L'âme du guerrier [ft Sanosuke]

L'âme du guerrier

Après avoir réglé deux-trois affaires, Hua Feng a contacté son ancien élève, Takamoto Sanosuke, pour l'inviter à se joindre à lui aux terrasses de Yumemigachi le lendemain soir. L'instructeur aime le calme et il se doute bien que son élève l'apprécie tout autant et qu'il préfèrerait certainement s'entraîner loin des regards indiscrets. Ainsi l'heure du rendez-vous a été choisi avec soin pour leur permettre d'avoir le plus grand calme et la plus grande discrétion possible pour pratiquer.

L'ancien arrive avec une heure ou deux d'avance. Il en profite pour boire un coup et pour jouer un morceau avec sa dizi. Boire et jouer de la musique, voilà deux de ses activités préférées. Elles lui permettent de se détendre, de voir la vie avec une certaine positivité et de trouver l'inspiration lorsqu'il en a besoin. Ainsi, alors qu'il joue, il en profite pour réfléchir au type d'entraînement auquel il pourrait soumettre son élève. Plusieurs idées lui viennent en tête mais aucune ne le satisfait pleinement. Il y a un équilibre qu'il peine à trouver.

Au bout d'un moment, un bruit attire son attention. Il s'arrête alors de jouer et se tourne vers la source de ce dernier : Takamoto Sanosuke. Feng l'accueille avec un grand sourire, rangeant sa dizi dans un pan de ses vêtements.

Bonsoir, Sanosuke.
Comment te portes-tu ? Es-tu moins... troublé que la dernière fois ?

Le regard de l'instructeur ne peut s'empêcher de parcourir le corps de son élève, à la recherche d'indications sur son état physique et émotionnel. Remettant une mèche de cheveux derrière son oreille, il se baisse pour se saisir de la jar de baijiu posée à ses pieds.

Comment s'est passée ta journée ?
Est-ce qu'un petit remontant avant notre session d'entraînement pourrait t'intéresser ?

Le Hua ponctue sa proposition par un clin d'oeil. Il n'a pas souvenir d'avoir déjà bu avec un de ses élèves. Les âmes qui passent par l'académie sont souvent jeunes et il met un point d'honneur à ne pas inciter la jeunesse à boire. Mais, Sanosuke ayant environ trois siècles d'existence, il s'autorise cette "petite folie". Après avoir obtenu la réponse de son élève, l'ancien sert le baijiu -dans une ou deux coupelles en fonction de la réponse- et lâche un long soupir. Puis, il adopte une expression plus ferme avant de rentrer dans le vif du sujet.

Tu voulais donc améliorer ta connexion avec ton Zanpakuto et ta sensibilité au Reiatsu, c'est bien ça ?
Dans ce cas, j'aurais deux petites questions... as-tu déjà pu apercevoir ton monde intérieur ? Et, as-tu déjà eu l'impression de sentir qu'il allait se passer quelque chose avant que cela n'arrive, sans trop savoir quoi ?

La sensibilité au Reiatsu est quelque chose qui parle à Feng mais son enseignement dépend beaucoup du talent ou de la sensibilité naturelle des individus. C'est donc quelque chose de difficile -mais pas d'impossible- à enseigner. Quant aux capacités du Zanpakuto, c'est quelque chose qui varie d'une personne à l'autre comme la connexion avec l'esprit de celui-ci. Feng n'est pas bien avancé à ce niveau-là -il faudra qu'il tente d'avoir une conversation sérieuse avec son Zanpakuto-, mais il possède des connaissances théoriques solides qui devraient pouvoir aider son élève.

L'âme du guerrier

Pour un homme aussi fier que le Takamoto, contrairement à ce que l'on pourrait penser, le plus dur n'était pas d'admettre sa faiblesse. Non, ce secret avait été éventé et diffusé dés son premier diagnostic. Le plus dur était de mettre son ego blessé de côté, et d'admettre qu'il y avait des limites à ce qu'il pouvait accomplir, seul. Il avait essayé de s'entraîner seul durant les dernières semaines, mais force était de constater que ses résultats étaient...passables, tout au plus. Ces sessions lui avaient au moins permis de connaître ses limites et son endurance, mais quand il s'agissait de repousser ces limites...il n'arrive à rien.

Alors il était aller voir son mentor, le seul à qui il pouvait demander de l'aide. Le seul qui saurait le soutenir sans le juger pour son arrogance passée. Le Hua donna rendez-vous à son élève, sur les terrasses d'entraînement, une fois le soir tombé. Drapé de sa sombre tenue habituée, le tout entouré d'un haori bleu nuit qu'il affectionnait particulièrement, Sanosuke se dirigea vers le terrain, son zanpakuto accroché à sa ceinture, comme d'habitude. Serrant les dents en montant quelques marches, sentant déjà ses muscles crier sous le poids de l'effort, l'homme fit bientôt distrait par quelques notes de musique, reconnaissant rapidement qui en était la responsable.
Un sourire forcé au coin des lèvres, essayant de masquer sa douleur perpétuelle, Sanosuke brisa le silence d'un :

Bonsoir, maître. Moins troublé ? Hum, difficile à dire, pour le moment. J'essaye juste de me tenir occupé, pour éviter de trop penser à...tout.

C'était bien cela son problème. Il ne savait pas comment mettre son cerveau en pause, comment arrêter d'analyser une situation sous toutes les coutures. Alors il s'occupait comme il pouvait, le temps que l'orage ne passe, et ce soir n'allait nullement faire exception à cette règle. Passant une main absente sur sa poitrine douloureuse, celle qui criait presque à chacune de ses respirations, le grand guerrier s'avança pour commencer à prendre place sur le terrain, reconnaissant l'instrument de musique de son maître, de son regard bleu-gris. Devrait-il, lui aussi, apprendre à jouer d'un instrument, pour sa tranquilité d'esprit ? Curieux, Sanosuke demanda :

Est-ce que cela vous aide, de jouer de la musique ? Pour être plus...serein, je veux dire.

Rebondissant sur les deux questions de son maître, le jeune homme ne préféra pas parler de ce travail qu'il détestait profondément. La deuxième question, en revanche, était aussi surprenante qu'intéressante. Intrigué, le Takamoto sembla se détendre un instant, répondant sur un ton léger :

Ah. Si vous me prenez par les sentiments, comment résister ?

Un petit remontant ? Il n'avait rien contre, évidemment. Ne se faisant pas prier, Sanosuke attrapa la coupelle qui lui fut tendue, se délectant délicatement de son contenu, avant de la poser à côté, pour se concentrer sur les questions de son maître. Son visage se figeant en une expression plus sérieuse, Sanosuke commença à fouiller dans son esprit, à la recherche d'éléments de réponse. Enfin, il sortit de sa torpeur d'un :

Pour la seconde question je ne pourrai pas dire que oui. En revanche pour le monde intérieur...j'ai l'impression d'en être aux portes, d'être juste devant l'entrée. Je peux presque le sentir, mais je n'ai pas encore réussi à y pénétrer, pour le moment. J'en suis juste proche, de ce que je peux ressentir.

L'âme du guerrier

De son œil aguerri et connaissant le gaillard, il ne faut pas longtemps à Feng pour remarquer que Sanosuke n'est pas au top de sa forme. Au moins, il s'occupe l'esprit et ne se laisse pas emporter par la peine et la souffrance comme cela a pu arriver à l'ancien il y a des siècles de cela. La passivité, il n'y a rien de pire lorsque l'on se trouve dans une mauvaise passe. Un instant de silence s'en suit avant que l'élève ne demande à son maître si jouer de la musique aide à la tranquillité d'esprit.

Oui, cela m'aide beaucoup...
Mais, cela ne fonctionne pas avec tout le monde. Certains seront plus détendus en effectuant une cérémonie du thé, d'autres en dansant, en jouant au shogi, en lisant des contes et légendes, en marchant... Tout le monde a une chose qui l'apaise, il suffit juste de chercher, d'expérimenter.

L'homme n'a aucun doute quant au fait que son ancien élève parvienne à trouver la chose qui résonnera avec son âme et lui permettra de trouver la paix intérieure sans pour autant avoir besoin de s'épuiser en occupant à la fois son esprit et son corps. Evidemment, il ne manque pas de remarquer que son interlocuteur esquive certaines de ses interrogations mais décide de ne pas s'attarder dessus. Sans perdre de temps, le Hua sert du baijiu au Takamoto, plus que ravi de partager un verre s'alcool avec ce dernier, avant de lever sa propre coupelle.

Aux retrouvailles d'un maître et de son précieux disciple !

Il finit sa portion d'une traite et lâche un soupir de satisfaction, se ressert un coup, proposant à son disciple une nouvelle coupelle, avant de reprendre son sérieux. L'instructeur écoute son cadet avec une grande attention, soucieux de lui apporter les meilleurs conseils et enseignements possibles afin de lui permettre de connaître la progression qu'il souhaite.

Je vois... tu dois être trop impatient... et tu dois avoir un blocage psychologique.
Ton Zanpakuto n'est autre qu'une facette de toi... si tu souhaites le rencontrer et tirer plus de puissance de celui-ci... si tu souhaites découvrir ton Monde Intérieur, il faut que tu apprennes à te connaître... il faut que tu t'acceptes tel que tu es... avec tes faiblesses, tes forces.

"Pathétique..." résonne dans son esprit. Ce n'est pas sa voix qu'il entend mais celle de l'esprit qui habite son Asauchi, Bǐ'ànhuā.

Le regard de Feng s'assombrit tandis qu'il ignore la voix. Il n'applique pas lui-même ses propres conseils, ses propres instructions et il en est conscient. Il sait mieux que quiconque que c'est bien plus facile à dire qu'à faire.

Ce n'est pas pour rien que l'on dit que la méditation aide...
Assied-toi en tailleur et ferme les yeux, je vais essayer de te guider.

L'âme du guerrier

Chaque shinigami ressentait le stress et la peur, à un moment ou à un autre de sa carrière, mais c'était la capacité à surmonter ces émotions qui faisait toute la différence. Leur métier était risqué et chargé d'émotions, aussi fallait-il trouver un moyen de se décharger de ces émotions négatives, une fois la fin de journée terminée. Certains se tournaient vers la bouteille ou vers leur famille mais, pour ce second point, Sanosuke pouvait malheureusement faire une croix dessus. Voilà pourquoi il vint s'enquérir des capacités musicales de son mentor, ce dernier confirmant que cela aidait, et qu'il existait de multiples moyens d'instaurer la paix dans son esprit.

Hum, je vois...

Ces mots étaient peu convaincus, non pas parce qu'il ne croyait pas son mentor, mais parce qu'il se rendait compte qu'il n'avait jamais eu aucun hobby en dehors de son métier. Il ne savait pas très bien dessiner, il n'était pas poète ou chanteur, il ne fréquentait pas assez de gens pour sortir et boire un verre, ou pour inviter quelqu'un à jouer au shogi. Son père l'avait initié au shogi jadis, pour développer ses capacités de réflexion et d'anticipation mais cela faisait des décennies que Sanosuke n'avait pas trouvé un partenaire digne de ce nom.
Devrait-il chercher à s'y remettre, ou trouver autre chose ? Cela serait une réflexion pour un autre moment, sans doute. Aujourd'hui les deux hommes étaient là pour trinquer, avant de commencer réellement à se mettre au travail. Le toast du Hua était optimiste et positif comme à son habitude. Celui de son élève, de son côté, se voulait être un peu plus mesuré. Aussi vida t-il le contenu de sa coupelle, après avoir avancé :

A l'éventualité d'une seconde chance.

Commençant à expliquer où il en était, concernant la découverte de son Monde Intérieur, Sanosuke avait conscience que c'était une étape importante dans le renforcement du lien qu'il avait avec son zanpakuto. Et pourtant il n'y arrivait pas. Il aurait pu mettre cela sur le coup de sa blessure mais...ce blocage était déjà là, bien avant l'accident. Il voulait avancer, il voulait passer la porte, passer cette nouvelle étape mais...il n'y arrivait pas. Et son mentor semblait savoir pourquoi, comme souvent.
Un blocage psychologique ? Probablement oui, mais cette description était assez vague. Il savait qu'il avait besoin d'avancer, pour lui comme pour le rôle qu'il endossait, mais le Hua semblait supposer que le problème venait de l'incapacité de son élève à s'accepter. Accepter quoi ? Sa blessure ? Sa propre personne, alors qu'il n'était même pas sûr de savoir qui il était réellement ? Tout à la fois ? Oh il aurait pu en dire des choses sur le sujet, mais accepter cette réalité était une toute autre paire de manches. Tout ce qu'il put faire fut de retenir un soupir, en avouant que, comme toujours :

Toujours aussi perspicace...

Parfois Sanosuke avait l'impression que son maître le connaissait mieux que le Takamoto ne se connaissait lui-même. C'était frustrant, par moments. Sanosuke détestait que quiconque puisse le percer à jour aussi facilement mais, pour le bien de ce qu'il voulait entreprendre, c'était nécessaire.

Bien, maître. Je vais essayer...

Joignant le geste à la parole, Sanosuke laissa son haori bleu tomber à ses pieds, avant d'extirper son zanpakuto de sa ceinture. S'autoriser à s'asseoir par terre, non sans un certain pique de douleur aux genoux, le jeune guerrier croisa ses jambes, posant son arme horizontalement sur ses deux cuisses, avant de fermer les yeux. Il n'avait jamais été patient, jamais été très bon pour la méditation, mais il savait qu'aujourd'hui il ne pourrait pas à couper. Les yeux fermés, se concentrant sur sa respiration lourde et pénible, il annonça :

Je suis prêt...je crois. Par quoi dois-je commencer ?

L'âme du guerrier

Le "je vois" de Sanosuke n'est pas des plus convaincants mais cette fois, Feng peine à comprendre ce qui se cache derrière le visage quasi impassible de son élève. Il avait l'impression que ce dernier avait fait un grand pas en avant, avant de bondir en arrière, comme un petit animal effrayé. C'est assez déstabilisant.

Je m'attendais à une réponse plus enthousiaste étant donné que c'est toi qui a lancé le sujet.
Quelque chose te tracasse ?

Un soupir s'échappe des lèvres de Feng lorsque son élève trinque en prononçant des mots bien trop pessimistes à son goût. Mais soit, il ne compte pas s'arrêter à chaque syllabe trahissant l'état de dépression de son interlocuteur ou son manque de foi en l'avenir. Il songe à Shinju et se demande si Sanosuke l'a déjà rencontré. Les deux à côté, se serait un peu comme avoir le soleil et la lune côte à côte. La petite blonde pourrait peut être amener un peu de joie et de bonne humeur dans la vie de l'homme.

L'instructeur rit à gorge déployée quand le jeune shinigami dit qu'il est toujours aussi perspicace. Il apprécie le compliment quand bien même son élève ne semble pas particulièrement ravi. Il voit cette perspicacité comme une de ses plus grandes qualités et en tire donc une certaine fierté.

Serais-je vraiment un bon professeur si j'étais incapable de lire les émotions de mes élèves et de comprendre leur fonctionnement ?

Ce n'est évidemment pas qu'une question de connaissances, c'est aussi une question d'empathie, de sensibilité et de capacité à déchiffrer les subtilités des âmes. Il attend que le Takamoto s'installe par terre, prêt à méditer. Feng s'assoit en tailleur face à lui, posant son asauchi sur ses cuisses. Cependant, contrairement à son interlocuteur, il ne ferme pas les yeux. Il n'est pas là pour méditer, mais pour guider quelqu'un dans sa méditation.

Ferme les yeux...
Prends conscience de ton corps, de chaque muscle de celui-ci. Imagine que la douleur de tes blessures a disparu.
Imagine que tu te trouves dans un endroit ni trop chaud ni trop froid... la température est parfaite... La luminosité également, elle est exactement comme tu l'aimes.

Le Sixième Siège prend une grande inspiration puis il touche le sol du bout des doigts. Il n'est pas sûr que sa stratégie fonctionne, mais cela vaut le coup de l'essayer. Ce n'est pas son genre d'abandonner sans essayer. Lentement mais surement, il amènera Sanosuke jusqu'à son objectif.

Inspire... expire...
Visualise un endroit. Un lieu familier. Un lieu dans lequel tu te sens bien...
Maintenant, peux-tu me le décrire ?
Touche le sol, il s'agit de la texture parfaite... celle que tu préfères... saurais-tu me la décrire ?

L'âme du guerrier

Naïvement, Sanosuke avait cru que s'intéresser à la musique de son mentor réglerait les problèmes, mais il réalisait bientôt que ce qui fonctionnait pour son mentor ne fonctionnerait peut-être pas pour lui. Il ne pouvait pas copier les idées des autres. Il devait trouver son propre chemin mais, pour le moment, cela revenait à avancer à l'aveugle. Il était perdu, aussi ne manqua t-il donc pas d'expliquer à son mentor que :

Non, non. J'ai juste l'impression que, mis à part mon métier je n'ai...pas grand chose. Enfin, je ne le réalise que maintenant.

Pas grand chose à quoi se rattacher, pour se recentrer. Son métier avait été toute sa vie et, à présent, il réalisait avesa sa déchéance à quel point son existence était...vide. Certains avaient une famille, une passion ou des projets à côté mais pour lui...non, rien de tout ceci. Il avait accepté cela paisiblement jusqu'à présent mais, maintenant qu'il était au pied du mur, maintenant que sa carrière était en péril, il réalisait qu'il ne serait plus rien si, du jour au lendemain, on le mettait à la porte. Il essayait de cacher cela autant que possible mais, apparemment, son mentor arrivait à voir en lui comme dans un livre ouvert.

Je réalise que je suis sans doute moins difficile à déchiffrer que je ne le pensais.

Peut-être était-ce pour cela qu'il n'arrivait pas à se connecter avec les autres, parce que tout le monde arrivait à voir quel genre d'homme il était réellement, par delà le masque de froid maintien. Au-delà de ses idéaux de noblesse, de zèle et de détermination, peut-être n'était-il vraiment qu'un connard arrogant, à la fin de la journée. Sa déchéance allait-elle changer quelque chose à cela ? Car c'était une chose que de vouloir retrouver sa forme d'antan, mais quid de sa personnalité, si celle-ci était le nœud du problème ? Serait-il condamné à répéter les mêmes erreurs, encore et encore, jusqu'à ne plus être en mesure de se relever ?
Il n'en savait rien. Tout ce qu'il savait c'était qu'il ne pouvait pas abandonner, avant d'avoir essayé. Il devait se relever. Pas pour la Soul Society. Pas pour sa famille. Pas pour le souvenir de ses parents mais pour lui-même. Sinon il ne pourrait jamais plus se regarder dans un miroir.

Alors il vint s'asseoir, sentant le métal de son zanpakuto au bout de ses doigts. Il n'avait pas l'habitude de méditer, n'avait jamais été assez patient pour le faire mais, aujourd'hui, il se força à rester en place par absence d'autre choix. Il devait faire confiance à son mentor, celui-ci savait forcément ce qu'il faisait. Une respiration, deux respirations, trois respirations et, petit à petit, la douleur dans la poitrine du Sakamoto commençait à disparaître. Elle était toujours là, quelque part, mais moins...omniprésente. Moins intense. Plus supportable.

Je vois...

Quand on parlait de son lieu préféré, un seul endroit apparaissait dans la tête du jeune homme. Un endroit loin d'ici. Un endroit juste à lui. Un endroit trouvé au fil de ses balades, un endroit silencieux où il pouvait se couper du reste du monde. En ouvrant ses yeux, Sanosuke se voyait déjà transporté vers ce lieu. S'imaginant assis à même le sol, il posa son regard glacé sur l'étendue d'eau devant lui, expliquant ce qu'il voyait d'un :

Je vois...un lac. Une grande étendue d'eau, paisible, sur la surface de laquelle se reflète l'astre lunaire. Je vois le lieu embaumé dans cette... douce lueur blanche.

Il n'avait jamais été très bon pour s'exprimer. Les figures de style n'étaient pas sa façon de faire mais cet endroit...il aurait pu le décrire, même dans son sommeil, tellement il le connaissait par cœur. Sanosuke n'était pas sentimental, pas le moins du monde mais, s'il l'était, cet endroit serait définitivement le sien. Le seul endroit où il se sentait serein. Le seul endroit où il sentait la pression de son métier disparaître, pour laisser place au silence. Abaissant son regard sur sa main droite, avant de remonter vers ses pieds qui trempaient dans l'eau, il expliqua enfin :

Je sens...l'herbe danser entre mes doigts. Et je sens...l'eau fraîche, engloutir le bout de mes pieds.

L'âme du guerrier

Feng ressent comme un pincement au coeur lorsque son élève lui avoue ne pas avoir grand chose dans sa vie si ce n'est son travail. Certes, le travail de shinigami est beau et indispensable pour maintenir l'équilibre des mondes et le bon fonctionnement du cycle de réincarnation.

Tu as besoin d'expérimenter des choses. Cela d'est pas bien difficile, il te suffit de t'accorder un peu de temps, chaque jour, pour faire une activité que tu n'as pas l'habitude de faire. Au bout d'un moment, tu trouveras quelque chose qui te plait.

L'instructeur essaie de rassurer son élève quand bien même il s'inquiète pour ce dernier. Plus il discute avec lui et plus il comprend son empressement vis à vis de l'entraînement et de retrouver ses forces. Il a l'impression de n'avoir que ça. S'il avait été à sa place, il aurait été tout aussi perdu voire même plus s'il avait été privé de sa puissance, seule chose qui compte dans une existence dédiée au combat.

Pourquoi te bats-tu ?
Pourquoi dédies-tu ton existence à la Soul Society et à la Division Orientale ?
Il est beau d'abandonner toute passion pour protéger quelque chose, mais il est important que tu saches ce que tu veux protéger afin que tu ne sacrifies rien en vain.

Le Hua ne sait pas si Sanosuke a la moindre ambition, s'il a quelque chose qu'il veut protéger à tout prix. C'est pourquoi il pose ces questions, il veut être sûr que son disciple sache où il veut aller, ce qu'il veut faire et pourquoi. Il veut être sûr que son disciple ne sacrifie pas sa vie pour rien et qu'il puisse atteindre le bonheur ou du moins, vivre en paix avec lui-même. Il ne veut pas que la vie de cette jeune âme soit réduite au service de la Soul Society parce que quelqu'un lui a dit d'agir ainsi.

De plus, l'ancien pense que cette réflexion pourrait peut-être aider son cadet à se trouver. Ce dernier ne se plaint pas, il s'installe et semble écouter attentivement son mentor. Le Takamoto commence à décrire la scène. C'est tout bonnement parfait. L'exercice semble fonctionner alors Feng lui demande d'aller plus loin.

C'est bien...
Continue ainsi... essaie de visualiser la chose avec plus de précision. Essaie de mobiliser progressivement tous tes sens... quelles sont les odeurs que tu sens ? Entends-tu quelque chose ? Le bruit du vent ? Le son de l'eau qui s'écoule ? Ou... peut-être une voix ?

Après une courte pause, il poursuit avec de nouvelles instructions.

Tu t'en sors à merveille.
Maintenant... essaie de te visualiser en train de te lever dans ce monde... ton véritable corps, lui, ne doit pas bouger.

L'âme du guerrier

Le zanpakuto n'était pas juste un outil ou un instrument de soi. C'était le reflet du shinigami, une partie de son âme, de son pouvoir, et ce n'était qu'en écoutant cette fraction de lui-même qu'un shinigami pouvait espérer en acquérir le pouvoir. Ce processus était long, et dépendait aussi de la capacité du shinigami à écouter ce que le zanpakuto voulait bien lui dire, avec ses mots ou ses silences et, malheureusement, Sanosuke n'avait jamais été très doué pour écouter. Pourquoi ? Parce que jadis il pensait tout savoir, pouvoir tout faire à la seule force de ses mains, mais aujourd'hui il savait à quel point c'était éloigné de la vérité.

Le zanpakuto n'était pas une solution à tous ses problèmes, mais simplement l'autre moitié du puzzle, celle dont il essayait d'ignorer l'existence par sa bêtise et son entêtement. Et aujourd'hui, le mentor du Takamoto souhaitait lever le voile, pour mettre son poulain dans la bonne direction, sur la voie d'un pouvoir dont il avait cruellement besoin. Mais, avec ce procédé, venait un lot de questions. Pourquoi se battait-il ? La silence fut la seule réponse de Sanosuke car, à ce jour, il s'était toujours battu car c'était ce qu'on attendait de lui. Tous les hommes de la famille étaient rentrés dans l'armée, et morts l'arme au poing. C'était dans leurs gênes, cela faisait partie des traditions séculaires et, bien sûr, Sanosuke ne fit nullement exception à la règle.
Il se battait parce qu'il devait et, jusqu'à présent, cette règle simpliste avait été suffisante. Aujourd'hui ? Il n'en était plus aussi certain. Certains se battaient pour la paix et la sécurité, mais Sanosuke ne se pensait pas assez noble de cœur, pour cela. D'autres luttaient pour leur famille, mais celle-ci ne faisait plus partie du tableau, elle n'avait donc plus lieu d'être. Qu'elles options avait-il encore, alors ? Le silence qui suivit fut édifiant, lui faisant réaliser qu'il se battait parce qu'il le devait et qu'il le pouvait, mais pas parce qu'il le souhaitait vraiment.

Retenant un soupir, Sanosuke fit la paix dans son esprit, pour visualiser cet endroit bien à lui. Cet endroit où il aimait aller mais, cette fois, le décor était légèrement différent. Pas de beaucoup, mais Sanosuke remarqua rapidement quelques détails, à commencer par l'horizon qui brillait d'une fine lueur violette, malgré la présence de l'astre lunaire, au milieu de ces épais nuages noirs, qui saturaient le ciel.
Et pourtant, malgré ces différences tout ceci lui paraissait si réel, si serein qu'il n'avait aucune volonté de quitter cet endroit. Bien au contraire.

Une...présence. Du mouvement.

Alors qu'il se redressait, sentant ses pieds nus venir être chatouillés par les innombrables brins d'herbe, Sanosuke prit une profonde inspiration et, sans réfléchir, commença à marcher sur le lac. Il aurait dû s'enfoncer mais, en cet instant, ses pieds appuyèrent sur la surface, comme si elle était solide. Un pas après l'autre il marcha en direction du centre du lac et, à mesure qu'il avançaient, les nuages au-dessus de sa tête en firent de même.
Ils bougèrent, se rapprochèrent et, avant qu'il ne puisse le réaliser, les nuages commencèrent à tourner autour de lui. Ils étaient...vivants, pour ainsi dire et, bientôt, dans son Monde comme au dehors, la respiration du jeune homme commença à s'accélérer, sous l'effet du stress et de la surprise.

Une voix...

Dans la tempête qui tournait autour de lui, Sanosuke pouvait entendre un bourdonnement, un murmure dont il ne pouvait identifier la nature. Cette voix était rauque, et chacun de ses mots se réverbérait en écho, rendait la compréhension presque impossible. Sanosuke apposa ses mains contre ses oreilles, pour se protéger du bruit jusqu'à ce que, enfin, les nuages finissent par se rassembler. Tourbillonnant à cinq mètre devant le Takamoto, à la surface du lac, le cœur des nuages prit une teinte violacée, la même que celle de l'horizon, mais autrement plus intense. Les nuages bougeaient, comme s'ils étaient animés d'une vie propre et, enfin, ils s'allongèrent pour prendre une forme à la silhouette humaine.
Face au silence et au calme, l'écho de cette voix rauque et impérieuse raisonna dans toute la vallée. Dans tout ce monde, qui n'était finalement pas juste celui du Takamoto.

Je vous attendais, jeune maître.

La voix était froide et dénuée d'empathie. Cette silhouette était...presque transparente et, à travers son corps, Sanosuke aurait juré pouvoir voir les étoiles qui éclairaient le ciel, avant qu'elles ne changent de position l'instant d'après. C'était la première fois que le guerrier posait son regard sur une telle silhouette, sentant son pouvoir radier même à cette distance, et pourtant...pourtant il n'avait pas peur. Alors, dans son monde comme à l'extérieur, le silence fut brisé par ces mots qui allaient sceller cette rencontre plus que nécessaire.

Navré de t'avoir fait attendre. Étrangement, tu es tel que je t'imaginais...Shukkage.

Lun 4 Mar 2024 - 13:41

L'âme du guerrier

A sa question "pourquoi te bats-tu", Feng n'obtient qu'un long silence en guise de réponse. Il semblerait qu'il ait tapé juste et que son élève n'avait aucune véritable motivation personnelle pour se battre et protéger la Soul Society. L'instructeur comprend bien cet état, cette pensée. A une époque, il n'était shinigami que parce que Linh l'était et que sa famille voulait qu'il le soit. Ce n'est qu'après de longues années d'existence et d'exercice de ses fonctions qu'il a compris que c'était insuffisant, que ce n'était pas sa vie et qu'il a commencé à réellement réfléchir au sens de son existence.

Sanosuke aurait certainement besoin de s'ouvrir au monde et surtout aux autres shinigamis pour se trouver un nouvel -ou plutôt un vrai- objectif. Mais, le simple fait qu'il se rende compte du "vide" ou du "non-sens" de sa propre existence vis à vis de lui-même devrait lui permettre de se créer de nouvelles possibilités et d'explorer de nouvelles voies qu'il n'aurait jamais pu explorer autrement. Enfin, c'est ce que pense le Hua.

Le sourire de Feng s'agrandit quand son interlocuteur annonce ressentir une présence. Surement son zanpakuto, son autre moitié. Un frisson d'effroi mêlé d'excitation parcourt l'échine de l'instructeur. Cela implique que son élève progresse, qu'il progresse à une vitesse effroyable. Si en une session de méditation et quelques paroles il parvient à ce résultat, alors jusqu'où pourrait-il aller ?

L'homme ne se laisse cependant pas aveuglé par la fierté et l'enthousiasme qu'il ressent. Aussitôt qu'il remarque le changement dans la respiration de Sanosuke, il se rapproche légèrement de lui tout en restant proche du sol et pose une main chaleureuse sur son épaule droite.

C'est bien... continue comme cela.
Je suis là, ne t'inquiète pas...
Respire profondément... Inspire.... Expire... Inspire... Expire.

A cet instant, l'homme regrette de ne pas pouvoir apaiser autrui par le biais de sa propre âme. Il est obligé de passer par des méthodes plus... rustiques... et dont le succès est plus aléatoire. Lorsque son élève semble être un peu calmé, il s'assoit de nouveau et attend avec impatience les prochaines paroles de ce dernier.

Il ne faut pas bien longtemps pour que Sanosuke mentionne un nom et s'excuse pour l'attente. Bien que Feng n'ait jamais entendu ce nom avant, il n'a pas de difficulté à imaginer qu'il s'agit de l'autre moitié du jeune, son zanpakuto. Malgré leur relation, il n'a jamais eu l'honneur de voir le shikai de son élève. Bien souvent, les shinigami qui quittent l'académie ne maîtrisent pas encore le shikai et un certain nombre de shinigami n'aiment tout simplement pas dévoiler la nature de leur zanpakuto, ce qu'il comprend puisque cela revient à révéler une partie de soi-même. Le Hua est le premier à souhaiter cacher le pouvoir et la forme de son zanpakuto. Il s'agit d'une partie de lui dont il a honte... une partie de lui qu'il peine à accepter.

Souviens-toi bien de ce que tu vois et ressens, si tu y parviens tu devrais pouvoir regagner ton monde intérieur dès que tu en auras besoin.
Grave tout ça dans ta mémoire... et ne te stoppe surtout pas là. C'est le moment ou jamais d'avancer, de découvrir ton zanpakuto et toi-même.

Le Sixième Siège se doute que le Takamoto ne se serait pas satisfait d'un bref coup d'oeil, mais il préfère tout de même l'encourager à aller plus loin pour lui donner tout son soutien.

Mar 5 Mar 2024 - 6:50

L'âme du guerrier

Sanosuke se rappelait de ce qu'on lui avait dit, sur le zanpakuto. Que c'était la matérialisation de son pouvoir, que la communication avec cette entité serait la clé de sa puissance. Sanosuke se rappelait aussi la première fois qu'il avait libéré son shikai et, quand il avait compris la nature de son pouvoir, avait ressenti un mélange de honte et de surprise, car ce n'était pas du tout ce qu'il espérait. Toute sa vie on l'avait préparé à être un guerrier de premier plan, un leader, un pilier pour sa communauté et, lorsqu'il empoigna enfin ce pouvoir qui était le sien, tout ce qu'il ressenti fut...du froid. Le vide glacé des ténèbres, ce vide qui hantait son cœur, depuis le jour où ses parents lui avaient été arrachés.

Il avait fui, ignoré son pouvoir, s'était entraîné au sabre et au kido pour ne pas compter sur le reste, en sachant pertinemment que c'était peine perdue. Il avait espéré avancer malgré cela, mais s'était vite rendu compte qu'il faisait fausse route. Aujourd'hui il n'avait plus le choix. S'il voulait avancer, il devait embrasser ces ténèbres à bras-le-corps, et ce fut exactement son intention, en allant voir son mentor de toujours. Même dans ce monde intérieur il entendait encore la voix du Hua, celle qui lui disait de se souvenir de ce qu'il voyait, de se rappeler pour répéter le processus alors que, devant Sanosuke, apparaissait cette forme brumeuse dont il reconnaissait la voix et l'énergie.
C'était lui, à l'origine de cette froideur. C'était lui qui représentait les ténèbres dans le cœur du Takamoto, et pourtant ce dernier n'avait pas peur. Le shinigami aurait pu poser son regard n'importe où, et pourtant ses yeux clairs furent plongés dans les orbites sombrement éclairées de la créature, face à lui. Soupirant, il avoua alors :

Je crois que nous avons beaucoup à nous dire, toi et moi.

Shukkage se fit silencieux, pendant quelques secondes. Il se déplaça sur la gauche, et ce ne fut qu'au bout de quelques secondes que Sanosuke remarqua qu'il ne touchait pas le sol. Il se déplaçait au-dessus de la surface acqueuse, avec une aisance surnaturelle, avant que sa voix rauque et vibrante ne résonne à nouveau.

Vous avez fait la sourde oreille, par le passé. M'écouterez-vous, cette fois ?

Sanosuke passa une main dans sa crinière, en restant silencieux. Shukkage n'avait pas tort. Pendant longtemps c'était le Takamoto qui avait coupé la communication, par crainte de ce pouvoir, de ce qu'il symbolisait et de ce qu'il en disait sur la nature profonde de son détenteur. Il avait préféré l'ignorer, le passer sous silence mais...le concerné avait bien vu, récemment, qu'il avait besoin de toute l'aide possible, s'il voulait survivre et vivre à nouveau. Cela lui coûtait de l'admettre mais il devait rouvrir le contact, ce fut donc dans un soupir qu'il confessa :

Je suis là pour ça.

Il ne pouvait pas en dire plus, pour le moment, car il ne savait pas encore ce que cette confession impliquait. Shukkage le toisa du regard, pendant quelques secondes et, lorsqu'il pivota sur le côté, balayant l'espace devant lui de sa main immatérielle, son mouvement chassa les nuages à l'horizon, révélant une étendue infinie et, surtout, une lumière violacée un peu plus vive, à l'horizon.

Alors bienvenue chez vous, jeune maître.

Jeu 7 Mar 2024 - 18:45

L'âme du guerrier

Feng reste avec son disciple pendant de longues minutes, aux aguets. Il ne veut pas le laisser seul, pas tant qu'il ne sera pas sûr qu'il n'y a aucun danger. Pour autant, il ne cherche pas à connaître les moindres détails de sa découverte de son monde intérieur ou de sa discussion avec son Zanpakuto. Il sait laisser de l'espace à son élève. Tant que ce dernier va bien, alors c'est le plus important.

Un soupir s'échappe des lèvres de l'instructeur brisant le court silence qui s'est instauré. Une fraction de seconde plus tard, Sanosuke parle, s'adressant visiblement à son autre moitié. Il faudra que l'ancien réessaie de parler avec Bǐ'ànhuā à coeur ouvert ou qu'il se lance sur une autre voix. L'espace d'un instant, il songe à demander l'aide de son maître, Gu Zhihao. Bien qu'il la mentionne rarement à ses élèves et à ses proches, cette shinigami l'a beaucoup aidé dans sa jeunesse et malgré son âge avancé qui a maintenant marqué son corps, elle n'en demeure pas moins quelqu'un de fort et fiable. Ce n'est pas pour rien qu'elle occupe le Troisième Siège de la Division Orientale.

S'il n'est pas particulièrement superstitieux, l'officier croit percevoir quelque chose de menaçant dans le ciel nocturne qui enveloppe Yumemigachi. S'agirait-il d'une appréhension liée à l'état de Sanosuke et à son étrange révélation sur les circonstances de sa blessure ou y a-t-il autre chose, quelque chose de plus profond ? Sentant l'incertitude l'envahir, le Hua sort sa dizi et se remet à en jouer. Il souhaite que ce son doux et entraînant emporte avec lui ses peurs et ses doutes. A la fin de sa première mélodie, il prend une respiration et adresse quelques mots à son élève.

Je vais te laisser.
Tu n'as plus besoin de moi pour l'instant.
Je vais aller me promener et jouer un peu plus loin, là où je ne t'ennuierai pas.

Après quelques instants de silence, il se lève et s'en va, laissant derrière lui un fond de Baijiu pour que Sanosuke puisse prendre un petit remontant une fois qu'il aura fini sa méditation. Puis, il part à le recherche d'un spot agréable où il pourrait s'installer pour jouer pendant quelques heures sans déranger qui que ce soit.