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Un thé pour apaiser les esprits [FT Sanosuke]

3 participants
Huitième Siège de la Division Orientale
Amagumo Nikkou
Huitième Siège de la Division Orientale

Amagumo Nikkou

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TEA PARTY
Out of Confort Zone




Le glas avait sonné pour Nikkou, à son plus grand découragement. Un impétueux caprice imposé par la régence de la division orientale à ses soldats pour éviter leur épuisement. Une journée de repos obligatoire, loin des officines militaires, soit disant pour permettre à chacun pour se ressourcer et remplir leur réserve d'énergie. Un non-sens pour Nikkou dont l'entraînement spirituel était le seul ressourcement dont il se souciant.

Pourtant, en ce jour, plutôt que de dénigrer ce rituel dérisoire, l'éphébe avait décidé de se laisser au jeu et de s'accorder une journée loin des préceptes spirituels de sa disciple. Ou du moins avait-il compris par les encouragements de ses supérieurs et les regards insistants que cette fois-ci, sa journée de repos était obligatoire. Soupirant son ennui, il avait singlé son Zanpakuto à sa ceinture et main dans les poches, une attitude effrontée maussade sur le visage, il avait quitté ses appartements pour se promener dans les rues marchandes.

Quelques semaines plus tôt, il avait entendu parlé par de nouvelles recrues d'un nouvel établissement notable. Le Lotus Blanc. Un salon de thé aux saveurs importés de différentes divisions pour offrir un avant-goût du monde aux soldats de la division orientale. Le nouvel endroit préféré des nouvelles recrues et des officiers plus connaisseurs. Amateur de thé dans une autre vie, le Shinigami avait ainsi décidé de tenter de redécouvrir ce goût perdu, sans toutefois véritablement avoir l'envi particulière de faire connaissance.

Après avoir dépassé le marché, il trouva sans effort l'établissement. Le décor était traditionnel, mais affichant toutefois des notes plus claires qu'à l'accoutumée et la décoration composée majoritairement de dalle de pierre à l'effigie de fleurs de lotus.

"Bienvenu Shinigami-sama. Nous avons une place toute désignée pour vous" l'accueillit une jeune âme au sourire laissant deviner une vie paisible et agréable dans la Soul Society.

Avant même que Nikkou ne puisse protester, lui qui désirait initialement simplement faire des achats, il était assis à une table commune où siégeait déjà d'autres âmes en uniforme. Visiblement, la serveuse était habitué à voir des Shinigami plus sociables que son présent visiteur.

“Euh...bonjour à vous. J'espère que je ne vous dérange pas en m'imposant de la sorte.” s'excusa d'emblée le guerrier en penchant humblement la tête en guise de salut.

Il avait évalué les différentes options et son réflexe habituel, celui de retourner s'enfermer dans ses appartements, étaient déjà hors de question. S'il quittait après avoir été assis de la sorte, il risquait d'offenser ses compatriotes et malheureusement il n'avait pas la chance de les connaître. Afin de se donner du courage, il tenta de se rappeler qu'il fut un temps où il était habitué à faire de nouvelles rencontres. Une époque bien loin de son souvenir en ce moment terrible de gêne.

“Euh...êtes-vous un habitué ici? Il s'agit de ma première fois. Vous savez une journée de repos obligatoire et tout.” se confondit-il en excuses dans un malaise palpable en attendant que ses interlocuteurs prennent la parole.


Vingtième Siège de la Division Orientale
Sagara Sanosuke
Vingtième Siège de la Division Orientale

Sagara Sanosuke

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Un thé pour apaiser les esprits




Jadis Sanosuke avait apprécié lé nécessité de trouver au moins un jour, dans la semaine, pour se reposer. C'était l'occasion de sortir, de boire, ou de simplement se prélasser au soleil, sans rien faire, du matin jusqu'au soir, mais ses priorités étaient différentes. Il appréciait la nécessité de ce jour de repos, non pas pour donner un temps-mort à son corps mais parce que, ainsi, il pouvait éviter ses collègues et, ainsi, passer quelques heures sans avoir besoin de zigzaguer entre les regards scrutateurs et les murmures à son encontre.
Comme à son habitude, Sanosuke avait pour plan d'aller s'entraîner, de prendre un temps de pause lorsque son corps n'en pourrait plus, de rendre peut-être visite à Shukkage pendant ce temps-là, et de recommencer le même cycle jusqu'à ce que l'astre lunaire ne prenne sa place, dans le ciel. Seulement voilà, l'explosive Shinju semblait avoir eu vent des intentions du Takamoto et, au lieu de cela, l'invita dans un salon de thé, pour...eh bien...profiter de la vie, sans doute, et prendre un véritable temps d'arrêt.

Sanosuke protesta, évidemment mais, devant l'insistant de la demoiselle, accepta de s'y rendre. Il avait eu tort la dernière fois. Peut-être que cela serait encore le cas aujourd'hui, non ? Vêtu de son kimono sombre, surplombé de son habituel haori aux tons bleu foncé, le jeune homme se rendit sur place et, s'il ignora les quelques regards qui lui furent lancés, il commanda un thé vert, pour commencer, alors qu'on le plaçait sur une grande table. Assis à même le sol, comme c'était souvent le cas pour ce genre de grands espaces, le jeune homme posa son zanpakuto à côté de lui, et balaya l'endroit, en ignorant les premières âmes qui furent placées en bout de table, à sa droite.
Il n'aimait pas ce genre d'endroit, parce que cela le forçait à discuter et, bien sûr, vint le moment où une autre âme voulut s'asseoir non loin de lui. Balayant les propos d'un rapide revers de la main, il confirma que :

Aucun problème.  


Sa tasse de thé ne tarda pas à arriver et, si  Sanosuke n'était pas encore complètement détendu, il tendit tout de même l'oreille pour écouter la question de l'inconnu. Habitué ? Ici ? C'était peu probable, compte tenu du fait que Sanosuke fuyait les endroits publics comme la peste. Aussi, se contenta t-il d'expliquer que :

Non, c'est la première fois. Une amie m'a conseillé cet endroit. Elle ne devrait plus tarder.


Joignant le geste à la parole, tasse toujours en main, il tourna sa tête en direction de la porte d'entrée, pour voir si l'explosive Shinju était arrivée, ou si elle se faisait désirer. Ne la voyant pas arriver, Sanosuke s'autorisa une lampée de ce chaud liquide contenu dans la tasse, avant de poser son regard bleu-gris sur l'homme qui avait pris place, non loin de lui. Rapidement, le Takamoto demanda confirmation que :

Officier Amagumo, c'est bien cela ?  


L'avantage de passer son temps dans les dossiers, c'était qu'il connaissait toutes les têtes des officiers de la division, du moment. C'était simplement la première fois qu'il était dans la même pièce que cet officier...de mémoire, en tout cas.

Quatorzième Siège de la Division Orientale
Bakuhatsu Shinju
Quatorzième Siège de la Division Orientale

Bakuhatsu Shinju

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Dans la région, le thé, c’était plus qu’une tradition. C’était la boisson qui accompagnait les longues soirées administratives. Celle qu’on servait aux esprits déboussolés, au quête d’un peu de réconfort. Ou encore, celle qu’on dégustait, lors d’une belle journée, en laissant vagabonder ses pensées. Une boisson qui était là, dans les bons, comme dans les mauvais moments. Alors oui, quand tu avais parlé de ce tout nouvel établissement, proposant des infusions venues des diverses régions du monde spirituel, tu n’avais pas résisté longtemps à l’idée de t’y rendre, pour découvrir les merveilles des autres régions. Entre ta curiosité et ta gourmandise, cette suite n’était pas une réelle surprise.

Non, ce qui avait été une réelle surprise, c’est la personne que tu avais invitée à te rejoindre. Takamoto Sanosuke. L’âme n’était pas réputée pour être la plus chaleureuse et sympathique de la division. Alors pourquoi ? Et bien, parce qu’il en avait besoin. Il devait souffler. Réapprendre à vivre, pour de vrai. Pas seulement pour le combat. Et tu n’étais pas du genre à laisser tomber. Maintenant que tu avais décidé de l’aider, le sabreur ne pouvait plus se débarrasser de toi. Pour le meilleur, et pour le pire. Mais surtout le meilleur !

La veille, tu l’avais croisé, aux abords du terrain d’entrainement, où il passait la plupart de son temps, pour lui donner se rendez-vous. Un semi-ordre, qui s’alliait avec le jour obligatoire de repos, qui concernait bien des éléments de la division, toi comprise. Car, derrière tes airs joyeux et faussement légers, tu étais aussi une véritable bosseuse. Un peu trop ! Et tu finissais pas poser quelques soucis logistiques, à force de brûler des mannequins ... Alors c’est avec grand plaisir qu’on te mettait à la porte, pour une journée au moins !

Petit hic : tu étais une gentille âme. Trop gentille. À tel point qu’il arrivait bien rarement que tu arrives à l’heure à un rendez-vous. Aujourd’hui était une de ces journées. Alors que tu avançais en direction de l’endroit, d’un pas confiant, une vieille dame, les jambes tremblantes, et toute menue, attrapa la manche de ton uniforme.

« Jeune fille, seriez-vous un amour de m’aider à porter mes courses ... Mes vieux os ne me portent hélas plus aussi aisément que par le passé ... »


Comment lui dire non ? Avec ses petites lunettes, et son tendre sourire ... Quelque peu gênée, tu te massas la nuque, poussant un léger soupire tout en marmonnant.

« Sanosuke va me détester ... »


Avant de finalement te reconcentrer sur la petite dame en détresse, lui offrant l’un de tes grands et solaires sourires tandis que tu soulevais ses provisions d’une main, sans la moindre difficulté, sous son regard surpris.

« Bien sûr. Je ne refuserais jamais de passer du temps en compagnie avec une si jolie dame voyons ! »


Riant, les joues teintées de rouge, l’âgée te donna une petite tape dans le dos, le regard brillant, flattée par tes mots.

« Oh vous ! Je ne pensais pas que les shinigami pouvaient se montrer aussi charmants ! Oh oh oh ! »


Tu avais essayé de faire au plus vite Shinju ! Vraiment ! Mais comment pouvais-tu même essayer d’empêcher la petite dame de parler tout du long de votre trajet, la poussant à s’arrêter de temps à autre pour reprendre son souffle ? Alors, quand enfin, tu avais atteint sa destination et déposé ses courses, la saluant une dernière fois, tu étais partie à toute vitesse, courant à toutes jambes dans les rues de la cité orientale, priant le Shogun pour ne pas déclencher la colère de l’ombragé shinigami qui t’attendait surement sur place.

Finalement, tu n’eus que quelques minutes de retard. C’est essoufflée que tu passas le pas de la porte, tentant alors tant bien que mal de remettre en ordre ta chevelure, les joues encore rouges de ce soudain effort. Sans tarder, tu commandas au niveau du comptoir une tasse. Une roibos au miel, que la serveuse te conseilla. Un thé privilégié par la division australe, qui saurait ravir tes papilles avides de sucré. Enfin, c’est ce qu’avait dit la serveuse, et tu n’avais pas vraiment cherché à négocier, rejoignant rapidement la table des shinigamis, ta tasse en main.

Et quelle ne fut pas ta surprise en découvrant ton camarade entrain de discuter avec un autre être vivant ! Une surprise qui dessina un petit sourire amusé sur tes lèvres, alors que tu t’approchais un peu plus du duo d’officier.

« Alors Sanosuke, tu te fais déjà d’autre amis ? Moi qui croyais qu’en cinq minutes, tu n’aurais pas le temps de me remplacer ~ »


Tu pris place à la table, posant ton séant sur le siège en face de ton camarade, portant alors ton regard sur la personne avec qui celui-ci échangeait. Un visage qui ne t’était pas inconnu, bien que tu n’avais jamais eu l’occasion d’échanger avec lui, au cours des années, qui semblaient filer à toute vitesse.

« Amagoumo-san, c’est ça ? J’espère que je n’interromps rien ! »


Curieuse, tu l’étais. Les deux hommes se connaissaient ils d’avant ? Ou étais-tu entrain d’interrompre le début d’une belle amitié entre eux ? Tu doutais fortement de la première option, et la raison était simple ...

« C’est rare de vous voir hors des quartiers de la division. Laissez-moi deviner ... Le jour de repos obligatoire, c’est ça ? »


Un rire t’échappa, alors que tu penchais joyeusement la tête sur le côté pour observer la réaction du huitième.

« Il faut croire qu’on a tous eu la même idée pour passer la journée ~ C’est dur de se tenir loin des entraînements quand on a tellement l’habitude, pas vrai ? »


Désignant Sanosuke d’un geste du pouce, tu ajoutas.

« J’ai fini par le convaincre de m’accompagner, mais croyez-moi qu’il était décidé à travailler, même lors d’un jour de congé ~ »


Transparence est mère d’une bonne relation, pas vrai ... ? Sinon, tu venais juste de déblatérer tout ça pour rien !
Huitième Siège de la Division Orientale
Amagumo Nikkou
Huitième Siège de la Division Orientale

Amagumo Nikkou

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TEA PARTY
Out of Confort Zone




Le guerrier au teint basané apprécia l’accueil de son camarade, ni trop enthousiaste ni trop froid à son arrivée. Il semblait que les deux étaient nouveaux dans cet établissement et, à voir son interlocutoire, il aurait parié qu’il s’agissait également d’un moment de détente obligatoire plutôt que de l’oisiveté. Les deux hommes auraient certainement préféré être ailleurs, mais encore fallait-il essayer l’endroit pour ainsi en témoigner.

Alors que l’inconnu se retournait pour voir si son amie était à son tour arrivée, Nikkou en profita pour demander à la serveuse venu porté la tasse de Sanosuke de lui faire gouter un thé au jasmin perlé, insistant sur la durée d’infusion qu’il désirait. Un réflexe d’une vie révolue, qui lui arracha pourtant un souvenir. Peut-être était-il finalement autre chose qu’un Ange de la Mort.

Il demeurait cependant d’autres réflexes bien trop loin enfoui. Heureusement, c’est son interlocuteur qui put continuer la conversation…à la plus grande surprise de l’intéressé dont l’identité était ainsi connue. Le sursaut passé, il se repris sa contenance.

“Euhh…oui, pardon. Amagumo Nikkou, huitième siège de la division.” confirma-t-il d’un sourire entendu.

Encore peu familier avec son nouveau statut, Nikkou compris se souvint subitement qu’il était désormais gradé et donc plus reconnaissable. Une grande différence comparativement à ses années de réclusion à parfaire ses connaissance en lien avec son héritage pratiquement décimé.

“Pardonnez-moi, je suis encore peu habitué aux affaires de la division dans la capitale. Et je n’ai pas également la chance de vous reconnaître.” questionna-t-il pour rendre la pareille.

Mais avant que son interlocuteur ne puisse répondre, qu’une énergie tourbillonnante empli la pièce pour venir sauver cette conversation polie. La jeune femme émergea avec entrain pour rejoindre le dénommé Sanosuke. Et cette fois-ci, Nikkou rouit presque une fois que son nom fut prononcé. Il ne faisait certainement pas bonne impression en ignorant le nom de deux personnes le connaissant.

“Bonjour, vous pouvez m’appeler simplement Nikkou. Et vous êtes?” continua-t-il en direction de ses deux nouveaux interlocuteurs.

La serveuse arriva au même instant pour lui donner sa tasse bien chaude, lui précisant avec un sourire timide le tems d’infusion pour confirmer que tout était conforme. L’officier lui répondu d’un sourire poli pour la remercier de l’attention donnée à ses directives avant de se retourner vers les deux shinigami, coupole à la main.

“Je suis désolé d’avoir accaparé votre ami pendant votre absence, il a été assez agréable pour me donner une place à sa table. Effectivement, on m’a encouragé aujourd’hui à délaisser nos habitudes militaires pou profiter d’une journée de repos. Je suis coupable comme votre ami de ne pas profiter de ces congés habituellement” expliqua-t-il en toute honnêteté, sachant pertinemment que beaucoup d’autre soldats faisaient de même.

Finalement, le Guerrier Soleil porta enfin la coupole délicate à ses lèvres, les trempant doucement dans l’infusion chaude pour y découvrir toutes les saveurs et la délicatesse qu’on lui avait vanté.

“Délicieux. Votre ami me dit que c’était votre intiative de venir ici? Vous avez visiblement bon goût, il me faudra plus de recommandation.” plaisanta-t-il en lui adressant un clin d’oeil.

Vingtième Siège de la Division Orientale
Sagara Sanosuke
Vingtième Siège de la Division Orientale

Sagara Sanosuke

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Un thé pour apaiser les esprits




On ne voyait jamais Sanosuke en public, pas quand il avait le choix en tout cas. Même avant l'accident il était assez secret, ne mangeant que rarement avec ses collègues, préférant se concentrer sur son petit monde et celui de personne d'autre. Quand il parlait c'était toujours pour passer le temps, ou faire semblant que le sujet l'intéressait, et aujourd'hui ne faisait nullement exception à la règle. Il reconnut rapidement son interlocuteur et, quand ce dernier avoua que l'inverse n'était pas vrai, le Takamoto haussa les épaules, en expliquant sobrement que :

Vous ne ratez pas grand chose. Tak... 


Il n'eut pas le temps de terminer de se présenter que, déjà, l'explosive Shinju fit son entrée, non sans un certain trait d'humour qu'on lui reconnaissait bien. Suivant le ton de la demoiselle, Sanosuke s'autorisa – étrangement naturelle – à rebondir sur les propos de sa camarade, en avançant sur un ton léger que :

Que veux-tu ? Ton retard m'a contraint à tourner la page. Mon cœur appartient à un autre, maintenant.


Le Amagumo semblait là pour la même raison que les deux, se reposer parce qu'il n'avait pas le choix. Qui était l'idiot qui avait inventé cette journée de repos obligatoire, franchement? Comme si les hollows, eux, prenaient un jour de repos. Soupirant sans se retenir, Sanosuke écouta sa camarade commenter sur le fait qu'elle avait réussir à le convaincre, pour venir ici. Avait-il décidé de travailler ? Décidé de rester actif, oui, mais il tint à corriger que :

Pas travailler. M'entraîner, nuance. Beaucoup plus utile, beaucoup moins ennuyeux. Je préfère encore cracher mes poumons, une fois de plus, que d'être mis devant une pile de rapports à la c...


Aussi barbant que soit son métier, Sanosuke avait conscience d'être dans un endroit public et, retenue oblige, tua le dernier mot avant qu'il ne sorte entièrement de sa bouche. Ce n'était pas un secret qu'il détestait ce côté administrateur et secrétaire. Il pouvait le faire, il avait le cerveau et la capacité d'organisation pour, mais il était né pour manier le sabre et non la plume. Alors oui il remplissait son travail, jour après jour, mais on était trop honnête pour chercher à masquer son déplaisir, ne serait-ce qu'un instant.
Il aurait préféré redevenir simple soldat si cela avait été une option, mais ce n'en était pas une. C'était cela, ou rien. Ce travail, ou le placard pour le restant de sa très très longue vie. Alors il devait serrer les dents, continuer à se pousser, continuer à ignorer l'avis des médecins, et peut-être qu'un jour il verrait la lumière au bout du tunnel, à nouveau.

Pour le moment, la seule lumière qu'il voyait était celle qui jaillissait de la femme en face de lui, alors qu'il attrapait à nouveau sa tasse de thé, pour s'en servir une lampée. Elle était, pour ainsi dire, la seule raison pour laquelle il était ici. La seule raison pour laquelle il accepterait de ravaler sa honte, son ego, et se mêler au public. Mais c'était une bonne raison, sans aucun doute.

Il devait accepter de faire ce dont il n'avait pas l'habitude. De changer son quotidien. De voir les choses sous un nouvel angle, afin d'empêcher les ténèbres de son esprit de gagner du terrain. C'était son plan, en tout cas, et il espérait que Shinju comprenne que ce vote de confiance était...énorme, pour quelqu'un d'aussi naturellement méfiant que Sanosuke.

Bientôt, le Takamoto tendit l'oreille face à la question de l'inconnu à côté de lui. Shinju aurait-elle d'autres suggestions pour lui, d'autres idées d'endroits où elle traînerait Sanosuke de force, un beau jour ? Oh le vingtième siège n'en doutait pas une seule seconde, raison pour laquelle il tendit l'oreille, alors qu'il restait là, caché derrière son verre qu'il vidait à petit feu.


Quatorzième Siège de la Division Orientale
Bakuhatsu Shinju
Quatorzième Siège de la Division Orientale

Bakuhatsu Shinju

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Chaque échange te laissait découvrir un nouveau Sanosuke. Petit à petit, lentement, mais sûrement, le jeune homme semblait se sentir de plus en plus à l’aise en ta présence. Assez pour savoir répondre habilement à tes petites taquineries, d’un ton léger et naturel, comme s’il faisait ça depuis des siècles.

« Tu me brises le cœur ! Comment pourrais-je m’interposer face à une telle idylle ? Je risque d’être la cinquième roue de la charrette ! »


C’était bien ça l’expression, pas vrai ? Tu étais prise d’un sévère doute. Tu avais toujours eu des petits soucis à retenir les expressions, mais ce n’était pas le moment d’avoir l’air d’hésiter, et de perdre à ce jeu de petites piques savamment préparées. Alors, mimant la confiance pour prendre place à la petite table, tu préféras te concentrer sur le troisième larron de votre groupe, dont la timidité ne t’échappa pas. À croire que la sociabilité n’était là pas le fort de la division orientale. Ironique, alors que ceux-ci se devaient d’aiguiser leurs esprits, aussi bien que leurs lames, tout ça pour être mis en défaite pas quelques banals échanges.

« Bakuhatsu Shinju, j’occupe le quatorzième siège. On n’a pas encore eu l’occasion de véritablement échanger, y’a pas de soucis ! C’est plus facile de retenir le nom d’une nouvelle tête que d’un groupe entier ~ »


Justifias-tu, pour excuser le fait que le pauvre nouveau gradé ne connaissait pas vos noms. Après tout, le pauvre avait sans doute dû rencontrer un tas de nouvelles têtes, en arrivant au siège. Et tu n’étais pas du genre à trainer très souvent dans les réunions qui n’étaient pas essentielles, préférant mille fois la lame à la plume. Un sentiment qui semblait être partagé par Sanosuke, qui grommela sur la différence entre travail et entraînement, dans un langage des plus fleuris, se retenant au dernier moment de jurer.

Une réaction, qui t’arracha un rire franc, se faisant se retrousser ton petit nez sur ton minois, alors que tu déclarais au nouveau gradé, avec un amusement non-dissimulé.

« Comme vous pouvez le voir, vous avez trouvé la bonne personne auprès de qui échanger sur l’horreur des jours de congés imposés ~ Je vous le promets, il n’est pas aussi grognon qu’il n’y parait ! Il ne m’a pas encore mordu pour le moment ! »


Ce fut ton tour de boire une gorgée de ton infusion. Une gorgée qui t’emmena loin. Te laissant presque fondre sur place, le visage illuminé d’une satisfaction indéniable, tu savourais les notes de miel qui dansaient sur ton palais. Ah, oui, tu avais eu raison de prévoir ton jour de congé ici. Déjà, tu sentais tes muscles encours engourdis de longues heures de travail, se détendre, et la chaleur du liquide emplir ta gorge. Pendant une seconde, tu étais ailleurs, véritablement apaisée. Un voyage de courte durée, bien rapidement ramenée sur terre par la présence de tes collègues. L’Amagumo voulait savoir, si tu avais d’autres endroits sympa à visiter, dans ta liste. Une supposition tout à fait correcte. L’avantage, quand on est particulièrement sociable comme toi, c’est qu’on a toujours les bonnes adresses. Les gens vous confient leurs petites préférences. Leurs astuces. Parce qu’ils ont confiance en vous. En ce que vous dégageait.

« J’ai remarqué que vous aimiez particulièrement le thé alors ... Je vous conseille une petite auberge, perdue dans la campagne. Chez Tomitsu. C’est un peu loin, mais ils font infuser leur thé dans de l’eau de source, et collectent eux-mêmes leurs feuilles dans leur petite exploitation, en hauteur, sur les falaises qui longent l’auberge en question. Ils proposent aussi de superbes sources chaudes ! C’est un bonheur d’y passer. Il paraît que l’eau des bains a des bienfaits pour la santé. »


L’endroit parfait pour oublier le travail, les entraînements, et se laisser aller un peu ! La destination qui s’imposait aux hommes, qui visiblement, n’avaient aucune idée de comment se détendre réellement.

« Tu devrais aussi y aller Sanosuke. Ça vous fera un petit rendez-vous, sans que je ne sois là pur tenir la chandelle entre vous ~ »


Pas sûr que les deux soldats étaient capables d’avoir de longues conversations, mais pouvais-tu t’imposer à eux ? Ils avaient déjà assez confiance en toi pour écouter tes conseils, et finalement, tu ne savais pas si tu avais vraiment ta place au milieu de tout ça.

« Maintenant que j’ai rempli ma part de cet échange, et vu que rien n'est jamais gratuit dans ce monde, c’est à vous ! On a pas eu l’occasion d’en apprendre beaucoup sur vous, Amagumo-san. C’est votre moment pour briller ! »


Et ça laissait un peu Sanosuke en paix. Parce que tu savais, tout les efforts qu’il faisait, en sortant de sa zone de confort. En te donnant sa confiance totale. Tu respectais ça. Tu voulais aller à son rythme. Tranquille, posé. Le laisser s’habituer à toutes ces choses qu’il n’avait jamais vraiment expérimenter par le passé. Et tu étais aussi curieuse, de connaître un peu plus de chose sur votre nouveau collègue, venant directement de l’intéressé, et non de bruits de couloirs.
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Amagumo Nikkou
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Amagumo Nikkou

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La coupole de thé fumante à la main, le shinigami appréciait de son regard d'or la scène défilant sur ses yeux. L'intérêt piqué par les deux protagonistes auxquels il s'était simplement joint faute de place dans ce petit établissement, il se plaisait à décortiquer leurs interactions empreintes décomplexées. L'ouvrage du temps et des souvenirs forgés au travers quelques péripéties, il n'en doutait pas.

Il y avait longtemps que Nikkou n'avait pu ainsi profiter d'une telle légèreté. Une scène de la vie quotidienne pour tout autre personne que les trois faucheurs d'âme qui avaient dédiées leur vie à la fonction sacrée du cycle perpétuel. Une vie que le Soleil Noir de la Soul Society croyait avoir oublié, laissé derrière lui à jamais, mais dont il retrouvait une bride maladroite aujourd'hui.

Aussi était-il apparent qu'il manquait cruellement d'entraînement pour de telles banalités, la solitude imposée par ses années de médiation ayant endormi ses facultés.

“Sanosuke-san et Shinju-san. Je m'en souvendrai. ” se confondit-il d'excuses en hochant la tête en signe de respect, avec un formalisme un brin trop forcé encore.

Au moins, le guerrier aux cheveux d'ébène semblait-il comprendre le malaise sous-jacent de Nikkou, lui-même victime des railleries de son interlocutrice à propos des congés et des activités en dehors de la Garnison du Gotei. Peut-être que le dénommé Sanosuke se révélerait un partenaire autre que pour prendre le thé se laissa tenter à l'imagination le shinigami.

L'esprit déjà retourné dans les affres de sa discipline centenaire, Nikkou se força à reprendre le cours de la conversation afin de soutenir les efforts de sa comparse.

“Il y a quelques temps déjà que je m'étais reclus de la Garnison au profit de mes propres affaires. Je reprends avec peine le rythme de la Soul Society et je comprends que je n'aurai pas la même flexibilité qu'auparavant pour me faire discipline et que je devrai apprendre à profiter également de ces journées de congé...forcées ou pas. ” blagua-t-il, bien conscient de ses lacunes en l'espèce

Heureusement, il comprenait que ses condisciples étaient à même de comprendre ses défauts, dénotant chez eux l'esprit guerrier qui, s'il lui avait manqué des années durant, était la seule force mobilisant désormais son être. Nikkou appréciait particulièrement leur manière de le mettre à l'aise. Le plus taciturne des deux absous de tout jugement à son égard. Et la dénommée Shinju si ouverte qu'elle semblait n'accorder aucune importance aux défauts de ses deux interlocuteurs, voire même au contraire, s'en amuser.

“Sanosuke est en effet un compagnon de thé hors pair, je m'en souviendrai pour la prochaine fois, mais vous semblez être la plus connaisseuse, alors si je dois me présenter chez Tomitsu, je ne pourrai pas me passer de votre présence.” poursuvit-il d'un ton charmant.

Le Guerrier de l'Éclipse pris une autre lapée de la douce infusion, remerciant le Roi-Âme de ces rencontres impromptues loin du séagrément qu'il avait anticipé, lui qui avait regretté un instant sa présence en ces lieux de détente. La journée de congé obligatoire se révélait une meilleure surprise qu'il ne l'aurait anticipée. Peut-être, seulement peut-être, s'éprendrait-il d'un tel rituel.

Le regard d'or se reposa à nouveau sur Shinju pour soutenir son regard en échange à sa question, laissant transparaître derrière la beauté de l'éclat de ses iris, le vide incommensurable ayant consumé son âme des siècles plus tôt. L'étrange contraste d'une couleur si vive, rappel d'une personnalité ardente, juxtaposée à une âme assombrie, si ce n'était disparue.

“Vous connaissez l'essentiel, je dirais. Il y a peu à creuser autre que ma récente nomination au 8e siège. Je suis dans la Gotei depuis maintenant plus de deux siècles, mais j'ai dû me concentrer sur mes propres affaires personnelles pendant quelques années. Mon retour a ravis certaines instances. Le nom Amagumo ayant été oublié le temps de mon absence et célébré par mon retour...pour la première fois.” expliqua-t-il d'une voix blasée, sans intérêt pour sa propre histoire ou son propre destin.

Il ne mentait pas, laissant simplement en suspens les pans plus sombres de son arrivée dans les rangs militaires et la fin abrupte de sa lignée solaire célèbre pour leur participation aux différentes guerres, mais également pour leur destruction lors de la dernière. Un sort qu'il aurait préféré partager à une époque, mais qui désormais le ravissait. Lui qui n'avait plus qu'un seul but pour le maintenir digne d'intérêt dans ce monde.


“Et vous deux? Êtes-vous depuis longtemps dans les gradés du Sereintei” questionna-t-il en toute innocence, ayant peu encore d'intérêt ou de connaissance dans les politiques du monde shinigami.

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Agilité : B
   

Un thé pour apaiser les esprits




Sortir et passer un bon moment avait toujours été un luxe pour les Takamoto, une perte de temps plutôt qu'autre chose. Fort de cette éducation, il n'était donc pas surprenant de constater que Sanosuke n'avait jamais eu une vie sociale très remplie, car il était toujours occupé à faire quelque chose de plus intéressant, de plus important que de profiter de la seule vie qui lui fut donnée. Il avait un héritage à maintenir, des batailles à mener et jamais il ne s'était arrêté pour respirer, pour observer ce pourquoi il se battait chaque jour. Aujourd'hui, du temps devant lui c'était bien tout ce qui lui restait et, très honnêtement, il détestait cela. Il n'était pas infirme au point de sortir du service actif, mais il n'était pas suffisamment en forme pour qu'on lui confie une équipe, ou bien la formation des nouvelles recrues.

Il était...là où il y avait de la place, et cette seule pensée lui filait la nausée, à chaque fois. Alors il avait espéré que Shinju puisse lui changer les idées, surtout dans la seule journée de la semaine où il ne pouvait s'enfermer dans son bureau. Il avait besoin de distraction pour se taire, pour faire taire son cerveau et éviter de retomber dans cette spirale infernale de colère, frustration et dégoût de soi-même. Cela fonctionnait-il, pour le moment ? Un peu, oui, mais pas assez au goût du Takamoto. Ce dernier nota le commentaire du Amagumo sur les jours de congé et ce qu'il était supposé en retirer. Retenant un ricanement mauvais, Sanosuke commenta amèrement :

Il paraît que c'est pour laisser à nos corps le temps de se reposer, et prendre le temps de se ressourcer. De se rappeler que nous avons une vie  en dehors de notre devoir. Quelle vaste blague...


Le repos était la pire chose pour lui. Pas pour son corps, non, mais pour son esprit qui ne cessait de tourner en rond, encore et encore, sans pouvoir s'arrêter. Se reposer c'était...aussi efficace que de mettre un bandage sur une plaie ouverture, tout au plus. Tout ce qu'il pouvait se contenter de faire c'était de se concentrer sur la demoiselle et, quand elle invita Sanosuke à se rendre à ce fameux salon de thé, avec cet officier qu'il venait de rencontrer, le Takamoto choisit l'option de la légèreté, en soufflant à sa camarade :

Tu es sûre que tu ne serai pas trop jalouse, de me savoir avec un autre en tête à tête ?  


Se servant une autre lampée de thé, pour prendre une pause et se recentrer, Sanosuke tendit l'oreille lorsque le  Amagumo en dévoila un peu plus sur lui et son ancienneté dans les forces armées. Mais ce fut la mention d'un changement de priorité qui attisa la curiosité du Sanosuke, curieux de savoir ce qui pouvait attirer un soldat loin de son devoir. Terminant de prendre une autre lampée de ce chaud liquide, il demanda sans détour, sans faux-semblant :

Absence forcée, ou imposée ?


Après tout, n'était-il pas spécialiste des décisions forcées ? Attendant silencieusement une réponse, ou l'absence de réponse, Sanosuke sentit subitement sa mâchoire se crisper face à la question qui lui fut posée. Gradé depuis longtemps ? Devait-il répondre avec honnêteté ou noyer le pousser quant à sa situation ? Par instinct, le Takamoto coula un regard entendu vers son explosive camarade, qui comprendrait la signification de ce regard face à un sujet aussi...sensible. L'officier choisit de noyer le poisson d'un :

On...peut dire ça, oui. Shinju depuis un peu plus longtemps que moi, si ma mémoire est bonne.


De ce que Sanosuke comprenait, l'homme face à lui avait été hors du coup pendant un moment, ce qui signifiait qu'il sortait à peine la tête de l'eau et, surtout, qu'il n'avait sans doute pas entendu les récents déboires du jeune Takamoto. Sanosuke n'en était pas encore au point où il pouvait parler librement de sa récente déchéance, sans ressentir la honte venir se frayer un chemin à l'arrière de sa tête. Il lui faudrait du temps, beaucoup de temps et il n'était clairement pas prêt à dévoiler ce secret au premier officier venu. Ceux qui étaient au courant avaient gagné ce droit, Shinju incluse. Le reste...le reste devrait attendre son tour.



Quatorzième Siège de la Division Orientale
Bakuhatsu Shinju
Quatorzième Siège de la Division Orientale

Bakuhatsu Shinju

Rang : B
Intelligence : C
Force : A
Expérience : 905
Esprit : B
Agilité : B
   
« Tu as entendu ? Notre nouveau camarade requière ma présence ! Tu vas devoir me supporter encore un peu Sano ~ »

Amusée par les réactions légères du Takamoto, tu répondais sans te prendre la tête. Et dire que vos premiers échanges avaient été conflictuels ... Vous aviez fini par vous amadouer l’un l’autre au final ! Cela rendait la discussion fluide. Créait un espace agréable pour que votre nouveau compagnon puisse apprendre à vous connaître.

Et visiblement, le nouveau siège revenait lui aussi d’un moment difficile. À croire que le destin s’était amusé à le réunir avec Sanosuke, dans cette pièce, et que tu étais réellement la cinquième roue du carrosse dans cette histoire. Mais contrairement au brun, celui-ci restait ouvert à l’idée de s’adapter aux jours de repos. Moins ronchon, plus timide, voilà comment tu le voyais, alors qu’il se confondait en excuse à la moindre occasion. Retrouver ses repères ne devait pas être simple. Du tout. Tu ne savais pas, comment tu le vivrais, si tu étais à sa place. Mais ce que tu voyais, c’était que le tatoué faisait de son mieux pour s’adapter.

Mais tout bon moment avait une fin. Mettant les pieds dans le plat, Sanosuke posa, là, devant tout le monde, une question bien sensible : pourquoi était-il parti ? Une question qui te fit t’étouffer avec ton thé, recherchant ton souffle quelques secondes avant de t’exclamer, d’une voix néanmoins modérée.

« C’est pas le genre de question qu’on pose voyons ... ! »

Bon, toi aussi, tu étais curieuse de savoir. Mais ça ne voulait pas dire que tu allais te permettre de demander, et encore moins, ici, au milieu de tout un tas d’autres shinigami, installés juste à vos côtés. Nikkou était néanmoins libre de répondre, tout comme de refuser. Tout comme tu aurais pu refuser de répondre à sa question.

Toi qui était habituellement énergique, te fit soudainement plus calme. Plus amère, alors que tu ravalais une gorgée de thé, cette fois, avec plus de prudence.

« Effectivement, j’ai rejoint les sièges de la garnison avant toi Sanosuke. Juste après la fin de la guerre. »



C’était un sujet un peu sensible. Très même. Néanmoins tu te décidas à t’exprimer sur le sujet, par soucis de transparence.

« Honnêtement, j’ai rejoint les sièges aussi tôt en raison des anciens sièges décédés. Je ne méritais pas vraiment ma place et de toutes manières, ça ne m’intéresse pas vraiment de grapiller les grades. »

Tu faisais au contraire, tout pour bien rester dans le bas du classement. Ça t’arrangeait. De loin. Tu n’avais jamais pensé mériter ta promotion et, à l’époque, celle-ci avait même sonné comme une insulte. Toi qui n’avais pas été capable de protéger tout tes camarades, qui avait perdu tant d’amis, on te mettait dans une position où l’on te confiait des vies. Mais ce n’était pas le moment de déprimer, ni même de plomber votre échange. Alors, reprenant ton habituel sourire et ce ton taquin qui te caractérisait si bien, tu enchainas.

« Bientôt 300 ans et toujours là ! Comme quoi je dois quand même faire du bon travail ! ~ »



C’était du passé. Tu ne pouvais pas changer ce qui était arrivé. Tout ce que tu pouvais faire, c’était honorer cette vie que tu avais. Profiter du moindre plaisir, au nom de ceux qui n’en ont pas eu l’occasion. C’était cet état d’esprit, qui te poussait à avancer sans jamais te retourner et ce, depuis toutes ces années. Une recette qui marchait, visiblement.

« En tout cas, si vous avez des questions, ou besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas. Mon bureau n’est pas loin du votre, et si je n’y suis pas, c’est que je suis certainement entrain de montrer à cet imbécile comment faire pour avoir autant de classe que moi sur un terrain d’entraînement ~ »

Pointant du pouce ton partenaire, ricanant joyeusement, tu tentais au mieux de mettre à l’aise le revenant et ce, sans non plus exposer la situation actuelle du Takamoto, sujet encore sensible. Un équilibre fragile, que tu semblais maîtriser, visiblement.

« J’adorerais pouvoir me faire une petite idée de votre style de combat à l’occasion ~ »

On comprenait toujours mieux quelqu’un à travers sa lame, selon toi. L’acier ne mentait pas. Il était direct. Porteur d’émotions, parfois bien dissimulées. C’était bien plus parlant que n’importe quel nom de famille. Pour eux, ces noms, semblaient mélange de bénédiction et malédiction. Quelque chose que tu ne comprenais pas, toi qui n’avais reçu le tien, qu’après de longues années. Ce nom, qui avait été forgé pour toi, et non l’inverse.

« Et puis ça pourrait vous aider à vous remettre dans le bain j’imagine ~ »
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