Aaaaaaaaaaaah les patrouilles ! Tout le monde n’en était pas fan et, dans la division orientale, nombreux étaient ceux qui préféraient méditer plutôt que de se balader dans les rues, l’arme à la taille. Comment leur en vouloir ? La tâche pouvait se montrer ingrate, encore plus les jours de forte chaleur, comme aujourd’hui. Toshiro faisait partie de cette catégorie. Ça s’entendait. Il râlait, encore et encore, de devoir passer son précieux temps à marcher dans les rues. Encore plus à côté de toi, qu’il ne percevait que comme une enfant. Une remarque qui te donna envie de le frapper. Sincèrement. Oui, tu étais plus jeune, mais une enfant ?! Quand même ! Tu pensais avoir fait un minimum tes preuves, depuis que tu avais rejoint les rangs ... !
« Vous savez, ce n’est pas simplement montrer l’exemple aux troupes que l’on fait. On rassure aussi tout ceux qui vivent ici. On montre qu’on en a quelque chose à faire de leur sécurité. Et comment ne pourraient ils pas se sentir en sécurité à vos côtés, pas vrai ? »
Tu étais jeune, mais tu connaissais assez Toshiro pour savoir comment le motiver, et comment l’empêcher ne serait-ce qu’un peu de geindre ! Tu n’étais pas le plus grand génie de la division, oui. Tu le savais. Mais ça ne voulait pas dire que tu étais complètement stupide non plus ! Néanmoins ... Toi aussi, tu étais un peu déçue.
« Je suis sûre qu’on aura l’occasion de passer au restaurant après notre service ... J’espère juste qu’il en restera. »
Il t’en avait tant parlé de ces onigiris ! Oui, tu te souviens bien, de son petit visage satisfait, et de ce grain de riz au bord de ses lèvres. De la manière dont il t’avait vendu la délice de petites boulettes de riz et de leurs garnitures, pour lesquelles même le Shogun pourrait se battre ! L’idée même de passer à côté avait de quoi te saper le moral ...
Heureusement, le destin avait décidé de t’offrir une scène des plus hilarantes.
Oui, alors que vous arpentiez les rues, échangeant plus joyeusement qu’il n’y paraissait, une femme déboula, comme sortie de nulle part, pour réussir à prendre par surprise ton supérieur et lui vautrer un marmot dans les bras. Même pas le temps de dire un mot qu’elle s’enfuyait avec son autre enfant, en direction du médecin.
Toshiro resta ébahi, une seconde, avant de crier à la femme de revenir, puis, plus rien. Un grand silence. Et puis un ricanement, qui se transforma en un grand fou rire. Tu étais sur le cul ! Et tu riais tant que tes côtés te faisaient souffrir le martyre, de petites larmes en perlant aux coins de tes yeux.
« Ahahahahah !! Vous qui vous plaigniez d’être avec une enfant, vous voilà servi ! »
La tête qu’il faisait était impayable ! Oh, quelle douce vengeance ! Le karma savait faire de véritables miracles. Finalement, ta journée allait pas être aussi horrible que ça ... Mais avant tout, il fallait que tu lui expliques ... Cherchant à reprendre ton calme, te faisant de l’air d’une main, tu ajoutas.
« Mais même si vous voulez pas être père, c’est pas comme ça qu’on tient un enfant ici ! »
Récupérant l’enfant au creux de tes bras, posant la tête de celui-ci au niveau de ton épaule pour le blottir contre toi, une main sur l’arrière de son crâne, tu commenças à te balancer sur toi-même pour en calmer les pleurs, doucement. Aujourd’hui, tu découvrais une nouvelle facette du fier 4ème siège !
« Je ne pensais pas vous voir paniquer aussi facilement ~ Ce n’est pourtant pas la petite bête qui va manger la grosse ! »
Toi, au contraire, tu semblais bien plus à l’aise avec les enfants. Faut dire que t’avais grandi dans un orphelinat, et tu y étais même restée comme femme à tout faire. Tu y serais certainement encore, si quelqu’un n’avait pas cru en toi ...