude de son hôte.

− Peut-être que pour comprendre l'importance de l'hydromel, il faut avoir participé à sa création, avoir senti le miel entre ses doigts et avoir veillé sur le feu qui transforme. C'est plus qu'une boisson pour nous ; c'est une histoire de vie, de communauté, murmura-t-il, plus pour lui-même, sentant que ses mots tombaient dans le vide de leur différence culturelle.

La question sur le jeu de Go et la pierre capturée fit hausser un sourcil à Halvar. La réponse de Changgwi, évoquant l'impossibilité de déplacer un contingent armé une fois déployé, toucha une corde sensible chez le guerrier. C'était une analogie qu'il pouvait comprendre, même si l'idée d'une bataille où l'on ne pouvait pas bouger ses troupes lui paraissait étrange.

− Ah, je vois... comme une embuscade d'où il n'y a pas d'échappatoire. Une stratégie cruelle, mais efficace, j'imagine, concéda Halvar, son esprit de guerrier appréciant la tactique malgré son manque de familiarité avec le jeu.

Quand Changmin encouragea celui qui le portait à manger, Halvar ne put s'empêcher de sourire devant l'absurdité de la situation. C'était un rappel charmant de la profondeur du lien entre Changgwi et Changmin, même si, pour lui, se faire diriger à la baguette par une poupée restait un concept difficile à saisir.

− Alors, mangeons avant que tout ne refroidisse, proposa-t-il, décidant de suivre l'exemple de Changgwi.

Armé de ces deux bâtonnets fins comme des flèches mais dépourvus de toute utilité offensive à ses yeux, il observait les "bings aux poireaux", les Cong you bing, avec une perplexité non dissimulée. L'acte de manger, habituellement si simple et direct dans son esprit, se transformait en une épreuve d'habileté et de patience qu'il n'avait pas anticipée.

− Ah, voilà donc les outils les plus redoutables de l'Orient, murmura-t-il, tentant maladroitement de saisir un morceau de bing entre les baguettes qui glissaient entre ses doigts comme des poissons insaisissables. Dans le Nord, nos batailles se gagnent avec la force et le tranchant, mais ici, il semblerait que la victoire réside dans la subtilité de... capturer sa nourriture.

Sa première tentative de porter à sa bouche un morceau de bing fut un échec comique, le plat échappant à son emprise et retombant sur la table avec une grâce douteuse. Halvar, loin de se décourager, rit de sa propre maladresse, une lueur d'amusement dans les yeux face à ce défi inattendu.

− Je suppose qu'il me faudra plus de six cents ans pour maîtriser l'art de ces... épées de bois, dit-il, enjoué par l'idée d'un apprentissage si éloigné de tout ce qu'il avait connu.

Il observa le plat, notant la texture dorée et croustillante, avant de réussir finalement à porter un morceau à ses lèvres. Dès la première bouchée, une explosion de saveurs inconnues l'envahit. Le croustillant de l'extérieur cédait la place à une tendresse étonnante, tandis que les poireaux, légèrement caramélisés, libéraient une douceur et une profondeur de goût qu'il n'avait jamais expérimentées. La sensation était à la fois déroutante et agréable, un mélange de familiarité et d'exotisme qui éveillait sa curiosité gustative.

− Incroyable, murmura-t-il, un sourire de satisfaction éclairant son visage. La cuisine de chez nous nous offre des saveurs franches, mais ceci... c'est comme découvrir un nouveau monde.

Puis, guidé par une envie de continuer son exploration culinaire, Halvar s'aventura à goûter aux Xianhuabing, les bings sucrés aux pétales de roses. L'apparence délicate de ces gâteaux, ornés de motifs floraux, contrastait fortement avec son apparence de guerrier. Dès que le goût sucré et parfumé des pétales de roses imprégna son palais, Halvar fut transporté. C'était une douceur qu'il n'avait jamais connue, une sensation presque aérienne qui le faisait se sentir léger, presque en apesanteur. Les pétales de roses, ingrédient qu'il n'aurait jamais imaginé manger, offraient une saveur subtile et raffinée qui le laissait sans voix.

− C'est... comme si je goûtais à la beauté même de ces fleurs, confia-t-il, ému par cette expérience sensorielle inédite. Dans les contes de mon peuple, on parle de nectar et d'ambroisie, mais jamais je n'aurais pensé trouver leur équivalent dans ce monde.

Chaque bouchée était une révélation, un voyage à travers des paysages gustatifs qu'il n'aurait jamais pu imaginer. Halvar, homme de bataille et de terres sauvages, découvrait une nouvelle facette de l'existence, où la guerre et la conquête cédaient la place à la découverte et à l'émerveillement.

− Vous savez, j’ai beau avoir vécu des siècles, quand je vois toutes ces merveilles qui nous attendent à chaque voyage, j’ai l’impression que mon voyage ne fait que commencer. Je suis officier de ma Division, mais je n’ai fait que ruminer le passé, et utiliser mes poings pour frapper sur les ennemis de la Soul Society.

Halvar, le regard perdu tout comme ses pensées le menaient à l’égarement, fixa soudainement Changgwi et Changmin avec une détermination renouvelée, de celles prêtes à faire soulever des montagnes.

− J’y pense de plus en plus ces temps-ci, à consacrer de mon énergie à me muscler autre chose que les muscles, et pour ça il faut commencer quelque part… S’il vous plaît, devenez mes maîtres, et apprenez-moi à jouer au Go, pendant le peu de temps que je passerai ici.

Stoïque, il l’était redevenu malgré quelques sursauts d’émotions dus à la nouveauté qui emplissait ses papilles de saveurs uniques. Déterminé, il le fut toute sa vie, mais aujourd’hui, son éclat brillait d’une toute autre teinte.

Un Viking en Orient

Halvar écoutait avec une attention polie les instructions de Changgwi, bien que l'invitation à quitter les méandres des théories métaphysiques pour la pratique du jeu de Go lui semblât un soulagement déguisé. Le guerrier, dont l'existence avait été forgée dans le fer et le feu, trouvait ces concepts d'équilibre élémentaire fascinants, mais étrangement lointains, comme des étoiles dont la lumière met des siècles à nous parvenir.

La suggestion de Changgwi sur l'utilisation des baguettes arracha à Halvar un sourire amusé, reconnaissant l'ironie de la situation. Lui, qui avait survécu à d'innombrables batailles, se trouvait décontenancé par deux simples bâtonnets de bois.



Sa tentative de suivre les démonstrations de Changgwi sur la bonne tenue des baguettes fut une comédie de maladresses, ses doigts batailleurs cherchant désespérément à maîtriser ces instruments de paix. Le contraste entre sa stature imposante et sa lutte avec les baguettes ne pouvait qu'évoquer une certaine tendresse.



Lorsque Changgwi évoqua la Division Boréale et demanda à Halvar de décrire sa terre natale, le guerrier s'illumina, son cœur se réchauffant à l'évocation de ses montagnes enneigées et de sa forteresse majestueuse.




L'idée d'apprendre le jeu de Go piqua sa curiosité, bien que l'aspect stratégique lui parût encore obscur. Lorsque Changgwi installa le goban et distribua les pierres, Halvar, saisissant la première pierre de la partie, avec une innocence presque touchante, la plaça directement au centre du plateau.



s'enquit-il, un fin sourire aux lèvres, ignorant les conventions et les stratégies qui régissaient ce jeu millénaire.
Sa question, naïve mais sincère, traduisait une approche brute et instinctive, très éloignée de la finesse et de la réflexion requises au Go. Pourtant, il y avait dans son geste une certaine logique, une affirmation de présence et d'intention qui, dans le contexte des combats qu'il connaissait si bien, avait son propre sens.