Un peu de réconfort au salon de thé

Si l’anniversaire du jeune maître Kim pouvait être considéré comme une réussite, le cadeau que tu lui avais préparé, beaucoup moins. Et pour cause, Changmin devra attendre environs six mois, avant de pouvoir voyager jusqu’à la division Australe… Un fait qui t’accablait de déception. Pourquoi les instances supérieures de la division Orientale ne pouvait pas te délivrer de congé immédiatement ? Tu t’en étais pris sans doute un peu trop tard, comme chaque année. Et comme chaque année, tu allais devoir chercher un cadeau de compensation pour ce retard. C’était qu’il était très difficile de trouver le cadeau parfait pour le grand Changmin ! Mais Changmin comprendrait, n’est-ce pas ? Les yeux en verre de la poupée te fixaient de son regard vide, impassible.

Sûrement.

Voilà ce qu’aurait sans doute dit le jeune maître Kim pour te remonter le moral. Changmin aimait beaucoup les biscuits aux amandes, c’était sans conteste sa pâtisserie préférée. Cela ferait un bon cadeau d’excuse.

Tu t’approches donc du salon de thé à quelques pas de là, la poupée dans tes bras. Ignorant comme à ton habitude le lourd regard des passants. Avec Changmin à tes côtés en sécurité, rien ne pouvait te faire peur. Pas même le regard incrédule de la commerçante. Elle devrait pourtant y être habituée, tu te rends souvent dans sa boutique, surtout quand tu traverses une mauvaise passe.

À peine as-tu le temps d’installer Changmin sur une table mise à disposition pas loin, que quelqu’un vient te servir ta commande, comme si on voulait te dégager du salon de thé le plus vite possible. Imperturbable en compagnie de Changmin, néanmoins, tu fais asseoir la poupée dans le siège avec soin. Tu sors ensuite son bavoir, orné d’une paire de papillons, que tu lui attaches autour du cou. Tu positionnes méticuleusement ses mains pour qu’elles aient l’air de prendre le biscuit aux amandes.

T’installant à côté de la poupée, tu prends la théière chaude et sers les deux tasses.

Oui, c'est comme ça que Changmin te réconforterait après une telle déception. Avec du thé et des biscuits.

Un peu de réconfort au salon de thé

Un salon de thé... aujourd'hui, Feng ressent l'envie de profiter d'un moment de détente à un salon de thé, loin des tracas administratifs que son grade lui apporte et loin des plaintes des soldats qui se voient confier des tâches "dégradantes". Cette fois, il n'a pas envie de s'installer dans un coin pour jouer de la musique ou pour méditer dans l'espoir que son zanpakuto daigne lui parler.

Alors qu'il approche de sa destination, un petit commerce réputé pour la qualité de ses produits, il entend des passants murmurer quelque chose à propos d'une "poupée" et d'un "homme inquiétant". Ce n'est pas la première fois qu'il entend ça à Yumemigachi, mais il n'y a jamais prêté attention outre de mesure. Il n'aime pas le conflit ou être mêlé à des affaires compliquées si la sécurité de Yumemigachi ou celle du monde spirituel n'est pas en jeu.

Il se présente au salon de thé et s'incline respectueusement devant la gérante avant de passer commande.



Il dépose sur la table un peu plus que ce que coûte vraiment sa commande, histoire que la commerçante puisse se faire plaisir. Son salaire est plus que correct et lui permet de se faire plaisir mais il sait que ce n'est pas le cas de tout le monde alors parfois, il s'autorise à donner de petites pièces bonus.

D'un pas nonchalant, il se rend à une table. Un shinigami -à en juger à sa tenue et sa détention d'asauchi- se trouve non loin... accompagné d'une autre personne, visiblement. Après quelques secondes d'observation, guidée par la curiosité naturelle de l'instructeur, celui-ci se rend compte que non, il ne s'agit pas d'une autre personne. La chose qui tient compagnie au shinigami est en fait une poupée de taille humaine, habillée et avec laquelle l'inconnu semble parler. Maintenant, Feng croit comprendre les murmures qu'il entendait.

Dans un premier temps, il se dit qu'il va ignorer cet hurluberlu cependant, cela s'avère plus difficile que prévu. Et il ne peut s'empêcher de grimacer ou de frissonner de dégoût face à la scène qui se déroule devant ses yeux. Inévitablement, il finit par se lever de sa chaise et s'approcher de l'homme étrange et de sa poupée. Son dégoût et sa terreur ne font que grandir lorsqu'il comprend que le client prend le thé avec sa poupée... lui servant une tasse et des gâteaux.



Un sourire forcé est affiché sur son visage. Depuis sa naissance, il en a vu des choses étranges, mais ça... c'est bien la première fois que cela lui arrive... Qui sait, c'est peut-être juste une expérience ?

Un peu de réconfort au salon de thé

Une fois n’est pas coutume, un inconnu vous aborde, toi et Changmin. Un visage familier, muni d’un Asauchi à la ceinture et d’une longue chevelure… Un officier de la division orientale, tu en es sûr. Que vient faire un haut gradé ici ? Te réprimander pour ne pas avoir fait correctement des devoirs ? Te donner d’autres tâches ? Tu jettes un regard à Changmin, toujours aussi impassible. Que ferait-il dans cette situation ? Qu’est-ce qu’il aurait aimé que tu fasses ?

Changmin serait fier de toi. Il serait même encore plus fier si tu répondais à la question du haut gradé.

Changmin serait un peu moins fier de ta rudesse, mais tu aurais bien voulu passer un petit moment tranquille avec ton jeune maître, sans intervention extérieure. Tu soupires. Changmin aurait au contraire ravi d’être dérangé. La « socialisation » est importante pour « redorer le blason familial ». On dirait que le monde est contre toi aujourd’hui.

Tu hoches mécaniquement de la tête, et dégage une chaise juste à côté de Changmin pour l’officier.

Tu lui pousses ensuite ton thé chaud et tes biscuits, les donnant à l’inconnu. Autant Changmin t’aurais volontiers laissé les manger seuls, autant tu n’étais qu’un domestique en public. Il aurait été malvenu de te mettre au même niveau que le jeune maître et son invité. C’est frustrant, mais la vie est ainsi. Tu es tout petit, après tout, comparé à Changmin, et ceux même si tu as été désigné « héritier Kim » depuis la mort du jeune maître durant la Guerre des Ombres et des Serres.

Tu restes debout, derrière la poupée à l’effigie de Changmin, prêt à répondre aux souhaits du jeune maître.

Un peu de réconfort au salon de thé

Rien que les salutations suffisent à Feng pour considérer que son interlocuteur est définitivement le shinigami le plus étrange qu'il ait rencontré au cours de ses nombreuses années d'existence. Il semble totalement lunatique. Un moment il est poli, respectueux et plutôt agréable et la seconde d'après, il se montre rude, méfiant voire agressif. C'est exactement le genre de personne avec laquelle on ne sait jamais sur quel pied danser. La surprise a même poussé l'Officier a reculer d'un grand pas.

Un soupir de soulagement s'échappe de ses lèvres malgré lui lorsque le fou fait se gronde lui-même en faisant parler la poupée. L'instant suivant, il se demande ce qu'il fait. Pourquoi est-il rassuré ? Au contraire, c'est bien pire ! Pourquoi a-t-il fallu que sa curiosité le pousse à adresser la parole à un dégénéré ? Maintenant, il est coincé là et doit s'assoir à côté d'une poupée. Malgré la peur et le dégoût, pour une raison qui lui échappe totalement -ou peut être parce qu'il s'est résigné-, il décide de s'assoir. Il murmure un mot de remerciement, affichant un sourire nerveux sur son visage.



Le regard du Hua se pose sur le shinigami qu'il a identifié comme s'appelant "Changgwi" lorsque celui-ci pousse son thé et son gâteau vers lui. Son interlocuteur est fou, c'est un fait. Maintenant, a-t-il envie de voler la nourriture d'un fou ? Non, pas vraiment. Il secoue la main.



L'homme recommence à manipuler la poupée et la fait se présenter comme soldat de la division orientale, Kim Changmin. Le nom Kim lui parle vaguement... Il lui semble que c'était un nom qu'il souhaitait éviter bien qu'il ne se rappelle pas vraiment de la raison. Il incline respectueusement la tête et se présente avant de pointer le véritable shinigami du doigt.



Feng essaie de se rassurer, de trouver des raisons derrière ce comportement et, en tant qu'adulte mature, de trouver une solution pour que le shinigami se sorte de cette terrible passe.

Un peu de réconfort au salon de thé

L’officier, le Sixième Siège de la division Orientale Hua Feng, refuse les biscuits et le thé offert par Changmin. Un sacrilège qui te frustre au plus haut point. Qui peut refuser quelque chose du Grand Kim Changmin ? Tu lui jettes un regard noir, offusqué par une telle attitude. Tu lui pousses le thé et le gâteau aux amandes encore plus près de l’officier Hua. Foi de Changmin, le Sixième Siège mangera tout ça !

D’autant plus que Hua ne semble pas comprendre la merveille qu’est le jeune maître. Servir Kim Changmin, mort ou vif, est une grande opportunité. N’importe qui devrait se sentir honoré de le suivre. « Passer par Changmin » parce que tu as du mal à t’exprimer ? Foutaise ! Tout le monde devrait « passer par Changmin » pour être éclairé par sa lumière ! Pour chaque élément de la vie, même celui le plus insignifiant !

Mais bien sûr, le jeune maître a toujours été bien trop humble pour admettre cette vérité en public. Une question d’honneur et de devoir envers la famille Kim.

Tu soupires. Changmin a également toujours été bien trop diligent à vouloir te sortir de ta coquille. Tu as toujours été bien dans ton coin à le servir et à fabriquer des poupées… Mais si c’est ce qu’il faut pour faire comprendre à Hua l’importance et la grandeur du jeune maître...

Un ami n’est pas un ami, s’il ne comprend pas la nécessité même à suivre les volontés de Changmin.

Un peu de réconfort au salon de thé

Feng esquisse un léger mouvement de recul lorsque Changgwi lui lance un regard noir. Il aurait presque l'impression qu'un faisceau de reiatsu est sur le point de lui arriver dessus tant le regard de l'étrange shinigami est intense. Il ne savait pas que refuser de manger des gâteaux pouvait être si dangereux. Ne souhaitant pas avoir de problème pour si peu, il finit par accepter la proposition du fou.



Changgwi semble vraiment avoir une case en moins. Il fait l'éloge de "Changmin" enfin, sa poupée... et retourne la question au Sixième Siège en lui demandant pourquoi il ne faudrait pas passer par Changmin. L'aîné se saisit d'un gâteau qu'il engouffre dans sa bouche, pressé de se débarrasser de la pression exercée par son interlocuteur. Interlocuteur qui, d'ailleurs, a fait parler la poupée en se disant à lui-même d'accepter la proposition d'amitié. Pourquoi a-t-il fait cette proposition déjà ? Il commence à regretter son geste.

La propriétaire arrive finalement et dépose la commande du Hua devant lui. Il aurait aimé qu'elle reste là et le soutienne dans cette terrible épreuve mais la femme semble connaître le shinigami étrange et s'éloigne aussi vite que possible. Dans quoi Feng s'est-il encore fourré ?



Il ponctue sa phrase en poussant légèrement son assiette vers Changgwi. Il est un peu triste de devoir céder une de ses friandises préférées, mais il n'a pas non plus envie d'avoir mal au ventre et il veut montrer à son interlocuteur un brin taré qu'il est de bonne foi.



L'homme passe une main dans sa longue chevelure d'ébène, espérant que le shinigami ne prendrait pas ça trop à coeur. Il ne comprend vraiment pas comment quelqu'un pourrait trouver qu'une poupée est le meilleur modèle possible et imaginable. Certes, une poupée ne peut techniquement faire de mal à personne, mais quand même ! L'instructeur prend une gorgée de thé blanc pour se donner du courage avant de reprendre la parole.

Un peu de réconfort au salon de thé

C’est avec une certaine satisfaction que tu regardes ton nouvel ami, Hua Feng, manger les gâteaux offerts par Changmin. Il t’offre même les gâteaux qu’il avait commandés plutôt ! Une proposition que tu ne peux pas refuser. « Si tu reçois quelque chose, donne en retour » disait toujours le jeune maître, une règle qu’il appliquait quotidiennement pour garder de bonnes relations. Tu esquisses un grand sourire, ce Hua Feng n’est pas une mauvaise personne, il faut juste le guider sur le droit chemin.

Il faut l’éduquer, surtout, réalises-tu. Tu t’étouffes presque avec les gâteaux de Feng quand ce dernier dit ne pas connaître le jeune maître Kim. Une aberration, notamment avec les nombreuses mauvaises langues méprisant la famille Kim. Feng était sans doute qu’un simple paysan, d’où sa méconnaissance de la noble famille Kim. Son ignorance était néanmoins une bonne chose, Changmin disait toujours qu’il n’était jamais trop tard pour apprendre.



Et la comparaison avec le Capitaine Ashikaga Shuusui t’effare au plus haut point. Serte techniquement, le Shogun était beaucoup plus puissant, mais l’esprit de Changmin était beaucoup plus chaleureux et lumineux que le strict capitaine − et c’était là où résidait sa force.



Changmin avait su apaiser tes démons intérieurs. Il t’avait donné un sens à ta vie, te faisant son domestique, puis en t’encourageant à rejoindre les Shinigami. Jamais tu n’aurais pu apprendre à te battre sans lui et ses cours particuliers qu’il te donnait le soir.



Toujours à tes côtés, le jeune maître guide chacune de tes actions, te donnant l’énergie et la volonté nécessaire pour avancer.

Un peu de réconfort au salon de thé

Le comportement de Changgwi met Feng mal à l'aise. Il ne sait pas sur quel pied danser avec ce lunatique qui un instant sourit et l'instant d'après fait la tête. D'ailleurs, l'Officier ne manque pas de noter que le fou manque de s'étouffer avec un gâteau lorsqu'il lui avoue ne pas connaître le nom de Kim Changmin. En même temps, pourquoi devrait-il connaître le nom d'une poupée ? A-t-il emprunté le nom de la marionnette à un homme connu ? Pourtant, cela ne lui dit vraiment rien du tout. Cependant, le fait que le shinigami dise "jeune maître" peut laisser penser qu'il s'agirait d'un noble... peut-être est-il tombé en admiration devant un noble et ne pouvant s'approcher de lui a décidé de créer une poupée à son effigie. Mais même si ce Changmin était noble, appartenir à la noblesse ne fait pas forcément de quelqu'un une célébrité.

Le Hua écoute son interlocuteur en sirotant son thé et en grignotant les gâteaux qu'on lui a chaleureusement offert -ou plutôt imposés en l'occurrence-. Changgwi balance tout naturellement que sa poupée a une puissance incommensurable, une affirmation qui lui donnerait presque envie de provoquer Changmin en duel. Mais, quand le soldat mentionne que sa simple présence suffit à effrayer ses ennemis, le Hua veut bien y croire. Voir un homme adulte discuter avec sa poupée, cela lui semble amplement suffisant pour effrayer bien des personnes.



L'instructeur décide de pousser ses questions un peu plus loin, tiraillé entre sa curiosité certainement un peu malsaine et son appréhension plutôt légitime étant donnée la situation. Feng peine vraiment à croire que se trimballer avec une poupée de grande taille aide l'homme à gagner en efficacité. Il hausse un sourcil, surpris, lorsque Changgwi propose qu'il l'accompagne tout au long de la journée pour voir en quoi Changmin est si incroyable. A vrai dire, le Sixième Siège n'est pas sûr que cela le rassurerait sur l'état mental du soldat mais au moins, il aurait peut-être une idée de s'il est dangereux ou non.

Un peu de réconfort au salon de thé

Hua Feng sait poser les questions qui fâchent, celles qui te font perdre le sourire et voilent ton regard d’un chagrin incommensurable. Des larmes coulent sur tes joues alors que tu prends la poupée dans tes bras, à la recherche du réconfort que le jeune Maître savait si bien t’apporter. Tu renifles, essaies de contenir tes larmes, en vain. Bien sûr que Changmin aurait été un officier, s’il n’avait pas péri durant la guerre des Ombres et des Serres ! Tu pleures de plus belle, incapable de continuer la discussion avec ton nouvel ami.

Qu’est-ce que Kim Changmin te manque… Petit à petit, les larmes se tarissent, ton corps d’ayant sans doute plus beaucoup d’eau à éjecter sur ta pauvre poupée.



Tu sors de la boutique pour te diriger vers la demeure de la famille Kim. D’origine noble, l’apparence du manoir ne fait aucun doute quant à la classe sociale de la famille, si ce n’est le manque du respect évident de la population envers eux : les murs portent les stigmates de certains méfaits peu reluisants.



Entrant par les portes principales du bâtiment, tu guides ton ami vers ta chambre sans trop de mal : les domestiques s’écartent de ton chemin telles des brebis effrayées par un loup. Tu es tellement habitué à leurs étranges comportements que tu ne les vois plus, mais la présence de Hua Feng les intrigues énormément. Une traînée de chuchotement se poursuit après ton passage.

Et voilà la porte menant vers ta chambre, ouvrant sur ton précieux trésor.

Ancienne chambre de domestique attenante à celle de Changmin, elle a été agrandie suite à ton adoption non conventionnelle au sein de la famille Kim, et la pièce − cachés par de multiples poupées de Shinigami, Hollows et Dragons grandeurs natures − en garde des traces indélébiles. Ce qui est le plus frappant, cependant, outre les poupées démembrées en construction, est le grand autel mortuaire juste en face du lit. Tu poses délicatement la poupée squelette sur l’autel, adossé à la tablette portant le nom de Kim Changmin.



Tu te mets à genoux devant l’autel, tu t'inclines de manière que ta tête touche le sol. Tu fais ce geste trois fois, avant de te relever.

Un peu de réconfort au salon de thé

Feng écarquille les yeux tandis que son interlocuteur, Kim Changgwi se met subitement à pleurer suite à sa question sur la non-obtention du grade d'officier de Changmin. Il peine à saisir la personnalité du soldat qui passe par toutes les émotions en un temps record. Le Hua culpabiliserait presque de le faire pleurer, mais il a besoin de poser les questions qui fâchent pour apprendre à connaître son interlocuteur. Et, puisqu'il semble avoir touché un point sensible, il a l'impression de s'être approché de la vérité et n'est donc pas prêt à lâcher le morceau.

L'instructeur reste silencieux et tente de détourner le regard le temps que l'homme se calme. La situation est embarrassante. Quand Changgwi finit par se reprendre, il propose au Sixième Siège de le suivre. Celui-ci hoche la tête avant de lui emboîter le pas.

La maison Kim semble témoigner d'une certaine richesse. Surement une famille de la petite noblesse, comme celle des Hua -qui n'est plus vraiment-. Cependant, l'état des murs extérieurs laisse à penser que les Kim se sont faits des ennemis. En même temps, si le soldat que suit Feng est l'unique héritier, l'image renvoyée n'est certainement pas la meilleure qui soit. Une expression emprunte de tristesse se dessine sur le visage de l'instructeur alors qu'il entre dans la maison en suivant son guide.



Feng est perturbé par le comportement des serviteurs qui semblent apeurés. Il peut comprendre, dans une certaine mesure, étant donné que Changgwi est étrange mais en même temps, ne devraient-ils pas être habitués ? Le soldat leur aurait-il fait du mal ? De nombreuses hypothèses traversent l'esprit de l'instructeur, mais aucune ne semble véritablement satisfaisante.

Au moment même où il entre dans la chambre de son hôte, un frisson parcoure son échine. Des poupées sont installées ça et là tandis qu'un autel mortuaire s'élève face au lit. Feng s'installe devant et adresse quelques prières au défunt : Kim Changmin. Devrait-il être rassuré de savoir que l'individu que Changgwi vénère et trimballe partout avec lui est mort, ce qui ferait de son comportement une forme d'hommage ? Non. Il y a quelque chose de fondamentalement malsain dans cette affaire.

Le Sixième Siège s'apprête à reprendre la parole quand le soldat décide d'expliquer ce à quoi correspondent les poupées. Certaines servent visiblement de trophées tandis que d'autres représentent des cibles à abattre. Un nouveau frisson parcoure l'échine de l'homme à la chevelure d'ébène tandis qu'il observe avec plus d'attention les ennemis du Kim, à la recherche de figures familières.



Feng s'imagine difficilement garder toute cette histoire pour lui. Aussitôt qu'il sera sorti de ce manoir des horreurs, il compte bien faire un compte rendu à Linh et aussi au Capitaine. Ce soldat semble dangereux. Cela faisait longtemps que l'officier n'avait pas frissonné devant quelqu'un.

Un peu de réconfort au salon de thé

Tu regardes fixement Hua Feng. Il sait également poser les bonnes questions, et ce n’est pas pour te déplaire. Qui sont ces gens devant mourir ? Comment ton cher Changmin est mort ? Tes yeux s’enflamment de rage. Tes poings se serrent alors que la colère t’enveloppe de son manteau. Les paroles du Siège n’ont fait qu’attiser ton courroux.



Sans plus attendre, tu te précipites vers l'autel, presque animal. D’un geste sec, tu saisis un couteau, sa lame aiguisée comme un rasoir. Mutin, tu le lances dans le cœur d'une poupée-dragon avec une précision mortelle. Le couteau s’enfonce dans la chair en porcelaine de la marionnette dans un bruit sourd.



À genou devant la poupée, tu arraches le couteau de la poupée-dragon, pour mieux la déchiqueter. Un rictus dérangeant s’esquisse sur ton visage. À l’aide de l’objet tranchant, tu coupes un à un ses membres avec la précision digne d’un boucher. Une scène macabre sous couvert de vengeance. Ton couteau danse avec habileté, alors que tu présentes membre par membre la poupée démembrée aux pieds de l’autel mortuaire, en cadeau à Changmin. Tu te prosternes une nouvelle fois devant l’autel.



Tu tends à ton nouvel ami le couteau et la poupée-Hollow, avec espoir qu’il fasse comme toi, il y a quelques instants. Qu’il se joigne à ta croisade sanglante contre les meurtriers de Changmin.

Un peu de réconfort au salon de thé

Feng hausse un sourcil lorsque l'homme avoue finalement que Changmin est mort. Il ne sait cependant pas ce qui est le plus surprenant entre ça et le fait que le soldat semble prêt à faire un véritable -voire même deux- génocides. L'instructeur déglutit quand Changgwi se précipite vers l'autel pour poignarder avec une violence inouïe l'une des poupées-dragon. Le comportement de ce pauvre homme est terrifiant et le pire, c'est qu'il se balade librement depuis des siècles apparemment.

L'espace d'un instant, un frisson parcourt l'échine du shinigami à la longue chevelure d'ébène tandis qu'il se demande si les autres le voient de la même façon qu'il voit Changgwi lorsqu'il évoque sa haine des dragons. Cependant, il chasse rapidement cette pensée. Contrairement à ce dégénéré, il n'a pas d'autel mortuaire où il sacrifie des poupées et, quand bien même il hait les dragons, il ne les pourchasse pas vraiment ni ne souhaite faire souffrir ses ennemis inutilement.



Une grimace se dessine sur le visage du Hua alors que Changgwi lui tend une poupée-hollow et un couteau. Il les saisit, hésitant. Il n'a pas vraiment envie de se lancer dans le génocide et la torture de deux espèces quand bien même la chasse aux hollow fait partie de son travail. Après un nouvel instant de mal aise, il s'éclaircit la gorge et décide de repousser à plus tard la réponse.



Malgré tout ce qu'il dit, Feng poignarde la poupée hollow que lui a tendu son interlocuteur, craignant qu'un refus puisse mettre Changgwi hors de lui. Puis, lâchant la poupée, il recule d'un pas.



Il ne souhaite pas tourner le dos à son interlocuteur craignant que ce dernier le poignarde comme ça, sur un coup de tête.

Un peu de réconfort au salon de thé

Ton nouvel ami, Hua Feng, s’intéresse à la Cause. Combien ennemis reste-t-ils à éliminer ? Qui sont les responsables de la mort du jeune maître Kim ? Un sourire s’esquisse sur tes lèvres. Tu avais passé les années suivant la disparation de Changmin à enquêter sur les meurtriers. Chacun d’eux, Hollows ou dragons, ont une poupée à leur effigie.

S’ils ne sont pas déjà morts par ta main, ils sont accrochés sur les murs de ta chambre; et dans le cas contraire, les cendres des poupées brûlées pourrissent dans la cheminé de la chambre du jeune maître.  Quelques uns ont même été tués par des Shinigamis, pour lesquels tu as également crée des poupées aux yeux bandés. Pour t’entraver sur le chemin de la cause de Changmin, ils doivent mourir aussi.

Feng ne fait pas parti de ces traîtres de Shinigamis. Malgré ses doutes et ses hésitations, il poignarde la poupée Hollow que tu lui as passé. Elle tombe à terre dans un bruit sourd, la lame dans sa chair de porcelaine. Essayer de passer à autre chose ? Essayer ! Tu vois bien qu’il n’y arrive pas avec ses méthodes, il est temps pour lui d’en essayer d’autres. La tienne.

Du temps. C’est du temps qu’il faut à son ami, pour qu’il se rendre compte de la nécessité de la Cause. Pour accepter pleinement sa promesse jurée en poignardant la poupée.

Tu peux donner du temps à ton nouvel ami. S’il refuse d’accepter la lumière, tu peux toujours le poursuivre pour lui montrer la voie à suivre. Jusqu’à sa tombe s’il le faut. C’est ton ami, après tout. Il finira par accepter de rejoindre la Cause, de grès ou de force. Il a poignardé la poupée Hollows, il ne peut peut plus revenir en arrière.

Tu guides Feng jusqu’à la sortie de la demeure des Kim.

Un peu de réconfort au salon de thé

Feng observe les murs et les poupées avec une grande attention. Il n'en est pas totalement sûr, mais il a l'impression que des shinigamis sont aussi sur la liste de Changgwi. Des gens qui se sont moqués de Changmin, peut-être. Voilà une possibilité bien effrayante.

Mais il y a encore plus effrayant que la haine que porte Changgwi dans son coeur : sa volonté de faire sombrer l'Officier avec lui. Il utilise sa peine, son amour et son amertume contre lui, l'incitant au meurtre. Cette tentative de corruption donne de nouveaux frissons au shinigami à la longue chevelure d'ébène. Si ces mots avaient été prononcé quelques dizaines d'années plus tôt, il aurait certainement laisser la noirceur de son âme prendre le dessus. Cependant, il a appris à se contrôler avec le temps et à faire taire cette voix, condensée d'émotions négatives, provenant des méandres de son âme.



Un voile de tristesse recouvre le visage de Feng lorsqu'il s'interroge sur ce que sont devenues les âmes qui appartenaient autrefois à sa famille. Que ressentirait-il s'il venait à croiser, un jour, la réincarnation de sa femme ? De son frère ? Serait-il seulement à même de les reconnaître ? Il secoue la tête, chassant ces pensées pour se reconcentrer sur la situation actuelle.

Le Hua hésite quelques instants à donner son adresse à son interlocuteur, de crainte qu'i viole son intimité ou qu'il vienne un jour l'agresser chez lui. Cependant, ne pas lui donner pourrait avoir des conséquences encore plus graves. Feng n'aimerait pas être à l'origine de l'agression d'un innocent ou provoquer le courroux de Changgwi en lui mentant.



Feng suit son hôte jusqu'à la porte d'entrée où il le salue avant de le remercier pour ces quelques instants de partages, aussi stressants et inquiétant ont-ils pu être.