L'égaré n'est pas toujours perdu

Les missions de reconnaissances se multipliaient sans cesse depuis les derniers rapports. À croire que les hautes autorités de la Soul Society s’attendait à ce que les soldats des divisions fouillent le monde des humains de fond en comble en un claquement de doigt. Une situation qui commençait à mettre bon nombre d’éléments à cran, mais pas Baraz. Lui, il se contentait de sourire et de rire avec ses camarades. Il n’y avait pas de quoi se prendre la tête. Et si certains soldats saluaient sa légèreté, d’autres ne faisaient que mettre son comportement sur le dos de sa folie nouvelle. Peut-être n’auraient-ils pas complétement tort. Après tout, pour Baraz, une mission officielle n’était qu’un prétexte de plus pour poursuivre ses recherches.

La femme qu’il avait rencontrée quelques semaines plus tôt était toujours là. À Tianxia. C’était dans cette partie du monde des vivant qu’il l’avait rencontré pour la première fois, et il ne doutait pas un seul instant qu’elle était toujours là. Pourtant, il aurait dû la trouver. Il ne comprenait pas ses intentions. Pourquoi était-elle là jour-là ? Pourquoi l’avait-elle sauvé en lui laissant cette marque ? Tout ça, ce lien, pour disparaître ? Non, il y avait autre chose, et si elle ne venait pas à sa rencontre, lui viendrait vers elle. Il devait la trouver. Il le sentait, mais ça n’effaçait en rien le danger.

Comme à chaque fois qu’il se retrouvait chez les vivants, il ne pouvait empêcher son esprit de se tourner vers cette femme. Son partenaire de mission du l’interpeller à plusieurs reprises pour le ramener dans le monde réel. Un hollow semait la pagaille dans un modeste village de pécheur. Ni une, ni deux, les shinigamis augmentèrent la cadence pour mettre un terme au carnage. Ils sortirent leur zanpakutô à l’unisson, mais Baraz laissa l’engagement à son camarade. Ce dernier effectua plusieurs techniques au sabre, retenant l’attention du hollow suffisamment longtemps pour le jeune shinigami.



Le sort de hadô fit mouche et Baraz rejoignit son allié pour éliminer définitivement le hollow. Le combat fut simple et le hollow fut faible, mais il restait peu de choses à sauver. Ils étaient arrivés trop tard. Il ne restait plus qu’un garçon sanglotant. Un Plus. Probablement la cible du hollow…

Baraz se chargea d’effectuer le konsô avec le pommeau de son shamshir après avoir insister pour envoyer son camarade faire un rapport à la hiérarchie. La blessure au cou du jeune shinigami refaisait des siennes et alors qu’il avait posé une main dessus, il aurait juré entendre le garçon marmonné quelques choses. Des paroles incompréhensibles à propos d’autres qui serait comme lui dans une grotte non loin.

La grotte paraissait effectivement habitée, mais pas par des âmes. La présence d’un panier de nourriture à l’extérieur et de bougies disséminés près de l’entrée et à l’intérieur laissaient grandement supposer la présence d’humains en chair et en os. Intrigué et peu soucieux de respecter les ordres à la lettre, Baraz y entra.

L'égaré n'est pas toujours perdu

Il avait à peine mis un pied à l’intérieur, prêt à s’engouffrer qu’on l’interpellait déjà. Il se retourna aussitôt, curieux de savoir qui dans sa division aurait pu déjà faire l’aller-retour pour lui faire des remontrances.



Baraz s’en trouva instantanément aussi soulagé qu’heureux. Il avait apprécié la compagnie de cet Oriental, rencontré il y a des années, et aurait espéré échanger avec lui plus régulièrement. Il l’écouta faire son sermon avec un grand sourire. L’homme était tel que dans ses souvenirs. Toujours prêt à se soucier des autres et à donner des leçons. Ce n’était pas un mal, mais le voir si sérieux sur le protocole fit ricaner le jeune shinigami. S’ils s’étaient trouvé des points communs tous les deux, Baraz ne se souvenait pas que le respect catégorique du règlement en était un. Il apporta une tape amicale à l’épaule de son interlocuteur avant d’ouvrir la conversation sur un ton conspirateur.



Baraz laissa sortir un rire franc avant de réduire progressivement son sourire. Il était préoccupé et devait admettre qu'il n'avait pas nécessairement le cœur à des retrouvailles. Un constat qui lui déplût, car il était réellement enchanté de cette rencontre. Malgré lui, il rendit l’ambiance plus sérieuse, plus lourde. En vérité, depuis l’incident qu’il avait vécu, le jeune shinigami pensait grandement à son camarade de l’Orient. Il avait songé à plusieurs reprises à le contacter. Ce dernier était le shinigami le plus expérimenté qu’il connaissait et, parmi les plus âgés, le seul avec qui il entretenait un bon rapport. Pourtant, même s’il aurait aimé bénéficier de ses conseils, Baraz n'avait pas cherchait à aller au bout de cette idée. Un tort qu’il espérait pouvoir réparer aujourd’hui.



Incertain de la façon dont il devait aborder son cas, le jeune shinigami approcha de son ami en dévoilant un peu plus son cou. Ainsi, il pouvait lui présenter sa blessure mystérieuse. Une morsure.