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Faille nocturne [Ft Momoe ]

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Vingtième Siège de la Division Orientale
Sagara Sanosuke
Vingtième Siège de la Division Orientale

Sagara Sanosuke

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Faille nocturne



Tous les officiers de la division étaient au courant. Au courant de la blessure, au courant de la rétrogradation, mais les détails n'étaient connus que des médecins, le lieutenant, le capitaine et, plus récemment, Toshiro ainsi que le mentor du Takamoto. Le strict minimum, en quelque sorte, et cela convenait très bien au concerné. Il avait déjà été humilié publiquement, il n'avait aucune intention de s'épancher sur les conséquences de ces blessures pour sa vie, sa santé ou son avenir, de manière générale. Il avait déjà du mal à supporter les regards en coin qu'on lui jetait, il n'avait aucune intention de rajouter de l'eau à son moulin.
Une humiliation à la fois, merci beaucoup.

Il se rappelait encore du discours de ses médecins, et de leur regard fuyant vis à vis de ses questions sur son pronostic de guérison. L'absence de réponse voulait tout dire, le pronostic n'était définitivement pas optimiste mais, heureusement, il était suffisamment têtu pour savoir que le repos n'était pas ce dont il avait besoin. Il devait se pousser, aller de l'avant, repousser ses limites encore et encore car, si avec de l'effort il y avait la moindre chance qu'il aille mieux, il devait essayer. Uniquement quand il aurait épuisé toutes les autres solutions,  là il accepterait sa situation...et encore, il n'était même pas sûr.

Si jadis Sanosuke s'entraînait avec les troupes, il avait rapidement compris – surtout depuis sa déchéance – que le soir était le moment le plus approprié pour lui. Personne pour le regarder, personne pour le juge, personne pour rire quand il tomberait. Ainsi, ce soir, il décida de se réfugier sur une des terrasses d'entraînement, son fidèle zanpakuto accroché à sa ceinture. Comme d'habitude il se dirigea vers les mannequins d'entraînement et, dés les premières minutes, les premiers mouvements, Sanosuke sentit la différence par rapport à avant. Ses jambes peinaient à le porter aussi efficacement qu'elles le firent jadis et, s'il espérait voir de l'améliorer durant ces dernières semaines, force était de constater qu'il faisait du sur-place.

Allez, bouge toi.


Sa main était juste et ses mouvements précis, nés de l'expérience, mais ses jambes étaient lentes. Son corps bougeait moins vite qu'il le souhaitait et, surtout, à mesure que le temps passait chaque respiration devenait plus difficile que la précédente. Il sentait ses bras trembler sous le poids de son arme, le forçant à renforcer sa poigne, à serrer les dents à chaque mouvement supplémentaire.

Bouge...toi.


Pourquoi ? Pourquoi n'y arrivait-il ? Pourquoi ne voyait-il aucun changement ? Non, ce n'était pas cela qui l’enrageait le plus. Pourquoi avait-l fallu que cela lui arrive, à lui ? De tous les soldats de cette puissante armée, pourquoi lui et pas un autre ? Il savait pourquoi. Il savait qu'il avait créé son propre enfer, qu'il s'était lui-même condamné en laissant sa recherche de gloire prendre le pas sur sa formation et son bon sens. Il ne pouvait blâmer personne d'autre que lui, ce qui expliquait pourquoi il n'avait demandé de l'aide à personne. Il s'était mis lui-même dans cette situation, de son point de vue il devrait être le seul à pouvoir s'en sortir.
Il continua donc à bondir, frappant le mannequin d'entraînement avec une précision née de l'expérience jusqu'à ce que, enfin, après un énième bond, il ne tombe à terre, ses jambes refusant de faire un effort supplémentaire. Serrant les dents alors que ses deux mains venaient entourer son genou droit, douloureux, Sanosuke cracha à terre face à cette faiblesse, s'insultant d'un :

Pathé...tique...


Il resta là, pendant une bonne minute, jusqu'à ce qu'il sente ses maigres forces revenir dans ses jambes. Au prix d'un effort surhumain, il se pencha pour attrapa son arme, la plantant dans le sol pour s'en servir de support, afin de s'aider à se redresser.
Que faire, maintenant ? Continuer ? Prendre une pause ? Prier pour que personne ne puisse le voir ainsi ? Il n'en savait strictement rien. Tout ce qu'il pouvait faire c'était de passer une main absente sur son torse, à l'endroit où les griffes avaient percé sa poitrine, quelques semaines plus tôt.
Fondatrice  Cinquième Siège de la Division Orientale
Fujiwara Momoe
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Faille nocturne

Nombreuses étaient les âmes brisées que l'on pouvait croiser à la Soul society, si nombreuses... trop peut-être... Les espérances d'une vie meilleures balayées par un mal qui vous poursuivait au-delà de la mort, car humain ou esprit, on se rendait bien vite compte que la différence entre les deux ne tenait qu'à peu de chose. Mais pour Momoe, elle qui se souvenait encore de presque tout malgré une vie séculaire, le poids de la culpabilité pouvait paraître bien lourd. Beaucoup de personnes de son époque avaient disparu au même moment que son propre trépas, dont des soldats sous sa coupe. Elle avait eu l'occasion de reconnaître quelques visages. Certains l'avaient blâmé, d'autres l'avaient remercié pour son courage. Et puis, elle eut aussi l'occasion de les revoir disparaître à nouveau ici même. Certains étaient morts une nouvelle fois en cours de mission ou de guerre, d'autres disparurent par la force de l'âge. La Fujiwara n'avait aucun de ses privilèges car elle était destinée à devoir combattre encore et encore. Il n'y avait que ses armes qui avaient changé au cours du temps.

Présentement, la jeune femme ne se lançait plus au front, elle restait dans l'ombre. Elle veillait les malades, elle épaulait ceux qui avaient besoin d'une oreille attentive. Elle demeurait dans la retenue de tout. De ses émotions, de ses sentiments, de ses attitudes. Les siècles avaient fini par la tempérer bien plus qu'elle ne l'aurait cru. Pourtant, il ne fallait pas imaginer qu'elle ne puisse plus mordre. On ne changeait jamais totalement. Pas dans cette vie, et elle estimait ne pas en avoir le droit.

Ce fut au cours de l'une de ses innombrables balades nocturnes, de celles qui lui permettaient de se vider un peu l'esprit, qu'elle crut entendre un homme qui s'entraînait. Si les terrasses de la Capitale étaient souvent occupées de jour, les invités étaient bien moins nombreux de nuit dès que l'astre lunaire luisait. C'était d'ailleurs pour l'une de ses raisons qu'elle venait parfois en ces lieux. Se laissant alors guider par la curiosité, elle se contenta dans un premier temps à demeurer en retrait, observant un officier luttant contre lui-même.

Le connaissait-elle ? Oui, mais pas de façon personnelle. En tant que médecin, elle avait eu le loisir d'entendre ses compatriotes de sa branche discuter de son cas. Victime d'un hollow, il en portait les stigmates visibles sur sa peau. Bien au-delà, ses capacités, jadis enviables, s'étaient vu fortement diminués par la faute de ses blessures. Et pour une raison obscure, le vétéran avait bien du mal à retrouver sa gloire d'antan. Ainsi, le regard céruléen de ma jeune femme se posa sur un homme qui faisait face à son orgueil.

...


D'un pas nonchalant, sans chercher à dissimuler sa présence, l'instinct de la Fujiwara la poussa à s'enquérir de l'état du shinigami épuisé. Éloignée de tout jugement, la voix chaleureuse de l'officier chercha à se montrer apaisante tandis qu'elle s'approchait de lui.

J'ai cru noter que votre genou vous faisait souffrir... Vous devriez ne pas trop le solliciter si vous ne souhaitez pas y perdre en agilité... Vos efforts deviendraient contre-productifs.


Peut-être se mêlait-elle de chose qui ne la regardait pas, mais Momoe n'aimait pas contempler la souffrance de ses compagnons, qu'importait l'égo qui pourrait les habiter. Et de toute façon, la fierté n'avait aucune influence sur la détermination de la doctoresse.

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Sagara Sanosuke
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Sagara Sanosuke

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Faille nocturne



Il n'y avait pas de solution miracle, voilà ce que l'un des médecins avait dit à l'épéiste, quelques jours après qu'il ait repris connaissance. Il lui avait dit, de but en blanc, qu'il n'y avait pas de solution autre que de se donner le temps, afin de trouver d'autres sources de soin ou d'autres angles d'attaques mais, dans les faits, c'était  une façon silencieuse de dire d'arrêter d'espérer. Mais il ne pouvait pas se le permettre car cette armée, cette formation, ce métier était tout ce qu'il avait connu et, surtout, la seule chose pour laquelle il était un tantinet doué.
Il n'avait pas l'âme d'un artiste ou d'un poète. Il ne savait pas danser ou chanter. Ne savait pas comment cuisiner. Tout ce qu'il avait jamais appris à faire c'était de se battre. De repousser ses limites pour être, chaque jour, meilleur qu'il ne l'était la veille. Car il était né avec une énergie en lui, et qu'il était de sa responsabilité d'en faire profiter au plus grand nombre. Il avait un devoir envers sa famille, ses collègues, ses voisins, et il ne pourrait plus se regarder en face s'il n'essayait pas tout, et bien plus encore, avant d'accepter son sort.

Mais ce chemin était long. Long et épuisant. Plus qu'il ne voulait bien l'admettre, et aujourd'hui ne faisait nullement exception à la règle. Il avait mal, mais cette douleur était le rappel constant de son erreur, de cet obstacle à surmonter. Nier la douleur reviendrait à oublier et il ne voulait pas. Surtout pas maintenant.

Heureusement, une voix peu familière parvint à extirper le Takamoto de ses pensées, alors qu'il s'approchait du banc le plus proche, pour y attraper la gourde qu'il avait laissée là. Cette inconnue, en plus de ne pas se présenter, semblait souhaiter vouloir prodiguer quelques conseils au Takamoto, afin d'éviter d'aggraver sa situation, surtout au niveau des genoux. Il en aurait presque ri s'il en avait encore la force. Au lieu de cela, il laisser ses pensées sortir, sous la forme d'un murmure à son attention.

 Si ce n'était que le genou...


C'était bien simple, pour lui faisait mal. Mais que pouvait-il faire d'autre, à part essayer encore et encore ? Rester les bras croisés, derrière le bureau où on l'avait collé ? Certainement pas. Attrapant une lampée d'eau, il posa son regard bleu-gris vers la demoiselle, pour la détailler un instant, avant de reprendre par un :
D'autres conseils pour une personne souhaitant garder la forme  ?  


Il ouvrit la bouche pour dire qu'il souhaitait garder la forme, à défaut de pouvoir la conserver, avant de se raviser. Il voulait pouvoir en parler, mais la honte était encore trop forte pour qu'il soit à ce niveau-là, pour le moment. Il avait réussi à en parler avec Toshiro et son mentor mais...ces deux personnes étaient spéciales. Elles étaient à peu près les deux seules personnes au monde à qui il pouvait faire confiance. Mais en parler à d'autres ? Demander des conseils à des spécialistes, en rentrant dans le détail ? Il n'était clairement pas prêt, pas encore.
Tout ce qu'il pouvait faire, pour le moment, c'était de frotter sa poitrine douloureuse, doucement, alors qu'il sentait son cœur battre la chamade. Contre-coup de l'effort fourni, sans doute, mais il devait se poser un instant, pour laisser à son cœur le temps de se calmer. En attendant, essayant de maîtrise son souffle autant que possible, il releva son regard bleu-gris vers la demoiselle, afin de venir s'enquérir de la raison de sa présence d'un :

Vous êtes vous perdue en chemin, ou êtes vous ici pour vous entraîner, également ?  


Rares étaient les personnes à traîner dans le coin, surtout à une heure aussi tardive. C'était déjà arrivé, mais assez rarement pour que Sanosuke veuille creuser un peu, pour savoir si elle allait rester là, à l'épier, pour ce qui restait de son entraînement, ou s'il aurait le droit à un peu de discrétion.
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Fujiwara Momoe
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Faille nocturne

Le murmure à peine perceptible du Shinigami fit sourire sa camarade, car si elle ne pouvait entendre clairement ses mots, elle les devinait assez à la vue de son expression. Noter le sens de la dérision du Takamoto lui laissait comprendre que tout n'allait pas si mal, mais Momoe ne pouvait demeurer insensible à la douleur des siens, quand bien même elle ne le connaissait pas.

Et bien, en attendant, nous pourrions toujours commencer par là...


Toujours calme et énigmatique, la jeune femme s'approcha de Sanosuke avant de s'agenouiller devant lui. Si ce dernier se sentait mal à l'aise, cela ne serait pourtant qu'un instant, car en quelques mots, alors que l'une des mains de Momoe se posa au-dessus de son genou fébrile et que la seconde se porta à son cœur, un halo vint à les envelopper tous les deux.

Ô serment tissé dans l’éther. Ô martyr de la rédemption. Les larmes deviennent mers. Les cris deviennent vents. Fêlures qui se flétrissent, bourgeonnez de nouveau ! Les échos résonnent et se reflètent dans deux cœurs. Miroir des âmes, que tes veines soient ses canaux.


À peine eut-elle le temps de terminer son incantation, que Sanosuke pourrait s'apercevoir que la raideur de son genou avait disparu. Plus léger, moins douloureux, même si cela ne pouvait réparer le mal qui le rongeait. Il était au moins débarrassé de ce qui le refrénait.

Ce n'est pas grand-chose, mais au moins vous pourrez retrouver votre mobilité pour ce soir. Soit pour rentrer, soit pour continuer votre vigoureux entrainement.


Mais alors que la jeune femme se redressa, ce fut elle qui faillit légèrement en effectuant un pas. Le mal n'avait après tout pas disparu, elle lui avait juste volé pour le soulager. Cherchant à dissimuler la vérité sur sa technique, Momoe fit mine d'avoir un vertige, faute de s'être levée trop vite, avant de s'assoir sur le banc tout près de là.

Et bien, et bien... il semblerait que vous ne soyez pas le seul à être en pleine forme. Veuillez m'excuser.


La médecin eut un petit sourire, avant de rabattre quelques cheveux derrières son oreille. Elle se rendait compte qu'elle ne s'était pas présentée.

Je me rends compte que je manque à tous mes devoirs, je ne me suis pas présentée. Je me nomme Fujiwara Momoe, je suis médecin. Il m'arrive de me promener à la faveur de la nuit, je trouve cela plus plaisant et plus reposant. J'espère ne pas vous déranger de trop. Auquel cas, je peux vous laisser si c'est votre souhait. Je comprendrais tout à fait votre besoin de solitude.


Ne le faisait-elle pas souvent elle-même ? Il n'était pas rare de voir Momoe se promener seule ou bien de porter son regard avec une énigmatique nostalgie vers les cieux ou sur une foule en demeurant à l'extérieur de la scène.

Techniques utilisées:

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Rester seul était plus simple. Au moins il n'avait pas à supporter le regard des gens, à supporter la déception dans leur regard et, surtout, à répondre à leurs attentes inatteignables. Voilà ce que Sanosuke se répétait depuis une éternité. Raison pour laquelle il n'arrivait pas à se connecter aux autres, et aussi pour laquelle il n'avait jamais vraiment réussi à se mêler à ses hommes. Il était resté...à part, et depuis sa blessure il était revenu à ce mode par défaut. Ici il était seul juge de son incompétence. Seule personne capable de jauger ses progrès ou non et, bien sûr, l'arrivée de curieux avait toujours tendance à lui hérisser le poil.

Cependant cette femme semblait...à part, d'un autre monde. Plus calme et maîtrisée que beaucoup d'autres. Plus en contrôle, ce qui perturbait le Takamoto plus qu'il ne voudrait bien l'admettre. Il avait l'habitude des messes basses et des regards de jugement, ce qui expliqua que l'homme se figea alors que la demoiselle se rapprocher de lui, pour entonner une incantation qu'il reconnaissait, sans pour autant maîtriser. Serrant le dents, Sanosuke sentit déjà la pression sur ses articulations se réduire si bien que, une fois terminé, il put lâché un petit soupir de soulagement, en se confondant d'un :

Ce...n'était pas vraiment nécessaire, mais merci. Le geste est apprécié.


Très apprécié, même, mais le Takamoto n'était pas très expressif. Il était doué pour se battre mais très nul quand il s'agissait de relations humains. En général en tout cas, car certaines exceptions demeuraient. Se redressant légèrement, il appuya sur ses jambes plusieurs fois, pour tester l'efficacité des soins de la demoiselle. Demoiselle qui, apparemment, semblant être aussi épuisée que son interlocuteur du jour. Manquant de tomber à son tour, elle vint trouver refuge sur le banc le plus proche, avant de s'excuser de cet petit moment maladroit. Balayant l'air d'un mouvement de main, en signe de réponse négatif, l'homme retorqua :

Il n'y a rien à excuser, vraiment. Je serais bien hypocrite de vous blâmer pour cet...instant de faiblesse.


Vint alors le moment des présentations et, si Sanosuke prit aussi blanc de l'autre côté du banc, attrapant à nouveau sa gourde pour en prendre une lampée, il nota le nom de la demoiselle dans un coin de sa tête, sans être réellement surpris de son métier au vu de sa récente...démonstration. La raison pour laquelle il rechignait à se présent ? Hum, il n'allait pas tarder à l'expliquer. Retenant un soupir, il répondit :

Je ne pense pas vous avoir déjà croisée, par ici. Enchantée. Je suis Takamoto Sanosuke. Et...puisque vous êtes médecin et que les rumeurs vont vite, j'imagine que vous êtes déjà au courant de mon...état ?


Tous les médecins s'étaient donnés le moment, car l'ampleur de ses blessures et leur impact sur son corps étaient...particulière. Sanosuke était à peu près sûr que, si tous les officiers étaient au courant, tous les médecins devaient l'être aussi. Rebondissant sur la dernière partie de l'intervention de la Fujiwara, Sanosuke balaya sa tête de droite à gauche, admettant volontiers que :

Non, non. Vous n'avez pas besoin de partir. Pour tout dire, votre arrivée marque le moment d'une pause nécessaire. J'en oublie, parfois, que je peux pas pousser mon corps autant qu'avant.


Et ce dernier point était avoué avec une certaine amertume, au fond de la voix. Symbole qu'il était encore loin d'avoir sereinement accepté le diagnostic. Repensant à cet instant où sa vie avait basculée, où le couperet était tombé, Sanosuke posa une main presque absente là où les griffes avaient percé sa poitrine. Essayant de contrôler sa respiration un peu trop lourde à son goût, il repensa à la présence de la demoiselle à côté, et, sans détour, supposa que :

J'imagine que, comme les autres médecins, vous voudriez voir l'étendue des dégâts ? Vous ne seriez pas la première...et certainement pas la dernière.



Dernière édition par Takamoto Sanosuke le Dim 10 Mar 2024 - 19:59, édité 1 fois
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l'An 818 - feat Takamoto Sanosuke


La gratitude du shinigami fit naître un léger sourire sur le visage de la jeune femme, quand bien même il se sentit obliger de préciser que cela n'était pas nécessaire. Pourtant, Momoe s'en sentait obligé, non pas qu'elle possédait la solution pour lui venir en aide, mais parce que cela faisait partie de son devoir et de la voie qu'elle avait choisi.

Je ne fais que mon travail, et cela ne me coûte rien.


Bien au contraire, malgré le geste altruiste, il lui était impossible de nier que cela lui permettait aussi d'alléger un peu le poids de sa propre culpabilité. Aider, toujours aider le plus possible pour compenser ses fautes et ses échecs. Toutefois, elle supposait que même sa vie entière ne lui permettait pas à se pardonner elle-même.

Alors que le soldat vint la rejoindre sur le banc, récupérant de sa fatigue maintenant qu'il était débarrassé en partie de sa douleur, il n'était plus possible à tous les deux d'ignorer ce que cette attention cachait, que l'un n'ignorait pas l'état de l'autre. Ne cherchant nullement à le nier, Momoe secoua la tête positivement, avant de soupirer et lever la tête vers le ciel.

J'ai eu l'occasion d'entendre quelques murmures...  Mais les murmures ne reflètent en rien la réalité de votre état... ils ne sont que les supputations de quelques-uns.


Ce qu'un médecin disait ou prétendait savoir pouvait aisément différer d'un confrère à un autre. La Fujiwara préférait effectuer ses propres diagnostics, surtout lorsqu'il était question de cas compliqué. Nombreux étaient ceux qui ne remettaient jamais en cause leurs opinions ou bien qui se montraient fatalistes bien avant même d'avoir essayé. Ce n'était pas son cas, elle refusait d'abandonner sans chercher, même si cela signifiait devoir faire quelques sacrifices.

Alors qu'elle fut rassurée de ne pas se voir chasser de ses lieux, elle fut un peu surprise de la remarque de son camarade. Son étonnement était même visible sur ses traits délicats alors qu'elle tourna la tête dans sa direction. Toutefois, il eut été difficile de savoir si son regard était agacé par ce que cela pourrait dire d'elle si tel était le cas ou bien qu'il se considéra si peu.

J'ose espérer que je ne suis pas ce genre de médecin. Il me semblerait fort déplacer de vous considérer comme une bête de foire. D'autant que notre rencontre n'est qu'une coïncidence.


Sur ces mots, la jeune femme tourna à nouveau la tête vers le ciel, mais la mélancolie paraissait l'avoir gagné.

S'il m'est impossible de dire si vous vous relèverez de cette épreuve, sachez que vous n'avez pas à rougir du fait d'essayer. Vous êtes encore là, Sanosuke-san... et vous vous entrainez avec force et courage.


Momoe laissa échapper un soupir, avant qu'une pensée, un souvenir la traversa sans qu'elle n'osa en parler.

Il existe un proverbe qui dit qu'il est préférable d'être un chien vivant, qu'un lion mort. Même si cela ne vous est d'aucun réconfort, retenez seulement que tant que vous serez capable de vous relever, une lueur demeure. Tâchez uniquement d'être entouré des bonnes personnes.


Que cela fut sa famille, ses amis, voire des médecins qui étudiaient son cas. C'était alors qu'elle finit par prêter à nouveau son attention vers lui.

Personnellement, si j'étais votre médecin, je serais là non pas pour observer l'étendue des dégâts, mais plutôt ceux de vos progrès.


Tel un encouragement sous-entendu, Momoe lui adressa un sourire chaleureux. Elle ne l'avait peut-être vu que quelques secondes, mais cela lui fut amplement suffisant pour deviner les contours de l'homme qui se tenait à ses côtés. Un battant.

@mm




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Les choses auraient été plus simple, si le premier médecin n'avait jamais parlé de l'état du Takamoto à ses collègues. Il n'avait pas fallut plus d'un jour pour que ce diagnostic sorte du cercle médical et, si Sanosuke comprenait cette obligation d'en parler à ses supérieurs, car cet accident allait affecter sa capacité à remplir son devoir, cela n'avait rendu les choses que plus complexes. Tout le monde ne parlait plus que de cela, à chaque fois qu'il passait dans un couloir et, pour une fois, juste pour une fois, il aurait aimé que personne ne soit au courant de son affliction.
Il aurait aimé pouvoir prétendre que tout allait bien, mais aujourd'hui tout ceci n'était qu'un secret de polichinelle. Les civils n'étaient pas au courant, bien sûr, mais cela ne tarderait pas. Combien de temps, avant que tout le monde ne le regarde avec un mélange de pitié et de satisfaction ? La course contre le temps était déjà lancée, dans sa tête.

A quoi bon prétendre aller bien, quand cette femme à côté de lui devait déjà avoir sa propre idée, de l'état du Takamoto ? Elle ne serait certainement pas la seule, raison pour laquelle Sanosuke prit la parole, pour lever le sceau du secret, afin de pouvoir parler sans détours. Cette femme semblait...prudente, polie et maîtrisée dans ses propos, ce qui changeait beaucoup des connaissances habituelles du Takamoto.

Elle n'était pas porteuse d'illusions ou de fausses promesses, mais ne semblait pas teintée de la même curiosité malsaine que les autres médecins. Elle semblait même essayer de rassurer le jeune homme, quant au fait qu'il continuait d'être présent et d'essayer, malgré sa condition. Le concerné relâcha un soupir, sans savoir s'il était de soulagement ou de lassitude, admettant sans détour que :

Abandonner n'a jamais été une option. Je ne peux pas concevoir un univers où je devrais rester là, genou à terre. Je suis un Takamoto. La compétition et la lutte face à l'adversité font partie de ce que je suis.


Il avait été éduqué avec un mental de battant, ce qui était sans doute la seule raison pour laquelle il n'avait pas encore baissé les bras. Il ne pouvait pas se le permettre, autant pour lui que pour le peu de famille pour qui il avait encore une once de respect. Attrapant une autre lampée d'au, il écouta la demoiselle lui faire part d'un proverbe, avant de l'inviter à se faire entourer de bonnes personnes. Cette seule idée le fit sourire car, entre son mentor et Toshiro, entre autres, il était plutôt servi de ce côté-là.

Passant une main dans sa crinière d'ébène, repensant au proverbe de la demoiselle, Sanosuke essaya de se faire une raison, d'accepter de laisser son ego mourir plutôt que de le tirer vers le bas, comme il le faisait depuis on accident. Posant enfin sa main contre sa poitrine douloureuse, sentant son cœur battre contre sa poitrine, le jeune homme repensa à ses conversations avec les autres médecins, avant d'accepter de faire preuve d'un peu de transparence, ce qui le terrifiait le plus, ces derniers temps.

Les pronostics ne sont...pas très bons, et pourtant je me dois d'essayer. Je redoute juste que vienne le moment où je comprendrai que, peut-être, mes efforts ont été vains. Le moment où je devrais accepter cet état comme étant permanent. L'étape de l'acceptation...je n'y suis pas encore, je crois.


Et il ne voulait simplement pas accepter car, dans sa tête, accepter reviendrait à baisser les bras, et c'était tout bonnement hors de question. Peut-être avait-il tort mais, pour le moment, il n'était simplement pas encore à cette étape-là. Au lieu de cela, il se concentra sur la demoiselle, et son insinuation quant à la nécessité de se concentrer sur ses progrès plutôt que son état. Ses progrès ? Quels progrès ? Il n'avait pas l'impression d'en avoir fait, mais peut-être avait-il besoin d'un regard extérieur, pour jugement cela impartialement. Aussi, curieux, il finit par demander :

 Et comment les évalueriez-vous ?



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Les premières paroles du Takamoto firent sourire la jeune femme, sa manière de parler lui rappelait quelqu'un de son passé. Il luttait, il n'abandonnait pas, que cela parut désespéré ou non, il ne comptait pas baisser les bras. Il fallait dire qu'il en était, quelque part, de même pour elle. Toutefois, ses démons étaient plus intérieurs, plus insidieux, plus en lien avec une affliction qu'elle s'auto-infligeait.

Je vois... alors tant que vous ne cédez pas, rien n'est perdu.


Se complaire dans son malheur signifiait ne plus être capable d'avancer. Si on pouvait objectivement comprendre qu'un peu de temps pour être nécessaire, il ne fallait faire durer ce dernier. Il fallait relever la tête, il fallait prendre son courage et accepter d'avancer. Ce mal, Momoe le voyait surtout en présence de shinigami qui souffrait du syndrome du survivant. Pourquoi eux et pas leurs camarades ? Une question que l'on finissait tous par se poser.

Alors que la Fujiwara allait se perdre un peu dans ces pensées, elle finit par porter un regard empli d'une sincère compassion à l'égard de son homologue alors qu'il se livrait un peu. Elle savait pertinemment que ce n'était pas une chose aisée, notamment lorsque l'on était un homme fier, fier de ce que l'on avait pu être. Il y avait un certain courage à reconnaître ses fragilités.

Il me serait si facile de dire que je comprends... mais je suppose que vous devez en avoir bien assez d'entendre ce genre de paroles stériles. Mais je pense toutefois qu'aucun effort n'est vain. Vous luttez. Vous vous battez... même si vous estimez ne pas avoir obtenu ce que vous désirez, cela reste noble.


Momoe était peut-être de ces gens qui voyaient le verre à moitié plein plutôt que moitié vide, bien qu'elle ne fût pas d'une nature résolument optimiste. Pragmatique serait le plus approprié. Bien que médecin, et contrairement à certains de ces confrères, elle n'aimait offrir de faux espoirs à ses patients, sans pour autant sombrer dans le fatalisme. Elle convenait qu'il était possible de devoir renoncer à quelque chose pour en acquérir une autre. Encore fallait-il accepter d'abandonner pour gagner.

S'enfonçant un peu sur le banc et se penchant légèrement en arrière en affichant une petite moue pleine de réflexion, la shinigami réfléchissait comment présenter les choses. Il fallait dire qu'elle ne s'était pas occupée de Sanosuke à son arrivée, elle n'avait pu lire que quelques notes et entendre quelques échanges de ses confrères du domaine médical.

Si je me base sur les données que je possède, et je dois reconnaître qu'elles sont assez maigres... et ce que j'ai pu entrevoir de vous ce soir... votre souffle semble s'être amélioré, ce qui laisse imaginer que votre endurance peut l'être aussi.


Momoe finit par baisser la tête pour le regarder lui, le scrutant alors de haut en bas, avant de s'attarder sur ses jambes et remontrer sur la poitrine qui paraissait lui être douloureuse.

Je suppose que la douleur doit être un frein non négligeable à vos entrainements. Il serait possible de le palier avec certains analgésiques mais... cela finirait par devenir un mal qui vous rendrait dépendant. Seriez-vous à même de me les décrire, vos douleurs ?  


Elle ne savait pas si elle était capable de faire quelque chose pour lui, mais elle pourrait bien volontiers chercher une solution pour l'aider dans son combat. C'était après tout, la voie qu'elle avait choisi.


@mm




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Depuis le début de sa carrière, le père Takamoto avait inculqué à son fils la prise de conscience du risque inhérent à leur métier, ainsi que la forte possibilité qu'il soit blessé, ou grièvement blessé, tout le long de sa carrière. C'était un risque qu'il prenait à chaque fois qu'il partait en mission et, si le travail en équipe pouvait induire un faux sentiment de sécurité, le chef de famille avait suffisamment perdu pour ne pas ignorer cette importance leçon. Alors oui, ce rappel avait été constant mais, depuis la disparition des parents, le message s'était fait plus...faible, moins audible. Sanosuke avait vu plusieurs de ses hommes être blessés en mission, mais le fait qu'il s'en sortait toujours indemne l'avait rendu...confiant, arrogant, trop sûr de lui.

Son père n'avait sans doute pas prévu qu'une blessure vienne handicaper son cadet, à ce point, et pourtant...pourtant Sanosuke en était-là. Entre espoir et abdication, luttant pour garder la tête hors de l'eau, tout en sentant son corps s'épuiser à une vitesse inquiétante. Les médecins étaient...sceptiques et peu utiles. Ses subalternes étaient contents d'être débarrassés du Takamoto, et ses amis...étaient bien trop optimistes à son goût. Cela lui en donnait presque la nausée, rien que d'y penser.
Alors quand il sentit cette autre médecin s'approcher, le jeune homme se ferma légèrement, en partant du principe qu'elle serait aussi peu utile que tous les autres. Mais cette femme semblait plus...à l'écoute, pour ainsi dire. Elle n'était pas là pour rabâcher les mêmes leçons vide de sens mais, au lieu de cela, laissa à l'officier l'espace nécessaire pour s'exprimer, avant d'intervenir à son tour. Lorsqu'elle caractérisa de noble la lutte de Sanosuke, ce dernier ne put s'empêcher de sourire amèrement, soufflant :

Noble...ce n'est pas vraiment l'impression que j'ai.


Peut-être était-il simplement trop près, pour voir les choses clairement. Le sujet revint lorsque la demoiselle mentionna les éventuels progrès du Takamoto. En avait-il fait ? Il était tellement focalisé sur sa forme d'antan qu'il avait perdu de vue ses récents changements, suite à ses entraînements intentifs. Levant les yeux au ciel, pensif, repassant les derniers jours dans sa tête, Sanosuke passa une main dans sa crinière d'ébène, admettant que :

Je ne pense pas avoir la distance nécessaire, pour juger objectivement mes progrès. S'il y en a, en tout cas. Je dirai que...je me suis habitué à cette faiblesse, et j'ai appris à mesurer mon rythme, en fonction de mes nouvelles limites. De là à dire que mon endurance s'est amélioré...je ne saurai le dire.


Devrait-il retourner chez le médecin, pour faire évaluer sa forme physique par un professionnel, et la comparer à celle qu'il avait, juste après sa blessure ? C'était une idée, oui, mais il voulait encore attendre un peu, en espérant que d'ici là les progrès seraient plus marqués. Vint alors le moment de décrire ses symptômes, décrire sa douleur et, s'il fallu au jeune homme quelques secondes, il commença par établir que :

La douleur est une bonne enseignante, mais oui, elle est plus omniprésente qu'avant. Cela me demande un effort conscient, supplémentaire, pour l'ignorer. Quant au reste...


Prenant une pause, Sanosuke posa une main contre son torse, en essayant de trouver les mots juste pour décrire cette douleur qui ne le quittait jamais vraiment. Ne sachant pas vraiment ce que cette description pourrait apporter, ou non, il essaya d'être aussi précis que possible, en expliquant à la professionnelle que :

Mes blessures me lancent, comme des coups de couteau plantés dans ma poitrine, quand je force trop. C'est une douleur assez...diffuse, constante et non pas par vagues. Comme si la douleur prélevait un tribut sur l'ensemble de mon corps.  


Elle avait raison. L'option des médicaments était à envisager avec prudence, car la dépendance serait sans doute un mal encore pire que la blessure initiale. Si cela ne tenait qu'à lui, il voudrait ne pas avoir à prendre d'analgésique du tout mais...était-ce vraiment un choix raisonnable ? En parlant de choix, curieux d'avoir l'avis de la professionnelle, il lui demanda enfin :

Vos collègues sont...pessimistes, quant à mes chances de guérison. Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre. Pensez-vous que me pencher davantage sur ma maîtrise du Reiryoku, pour compenser ma faiblesse physique, soit une approche judicieuse ?    

Fondatrice  Cinquième Siège de la Division Orientale
Fujiwara Momoe
Fondatrice
Cinquième Siège de la Division Orientale

Fujiwara Momoe

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Expérience : 835
Esprit : A
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Faille nocturne
l'An 818 - feat Takamoto Sanosuke



Le petit sourire empli d'amertume du shinigami en fit naître un plein d'ironie chez son homologue féminine. Il fallait dire que l'on n'était jamais plus mauvais juge qu'avec soi-même. Momoe était à même de le comprendre, bien que ce qu'elle ne se pardonnait pas, était d'un ordre bien différent. Alors, elle se contenta de l'écouter, écouter ce qu'il avait sur le cœur et peut-être ce qu'il n'osait dire à d'autres. L'honnêteté dont il semblait faire preuve et cette triste vision de lui-même touchait sincèrement la doctoresse, sa douleur était palpable, presque plus psychique que physique, tout en demeurant étroitement lié l'un à l'autre.

Vous semblez éperdument dur avec vous-même... et probablement vous, attachez-vous trop à l'homme que vous avez été, plus qu'à celui que vous pourriez devenir.


Les yeux céruléens de la jeune femme se posèrent avec une certaine douceur sur son camarade, laissant une esquisse habiller les traits tranquilles de son visage. Sanosuke paraissait être un homme éprouvé par les évènements, comme la plupart des malades qu'elle put rencontrer. Mais pour une raison obscure, elle désirait sincèrement lui apporter un moindre réconfort.

N'essayez pas de redevenir celui d'autrefois. Devenez meilleur, devenez quelqu'un d'autres. Ne vous accrochez pas à un passé révolu, mais construisez l'homme de demain. C'est le chemin de bataille qui doit être le vôtre aujourd'hui, et c'est alors que vous verrez ce que je vois. Votre noblesse et vos progrès.


Momoe ne considérait pas que seules les plaies physiques n'étaient à soigner, sans prendre en considération l'état d'esprit de son patient. Il ne fallait pas uniquement se contenter de flatter chaque petit exploit, il fallait aussi accompagné dans la guérison de l'âme.

Le Sagara expliqua alors avec ses mots la douleur comme elle lui venait, diffuse et lanscinante, brûlant sa poitrine. Cela devait sans nul doute le paralyser dans ces efforts. Outrepasser le mal devait lui réclamer beaucoup et étant donné la force vive du shinigami et de sa volonté de devoir à tout prix se dépasser, elle se demandait s'il ne se nuisait pas à lui-même. D'un autre côté, ne rien faire serait une pure bêtise, même si l'option pouvait être envisagé quand on souffrait d'un mal inconnu, car encore une fois, on ne pouvait ignorer la détermination du patient.

Vous souffrez d'un mal bien étrange et vous êtes peut-être la première personne que nous rencontrons à subir les conséquences de ce mal. Personnellement, je me refuserais au moindre défaitisme pour la simple raison que nous ne savons encore rien. Comment prédire l'évolution de l'inconnu ou de notre capacité à vous guérir sans en chercher le remède ?


Momoe n'était pas une femme à qui prendre le contre-pied de la pensée générale était un frein. Il fallait dire que malgré les apparences, elle avait toujours été d'un naturel entêté, peut-être aussi fière que le Sagara. Elle n'aimait l'idée d'abandonner sans avoir essayé de combattre, et de la même façon, elle n'aimait pas le fatalisme de ses collègues qui n'offraient aucune chance d'espoir à un patient alors qu'ils en ignoraient tout. Comment aider un malade si on ne croyait en son propre métier et ses chances ? Est-ce que cela signifierait que cela serait facile ? Non. Est-ce que le temps pourrait à venir à leur manquer ? Peut-être. Il ne fallait pas renoncer.

Est-ce que vous essayez à cette maîtrise nourrirait quelque satisfaction ? Si cela peut vous permettre de contourner votre mal, il n'y a rien qui indique que cela ne soit pas un choix judicieux. Il ne faut simplement que vous vous lanciez dans cette tâche avec dépit. Si vous commencez, il vous faudra vous donner entièrement.



@mm




Vingtième Siège de la Division Orientale
Sagara Sanosuke
Vingtième Siège de la Division Orientale

Sagara Sanosuke

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Intelligence : B
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Esprit : B
Agilité : B
   

Faille nocturne



La perfection était un concept abstrait et lointain pour le commun des mortels, mais pas pour Sanosuke et le reste de sa famille. La perfection n'était peut-être pas de ce monde, comme les humains aimaient à le dire, mais cela n'empêchait pas Sanosuke et le reste de son clan d'essayer de l'atteindre, jour après jour, en devenant une meilleure version de celui qu'il était la veille. Certains voyaient cela comme de la vanité, un désir de se démarquer des autres et, franchement, peut-être que cela en était la raison, à l'origine, mais charge à chacun de trouver sa propre raison d'avancer. Sanosuke, lui, avait décidé d'être meilleur par un sens aïgu du devoir, évidemment, mais aussi par une volonté de rendre hommage à ceux qui lui avaient pavé la voie, durant les générations précédentes.
Alors oui, il s'était battu durement, contre lui-même et les autres, pour grimper les échelons et, aujourd'hui, c'était sur les fesses qu'il avait descendu ces marches, trois par trois. Peut-être que si ses parents avaient été là, il aurait pu surmonter cet obstacle plus aisément, mais c'était désormais seul qu'il devait l'affronter. C'était ainsi, son frère avait choisi son camp et se plaindre ne serait que pure perte de temps.

Ainsi, lorsque la demoiselle pointa l'évidence du doigt, Sanosuke ne put qu'abonder dans son sens. Il n'avait pas d'autre choix que d'être dur envers lui, c'était la seule méthode qu'il connaissait, quant au reste...restait encore à savoir quel genre de personne il serait amené à devenir, ainsi diminué.

Peut-être, oui. J'imagine qu'il me faut me laisser du temps, pour accepter ce...changement.  


Il était un guerrier, un soldat avant tout. Que lui arriverait-il, si on lui enlevait la seule chose pour laquelle il ait jamais été doué ? Resterait-il un gratte-papier pour le restant de ses jours ? Deviendrait-il fou, à force de s'attacher à un espoir qui n'arriverait jamais ? C'était tout ce à quoi il pensait, ces derniers jours. Cela et rien d'autre. La possibilité de l’échec, de la déchéance.
La Fujiwara était attentionnée. Elle essayait de guider Sanosuke dans la bonne direction et, si le concerné appréciait réellement le geste, il n'en était pas encore à l'étape où il pouvait mettre ces conseils en application. Il savait que ces conseils étaient les bons, sensés, raisonnables, et pourtant...une question demeurait dans un coin de sa tête. Posant son regard bleu-gris sur la demoiselle, ce fut le plus honnêtement du monde qu'il demanda :

Et si l'homme de demain est moindre ?


Cela soulevait une autre question. Comment parvenir à accepter ce qu'il avait perdu ? Comment parvenir à être en paix avec cette version « brisée » de lui-même, et laisser l'amertume de côté ? Car Sanosuke n'était pas naïf, il savait que les chances de guérison complète n'étaient pas bonnes alors, pragmatique, il se préparait au pire, mais ce pire faisait des ravages dans son esprit.
Il en vint à expliquer sa douleur, même si les mots ne lui rendaient pas justice et, bientôt, ce fut au tour de la demoiselle de prendre à nouveau la parole. D'expliquer son avis sur la blessure du jeune homme, et son discours se voulait étrangement rassurant. Il n'était pas plein de promesses, non, mais moins fataliste que ce qu'on avait répété au guerrier brisé, à ce nombreuses reprises. Passant sa main dans sa crinière d'ébène, le concerné avoua que :

Vous marquez un point...j'imagine. Vos collègues ont été tellement unanimes que je n'ai pas envisagé d'autre scénario possible. Alors je me suis dis que peut-être...peut-être qu'en réveillant mon corps, qu'en le faisant travailler à nouveau, il pourrait retrouver sa forme d'antan. C'est illusoire, je sais, mais bon...  


C'était tout ce qu'il avait, pour le forcer à avancer, jusqu'à présent. Il mentionné bientôt ce qu'il avait essayé de travailler, d'aborder différemment et le demoiselle vint enfin à le question sur le sujet, sur ses motivations premières. En effet il s'engouffrait dans une nouvelle voie, restait à savoir s'il était motivé, ou s'il finirait tôt ou tard par laisser tomber, si les résultats n'étaient pas probant. Jaugeant la situation pendant quelques secondes, le concerné vint conclure d'un :

Par dépit ? Je ne sais pas, je ne pense pas. J'ai appris à peser mes forces et faiblesses, de façon réaliste. Et je sais que la maîtrise du Reiryoku peut me donner d'autres outils, auxquels je n'aurais pas nécessairement songé, jadis. Parce que ma maîtrise de la lame me suffisait, jadis, mais aujourd'hui...peut-être que d'envisager les choses différemment est justement ce qu'il me faut. Peut-être que mettre tous mes œufs dans le même panier est la raison pour laquelle j'en suis là, aujourd'hui, alors...aborder les choses autrement me semble une nécessité. Ne le pensez-vous pas ?   


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