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Toujours plus fort [Ft Feng & Shinju ]

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Vingtième Siège de la Division Orientale
Sagara Sanosuke
Vingtième Siège de la Division Orientale

Sagara Sanosuke

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Toujours plus fort




Sanosuke s'était surpris à se demander, ces derniers temps, ce que sa mère lui aurait dit pour le rassurer, face à ses récents déboires. Aurait-elle su trouver les mots pour apaiser la peine ? Ou bien, comme le père, aurait-elle poussé son cadet à repousser ses limites toujours plus loin, comme il le faisait ? Sanosuke y pensait souvent, ces derniers temps, car il était. Perdu et surtout incapable de dire s'il était en train de prendre les bonnes décisions, au sujet de son avenir.
Les médecins lui avaient dit de lever le pied, de laisser beaucoup de temps à son corps, sans aucune garantie que ce dernier retrouverait son énergie d'antan. Si même avec du repos un résultat n'était pas garanti, alors pourquoi ne pas essayer autre chose ? Pourquoi ne pas employer d'autres méthodes ? Voilà l'idée que le Takamoto eut en tête, en reprenant ses sessions d'entraînement, alors qu'il devrait être en repos forcé. Tous les soirs il était là sur ces terrasses, à frapper ces mannequins d'entraînement, encore et encore mais, contrairement à avant, aujourd'hui il n'était pas seul. Aujourd'hui une voix sombre et caverneuse résonnait dans un coin de sa tête.

Pourquoi vous battez-vous, jeune maître ?


Telle était la question que son maître lui avait posé, quelques jours plus tôt. Pourquoi ? Il aurait aimé dire qu'il avait de grands objectifs, une volonté d'instaurer la paix mais Sanosuke n'était pas aussi noble que cela. Jadis il avait été naturellement doué pour le maniement du sabre, cela avait suffit pour qu'il soit accepté et fasse son petit bonhomme de chemin.

Parce que je le peux !


Crachant par terre, le sol à ses pieds venant se colorer en rouge, signe de l'effort prolongé qu'il faisait depuis...longtemps, le jeune homme essaya de faire fi de la douleur, dans sa poitrine et ses bras, en continuant de frapper le mannequin devant lui, alors que la voix de Shukkage résonnait à nouveau dans son crâne.
Pourquoi vous poussez-vous ainsi ?


Le silence retomba, alors que Sanosuke ne savait pas trop que dire sur le sujet. Il frappa une fois, deux fois, trois fois et, se servant de sa frustration, parvint enfin à cracher que :

Parce que je le dois ! Parce que sans ça, je ne suis...


Rien ? Est-ce vraiment cela, que vous pensez ?  


Sanosuke sentit ses jambes se dérober à lui, posant un genou à terre, avant d'être prix d'une quinte de toux. Toussotant plusieurs fois, ce ne fut qu'en écartant sa main de sa bouche qu'il observa quelques gouttes écarlates au creux de cette main. La refermant, il serra les dents, plantant Shukkage dans le sol pour aider à se relever, avant de pester :

Tu ne pourrais pas comprendre. Ta place dans ce monde ne se limite pas à ton utilité, à ce que tu peux amener à la table. Un loup blessé est mis de côté, abandonné à son sort, pour qu'il meurt dans l'indifférence générale. Je ne peux pas accepter que ce soit mon cas. Je ne peux pas rester là, à attendre la mort. Cela n'a jamais été une option. Je refuse d'attendre la mort !  


Il vint alors s'approcher du banc le plus proche, relâchant un soupir de soulagement alors qu'il s'y asseyait. Attrapant la gourde d'eau, il en prit une lampée et la recracha par terre, pour la rincer et chasser le goût métallique au fond de sa bouche, avant d'en reprendre une autre. Shukkage résonna alors, une dernière fois.

Bien. Cette énergie, cette rage, gardez-là. Elle vous sera utile.



Dernière édition par Takamoto Sanosuke le Dim 10 Mar 2024 - 19:58, édité 1 fois
Sixième Siège de la Division Orientale
Hua Feng
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Hua Feng

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Toujours plus fort



Après une longue journée de travail, l'enseignant et son élève préférée se sont rejoint pour se promener et manger à un de leurs restaurants favoris. Cette fois, ce n'est pas le petit restaurant de ramen et l'aîné a dû sortir sa bourse pour convaincre la jeune femme de bien vouloir changer de restaurant. A force de manger des ramen, il craint de finir par se transformer en ramen ou pire, par devenir allergique. Cette fois, ils se sont posés à un établissement faisant d'excellentes brochettes et autres petits délices à emporter. Bien entendu, il était nullement question de manger sans petit remontant. L'homme a donc payé une tournée d'alcool de riz.

Shinju... Que penses-tu de moi ?
En tant que personne... en tant que shinigami... en dehors de mes fonctions d'instructeur et de notre relation.


Une fois que l'effet de l'alcool commence à se faire ressentir, la langue de l'homme à la longue chevelure d'ébène commence à se délier. Pour Shinju qui le connait depuis si longtemps, il n'y a surement aucun doute quant au fait qu'il soit troublé par quelque chose. Après qu'ils se soient remis en marche pour effectuer une petite balade nocturne avant de rejoindre l'Etude des Anciens où Feng aimerait méditer quelques heures avant de se rendre à ses quartiers, il reprend la parole, adoptant un ton et un visage des plus sérieux. Lui qui est d'habitude si détendu aux côtés de celle qu'il considère comme une deuxième fille semble si troublé ce soir-là.

Shinju... Tu en es où de ta maîtrise de ton Zanpakuto ?
Récemment... j'ai aidé Sanosuke à méditer et à entrer en contact avec son Zanpakuto... dans son monde intérieur... Il a réussi l'exercice à une vitesse exceptionnelle.
Malgré mes 690 ans d'existence, je ne l'ai toujours pas réussi... Je sais que ce n'est pas sain... mais, je suis un peu... jaloux.


La jalousie, une émotion humaine si laide... Et pourtant, il ne peut s'en défaire quand bien même il ne peut s'empêcher d'aider le Takamoto à aller encore et toujours plus loin. Une des nombreuses contradictions de son existence... Il passe une main sur son front, repoussant des cheveux en arrière, l'air confus.

Désolé... je t'embête avec ça, mais je ne sais même pas quelle relation tu entretiens avec lui... vous êtes si différents l'un de l'autre... vous ne vous adressez peut-être même pas la parole.


Il marque une nouvelle pause. Avec un peu de recul, il n'a jamais entendu le Takamoto parler de la Bakuhatsu et ses deux élèves ne viennent pas du tout de la même promotion. Shinju est un peu plus âgée quand bien même elle a l'énergie d'un nouveau-né et que lui, au contraire, semble parfois encore plus froid et aigri que la vieille Gu Zhihao.

C'est juste que... je passe... tellement d'heures à méditer... et pourtant, je n'ai toujours pas aperçu mon monde intérieur. Et ma relation avec mon Zanpakuto... elle n'a toujours pas progressée.


Un soupir s'échappe de ses lèvres. Que lui manque-t-il pour pouvoir accepter son Zanpakuto et pour pouvoir être accepté par ce dernier ? Inconsciemment, ses pas le mènent jusqu'aux terrasses où un shinigami semble en plein entraînement spirituel. Sanosuke... Il s'apprête à passer son chemin quand il voit que son élève, désormais Vingtième Siège de la Division Orientale pose genou à terre et se met à tousser.

Mais quel imbécile, celui-là !


L'homme porte une main à son front, lâchant un extrêmement long soupir de désespoir. Il n'est pas fréquent d'entendre Feng hausser le ton ainsi, c'est même extrêmement rare. Cela fait peut-être bien des mois ou des années qu'il ne s'est pas exclamé ainsi. Il faut dire que l'instinct de survie du Takamoto semble étrangement bas et qu'il tient à lui aussi stupide puisse-t-il être par moments. Le Hua attrape Shinju par le col alors que la grande tige qui pense qu'à se battre est presque en train de ramper jusqu'à un banc.

Mon petit Oiseau Chanteur... je compte sur toi pour le calcul de la trajectoire et de la puissance de frappe.
Renverse-moi ce crétin.


Une certaine colère froide se cache derrière ce grand sourire et cette voix mielleuse. Une colère qui se ressent dans la poigne du Sixième Siège. finalement, l'homme se met à tourner sur lui même afin de prendre de l'élan avant de jeter la petite blonde en direction du patient en peine rééducation.
Quatorzième Siège de la Division Orientale
Bakuhatsu Shinju
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Bakuhatsu Shinju

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Depuis votre grande victoire au concours de gloutons, il vous avait été impératif de trouver d’autre endroits où manger, du moins pendant un temps, pour éviter l’overdose de nouilles. Et finalement, ça t’allait aussi. Tant qu’il y avait de la bonne nourriture, tu étais heureuse. C’était une manière aisée de t’adoucir : t’offrir à manger. Le Hua en était bien conscient, après toutes ces années. Pour l’occasion, vous aviez-même échangé un verre de saké. Un verre qui avait tendance à rendre l’habituel discret Feng en quelqu’un de plus bavard. De plus honnête avec ses propres émotions. L’alcool avait le pouvoir de lui délier la langue et de te permettre te comprendre un peu mieux les tracas qui l’assaillaient. Et toi ? Oh. L’alcool, il avait difficilement de l’effet sur toi. Il fallait y aller, pour que tu commences à sentir l’ivresse réellement t’envahir. Peut-être était-ce pour le mieux ? De toutes manières, tu n’avais pas le temps pour te préoccuper de tes propres émotions, quand tu voyais ton instructeur dévorer par les doutes.

« Ce que je pense de vous ? »


Penser en dehors du cadre de votre relation était bien compliqué. Forcément, ton avis serait impacté par les longs siècles que vous aviez partagés. Pourtant, tu voyais, l’importance que cela avait pour l’homme. C’était donc avec sérieux que tu devais répondre, à cette interrogation si lourde de sens. Cette réponse qui impacterait fortement l’introspection dans laquelle Hua Feng semblait se lancer, aujourd’hui.

« Difficile d’être totalement impartiale mais ... Vous êtes un shinigami de haut niveau, pour qui j’ai beaucoup de respect. »


Reprenant votre marche, paisiblement, tu continuas ton explication, le regard perdu dans l’horizon.

« Pendant la guerre, vous avez sauvé de nombreuses vies avec un commandement adapté, vif et clair. Je ne suis pas la seule à le penser. C’est pour ça que vous avez obtenu le sixième siège. C’est le résultat de tout vos efforts. C’est peut-être facile de penser que vous êtes feignants mais quand il ne s’agit pas de paperasses, vous êtes l’une des personnes les plus travailleuses que je connais. Vous avez juste tendance à vous sous-estimer. Mais je suppose qu'on a ça en commun ? »


Le goût de l’effort, il te l’avait transmis, en partie. Travailler, encore et encore, pour s’améliorer. Ne jamais baisser les bras. Et défendre les plus faibles. Tout ça, c’était des choses que tu avais vues chez l’homme. Alors, un sourire léger aux lèvres, tournant la tête pour le regarder droit dans les yeux, tu ajoutas, avec confiance.

« Je pense que beaucoup devraient prendre exemple sur vous ~ Si vous voulez, je vous transmets la liste ! »


La deuxième de ses questions étaient néanmoins bien plus complexes que la précédente. Jalousie, progrès ... Toutes ces choses animaient désormais le cœurs de l’homme, qui tentait tant bien que de mal de s’habituer à cette sensation. Il voulait savoir. Comprendre pourquoi lui, n’arrivait pas à rentrer en contact avec son monde intérieur, alors même que son cadet et élève, avait réussi avec une facilité déconcertante. Était-ce ton cas ? Avais-tu réussi à prendre contact avec la voix de ton âme ? Et bien ...

« Je suppose que certains ont plus de facilité pour cette tâche ... Une sorte d’affinité poussée. Malheureusement, je ne fais pas partie de cette catégorie ... ! Vous savez, mon truc, ça a toujours été la force brute ! »


Et te faire passer pour plus bête que tu ne l’es. Mais comment pouvais-tu lui avouer, dans ces conditions, que tu avais réussi ? Et que tu avais décidé, de manière totalement réfléchie, de ne rien dire à personne pour le moment. Que tu voulais préserver, encore un peu, cette intimité bien particulière entre Hanabi et toi. Mieux comprendre l’âme de ton arme, avant toute chose. Tu ne pouvais pas. Tout simplement. Mais tu pouvais le soutenir. Être là pour l’aider à faire face aux émotions négatives qui l’envahissaient. Une main vint gentiment se glisser sur son épaule, comme un soutient indéfectible, une preuve que tu resterais près de lui, dans ce moment difficile.

« Et alors ? C’est naturel de ressentir de la jalousie. Ça prouve que vous êtes un être vivant complexes ! Regardez, même moi il m’arrive d’être jalouse d’autres ! »


Jalouse de ceux qui avaient grandi avec de l’amour autour d’eux, dès leur plus jeune âge. Qui avait été désiré dans ce monde. Un endroit où rentrer, le soir. Toutes ces choses que tu n'aurais sans doute jamais, et pourtant ...

« Est-ce que vous en voulez à Sanosuke ? Est-ce que pour cette même raison, vous allez vous montrer injuste avec lui ? Pas besoin de répondre, je connais déjà la réponse. Bien évidement que vous ne le ferrez pas. Parce que vous êtes quelqu’un de droit. Et qu’au fond, vous savez que ce n’est pas lui le problème. »


Ton index vint s’écraser contre sa poitrine, dans une conclusion presque théâtrale, alors qu’un peu plus, ton visage s’illuminait d’un sourire, dans toute sa simplicité.

« Vous m’avez toujours dit de me concentrer sur ma propre relation avec mon Zampakuto, sans me comparer aux autres. Que chacun était unique. Alors peut-être qu’il est temps de suivre votre propre enseignement et d’essayer de voir votre monde intérieur autrement que comme un objectif à atteindre ? Mais comme une vraie conversation ? Si on voulait me parler pour cocher une case, moi aussi, je n'en aurait pas envie »


La sagesse pouvait prendre bien des formes dans ce monde. Tu en étais la preuve. Là où beaucoup te voyait comme une idiote à la tête vide, tu arrivais à avoir des réflexions poussées et intéressantes. Alors oui, tu n’étais pas du genre à passer ta journée le nez dans les bouquins, mais ton instinct, lui, savait où te porter, visiblement. Parfois, il fallait suivre le flot de la vie. Se laisser porter, pour avancer.

« Et puis en fait, si, je connais bien Sanosuke. Enfin, bien ! C’est peut-être pas exagéré, mais on mange ensemble de temps à autre. Il est sacrément têtu ! Il vous ressemble sur ce point, Sensei ~ »


Riant, accélérant le pas, presque dansant sur le chemin, ta chevelure blonde se balançant au rythme de tes mouvements, comme une flamme, tu ajoutas, d’un ton malicieux.

« C’est particulièrement amusant de le sortir de sa zone de confort, si vous voulez mon avis ~ »


Tu connaissais à bien comprendre le personnage ! Alors, quand sa silhouette se dessina au loin, sur les terrains d’entrainement, la surprise ne fut pas réellement au rendez-vous. Pourtant, rapidement, ton visage se fit plus sérieux. La joie laissa place à l’inquiétude, quand le jeune homme s’écroula à moitié, à bout de souffle.

« Il est stupide ou quoi ?! »


T’exclamas-tu, au même moment que Feng. Tu avais beau admirer la détermination de Sanosuke, il en était rendu à un point où il représentait lui-même un véritable danger pour sa vie. Son entêtement allait finir par lui coûter la vie, s’il continuait ainsi.

Et puis, une main sur ton col, te soulevant comme si tu ne pesais rien, et la voix colérique de Feng, résonnant à ton oreille, avec une consigne claire et concise, qui ne laissait pas de place à la négociation ... Un léger soupire passant tes lèvres, tu te préparas alors à ce qui suivrait, résolue.

« Et dire que je croyais que ça n’arriverait plus ... »


Faut dire que de se faire balancer comme un projectile humain, ce n’était pas commun. Si tu avais un kan pour chaque fois où cela était arrivé, tu aurais deux kans, ce qui est peu, mais c’est étrange que cela est arrivé deux fois !

Volant à travers le ciel, comme un Phoenix, ou un étrange ballon, tu traversas la distance te séparant de Sanosuke en quelques secondes à peine.

« Chaud devant !! »


Boum.

Lourdement, tu t’écrasas sur le jeune homme, le renversant à même le sol, passant au-dessus de lui pour l’empêcher d’entamer la moindre fuite et plaquant ses mains au sol, d’une poigne ferme. Une situation si spéciale, que tu ne pus te retenir de mélanger sarcasme, colère, et humour, dans une seule phrase.

« Salut, tu viens souvent ici pour te tuer à petit feu ? Ou bien t’as décidé de te tuer en une seule fois ? »


Malgré tout, ton visage exprimait un mécontentement bien marqué, remplaçant ton habituelle énergie. Tu libéras une de tes mains, pour venir asséner sans aucune pitié une pichenette au milieu de son front.

« T’es dans de beaux draps, t’as réussi à énerver Hua-sensei. Et j’vais pas sauver tes jolies miches. »


Le pauvre devait être complètement paumé. Légitimement. Mais il l’avait aussi cherché ! Enfin, tu le libéras de ton poids, après quelques secondes, te redressant, tout en lui indiquant de rester au sol, pour le moment.

« Bouge pas de là ! T’as vu ton état sérieusement ? Y’a plus de sang sur le sol que dans ton corps ! »
Vingtième Siège de la Division Orientale
Sagara Sanosuke
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Sanosuke savait que les limites de son corps n'étaient plus les mêmes qu'avant. Il le sentait dans chacun de ses mouvements. Il se fatiguait plus rapidement, ses muscles devaient fournir plus d'énergie pour soutenir ses efforts et, enfin, son cœur semblait lui aussi plus fragile. Il le savait et pourtant, naïvement, il avait cru que du repos serait la solution à tous ses problèmes, comme certains médecins avaient essayé de le lui dire. Il avait essayé, vraiment essayé mais, après une semaine tout au plus, il ne voyait aucune différence. Pire, il avait l'impression de rouiller à vue d'oeil, et ce n'était pas une situation tolérable.
Alors il s'était poussé et, si les résultats étaient mitigés, il se sentait...mieux. Pourquoi ? Parce qu'il essayait, il se battait, il avançait, bien qu'il ait conscience que cracher du sang n'était pas nécessairement un bon signe. Mais qu'à cela ne tienne, si c'était le prix à payer pour réussir alors il le payerait bien volontiers. Ce fut, en tout cas, ce que le Takamoto eut en tête, avant qu'une voix familière ne s'élève, derrière lui.

Mais que...  


Pas le temps de se retourner complètement, qu'un corps percuta lourdement le jeune homme, le projetant à terre avant de l'y immobiliser sans ménagement. Il fallut quelques secondes au jeune homme pour reprendre conscience de son environnement et, quand il identifia enfin la personne au-dessus de lui, lâcha un simple :

Ouch... 


Était-ce une façon de le saluer ? Non, le Takamoto comprit rapidement que la demoiselle n'était pas là pour sociabiliser. Elle avait sans doute vu l'état de Sanosuke et avait décidé d'agir, apparemment. Se tuer à petit feu, ou une seule fois ? Un haussement d'épaules fut accompagné d'un simple et las :

Ni l'un, ni l'autre. Mais je ne m'attends pas à ce que tu comprennes...  


Oui, il allait à l'encontre des médecins, mais leurs suggestions n'avaient rien apporté de bon alors, maintenant, le Takamoto faisait les choses à sa manière. Il n'était ni stupide, ni suicidaire. Il n'avait aucune intention de mourir ici. Mais il savait aussi qu'y aller avec le dos de la cuillière ne mènerait à rien, s'il souhaitait regagner sa forme de jadis. Il devait prendre des risques, pousser son corps pour lui faire comprendre que l'abandon n'était pas une option. Apparemment Shinju n'était pas venue seule et, en pivotant légèrement la tête, Sanosuke observa la silhouette familière de son mentor, une expression plus froide que d'habitude venant figer son visage.
Alors ils s'y mettaient à deux, maintenant. Relâchant un soupir de lassitude, Sanosuke extirpa un simple :

 Je sais ce que je fais, merci bien.  


Têtu ? Probablement, et c'était cet entêtement qui le poussait à ne jamais abandonner. Aussi, quand Shinju lâcha enfin sa prise sur lui, le jeune homme posa sa main sur son torse, à l'endroit de ses blessures, tout en laissant à son corps le temps de reprendre un second souffle. Alors oui, cracher du sang n'était peut-être pas le meilleur des signes, mais en même temps, avec le corps qu'il avait, un rien suffisait à le déboussoler. Cette faiblesse frustrait Sanosuke plus qu'il ne voulait l'admettre et, s'il avait espéré que se pousser permettrait de résoudre cette faiblesse, les résultats n'étaient pas à la hauteur de ses espérances. Pourtant il ne pouvait pas arrêter maintenant. Aussi préférait-il de clarifier, le plus simplement du monde, que :

 Alors je vous arrête tout de suite, tous les deux. Si j'avais voulu une leçon de morale, je vous l'aurait fait savoir. Je ne demande à personne de comprendre ce que je fais, juste de comprendre que je sais ce que je fais. 


Et il savait. Cela n'en avait pas l'air, mais il avait simplement décidé de se pousser, plutôt que d'attendre que la mort ne vienne le chercher. Se redressant légèrement, accompagné d'un râle de douleur, le jeune homme parvint à poser un genou à terre et, aidé de son zanpakuto, commença à se relever, doucement, avant de clarifier que :

Maintenant, si vous passiez juste pour me gronder, vous pouvez reprendre votre chemin. Je n'avais pas tout à fait terminé, pour aujourd'hui.   

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Hua Feng
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Feng ne répond rien aux propos de sa cadette, mais il est profondément touché par ceux-ci. Parfois, le silence vaut mieux que mille mots et il en a les larmes aux yeux bien qu'il essaie de cacher cela grâce à ses cheveux. Travailleur... de haut niveau... quelqu'un pour qui Shinju a beaucoup de respect. C'est ce dernier argument qui le touche le plus. Il sait qu'il a sauvé des vies mais il y en a aussi plein qu'il n'a pas pu protéger parce qu'il était trop faible -dont celle de sa femme-. Son regard s'adoucit quand son petit oiseau chanteur dit qu'il se sous-estime, comme elle. Se sous-estime-t-il vraiment ? Comment savoir ?

Je te fais confiance, je n'ai pas besoin de liste.
Merci...


L'homme ébouriffe affectueusement les cheveux de la petite blonde. C'est rassurant de savoir qu'il n'est pas seul dans une position disons plutôt délicate avec son Zanpakuto. La jalousie ne serait pas une mauvaise chose ? C'est vrai que c'est une émotion naturelle... mais il n'avait pas vue la chose comme ça. Les questions que la Bakuhatsu posent au Hua sont des plus pertinentes. Non, il n'en veut pas à Sanosuke. Et non, il n'agira pas différemment avec lui pour autant.

Ce que tu dis fais sens... Mais, c'est difficile de ne pas se comparer... Et puis, je pense que le problème principal, c'est ma relation avec mon Zanpakuto... J'ai dû mal m'exprimer mais, je ne vois pas le Monde Intérieur comme une case à cocher. Elle ne veut juste pas me parler... et, j'ai un peu de mal à l'accepter.


Une expression de surprise se dessine sur le visage de l'instructeur quand il apprend que ses deux élèves se connaissent plutôt bien et que Shinju apprécie même le taquiner. C'est surprenant mais il est content d'apprendre cela -même s'il espère que les taquineries de la blonde ne vont pas trop loin.

Je vois... je suppose que ce n'est pas si surprenant puisque vous êtes tous deux officiers...  Je suis content si vous vous entendez, je trouve que vous vous complétez bien.


Le lancer de Shinju se passe sans encombre. Feng se rapproche de ses deux élèves, passant une main derrière lui pour se masser la nuque et tenter de se détendre. La blondinette semble bien faire son travail mais Sanosuke ne semble pas apprécier que l'on se mêle de ses affaires.

Tu es médecin, maintenant ?
Crois-moi, quand tu auras achevé de détruire ton corps, tu regretteras amèrement de ne pas y être allé plus doucement sur l'entraînement.


L'homme marque une pause avant de reprendre la parole, croisant les bras, mécontent. Comme la blondinette l'a dit, ce gars est une véritable tête de mule. Or, ce n'est pas du tout le moment de faire un caprice et d'agir avec une telle inconscience.

Et si tu ne souhaitais pas que je me mêle de tes affaires, tu n'avais qu'à pas revenir me demander conseil.


Le Hua a bien plus qu'un peu de répartie en réserve, il possède également des moyens de pression.

Je manquerai pas de mentionner à Toshiro ta tentative de suicide sur les Terrasses, je suis certain qu'il sera ravi de l'apprendre.
Tu n'arriveras jamais à tirer quoi que ce soit d'un corps blessé et exténué.


Toshiro, Quatrième Siège de la Division semble être particulièrement proche de Sanosuke et malheureusement pour ce dernier, Feng n'aurait pas le moindre scrupule à aller le voir. Mais, l'instructeur a encore une autre idée. Si son élève refuse de l'écouter, il peut toujours tenter de le forcer à l'écouter en employant la force. Une méthode qu'il n'apprécie pas mais qu'il reconnait parfois comme étant nécessaire.

Et si y a que la force que tu comprends... Je suis peut être vieux, mais je sais toujours distribuer des fessées aux enfants désobéissants.


Enfant, un terme que le Vingtième Siège n'apprécierait surement pas mais, c'est ce qu'il est pour Feng.
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Bakuhatsu Shinju
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Une tête de mule. Oui, tu ne comprenais pas. Tu ne comprenais pas pourquoi il s'entêtait autant à se mettre en danger. À pousser son corps dans ses derniers retranchements, au risque de ne plus jamais pouvoir se relever
Et en même temps … tu comprenais. À sa place, serais tu tellement capable de rester bien sagement assise ? La frustration, la colère, le dégoût de soi … Tu étais passée par là, il y a plusieurs siècles, mais pouvais tu dire que ta réaction avait été plus saine que la sienne ? Lui se noyait dans la colère et l'auto-flagellation. Toi, tu avais simplement décidé de tout cacher derrière un grand sourire et une énergie débordante, dans un déni complètement assumé. Si on ne regarde pas, ça n'existe pas, pas vrai ?

Alors pourquoi ça t'embêtait autant de le voir de traiter ainsi ? Tu n'étais pas la mieux placée pour lui faire remarquer et pourtant, son comportement avait le don de te taper sur les nerfs, avec une force toute particulière. Un soupire passant la barrière de tes lèvres, une main massant ta tempe avec insistance, de longues secondes, tu marmonnas à toi-même.

« Je sens la migraine venir … »


Quels étaient les bons mots, pour réussir à faire comprendre ton point de vue ? Comment pouvais tu faire comprendre l'inquiétude légitime de voir un camarade se détruire à petit feu, sans chercher à demander ne serait-ce qu'un peu d'aide ? Tu acceptais qu'il ne te fasse pas confiance, au pire. Après tout, vous n'étiez pas si proches que ça. Cela faisait à peine quelques semaines que vous échangiez réellement. Mais qu'il rejette Hua Feng, son mentor, qu'il connait depuis si longtemps ? Non. C'était tellement … illogique ! Frustrant ! Assez pour faire sortir le maître de ses gonds. Si tu espérais qu'il serait la voix de la raison et de l'apaisement, celui-ci avait décidé de prendre une direction toute autre. Celle de la force.

« Et si on décidait de simplement prendre une pause, hein ? »


Cette maladroite tentative pour calmer le jeu était sans doute comme un coups de zampakuto dans l'eau. Mais tu ne savais pas quoi faire d'autre. Ce genre de conflit, tu étais du genre à les esquiver le plus possible. Aujourd'hui, tu ne pouvais malheureusement pas faire comme si de rien n'était.

Pour te calmer, tu inspiras, profondément tout en fermant les yeux, un instant. Tu laissas la chaleur redescendre. Ton cœur ralentir. Tes muscles se détendre. Ça t'allait pas de te prendre la tête comme ça. Fallait simplement que tu sois toi-même. La franchise, c'est ce qui marchait le mieux après tout.

« T'as bien dit que tu t'attendais pas à ce que je comprenne, c'est ça, Sanosuke ? »


Rouvrant les yeux, le regard plus calme, mais aussi plus profond, tu portas ton attention sur le jeune homme complètement k.o, qui s'apprêtait sans doute à grogner, encore.

« Bah t'as sans doute raison. Mais si tu nous expliques pas, on pourra pas mieux comprendre, et ça arrangera personne. Et me dis pas que c'est juste une question de retrouver tes forces. Je suis peut être pas un génie, mais je suis capable de voir plus loin que le bout de mon nez tout de même … »


Sans doute dira t-il qu'il n'a pas besoin d'aide. Qu'il est assez fort pour se remettre. La même erreur qui l'avait sans doute en partie amené à sa situation actuelle en outre.

« T'es plus malin que moi, t'es donc capable de percevoir l'inquiétude, non ? T'imagines que Hua-sensei m'a littéralement balancé sur toi à cause de ça ? Alors je sais, je suis super classe, habile, et tout et tout, mais quand même ! »


Peut-être qu'une petite touche d'humour était ce qu'il fallait ? Faussement outrée, les poings fermés sur les hanches, détournant enfin le regard pour ajouter à la théâtralisation de ta conclusion, tu ajoutas.

« Et désolée de te l'apprendre mais t'es pas moelleux, ça fait quand même mal ! Alors t'as rien demandé, je sais, et te confier c'est pas ta passion mais entre une discussion et se faire taper dessus par Hua-sensei … »


Tu espérais sincèrement, qu'il choisirait d'éclairer vos lanternes, plus que de garder le silence et de laisser parler l'acier. Le choix était sien de toutes manières. Tu ne l'empêcherais pas. À quoi bon après tout ? Le forcer, ça ne ménerait à rien.
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Sagara Sanosuke
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Toujours plus fort




Recevoir des leçons, Sanosuke ne l'avait accepté que par nécessité, toute sa vie. Il était un homme fier, même encore aujourd'hui, et se voir pendre sous le nez ses erreurs, ses errances, ses fautes n'était pas quelque chose qu'il acceptait aisément. Son père avait été ainsi, prompt à juger, prompt à s'emporter, mais après les reproches son épouse passait derrière pour tempérer ses propos. Là où il jugeait, elle conseillait. Elle pointait du doigt les points d'amélioration, en soufflant à ses deux fils de ne pas abandonner, de se relever et de rendre fier leur père, le jour suivant. C'était leur petit rituel bien à eux, une machine bien huilée et, depuis son accident, Sanosuke se surprenait à souhaiter pouvoir goûter à cela, à nouveau.
Pas l'un ou l'autre, les deux. Il avait besoin de la poigne de son père et de la douceur de sa mère. Non. En réalité il avait besoin de leurs conseils, car personne ne connaissait Sanosuke aussi bien que ses géniteurs. Mais ils n'étaient plus là, depuis longtemps maintenant. Il devait accepter l'aide, les conseils d'autres personnes et...ce n'était pas aussi simple qu'il l'aurait voulu.

Toute sa vie il s'était battu pour sa famille. La gloire de sa famille, la réussite de sa famille, la reconnaissance de sa famille et, aujourd'hui, cette même famille était...où, exactement ? Le centre de son univers n'était plus, et il ne lui restait plus que des questions sans réponse. Il pouvait demander tout l'aide du monde, mais il lui serait inutile s'il ne savait pas lui-même pourquoi il se battait. Que cherchait-il ? Que voulait-il accomplir ? Sanosuke repensa aux propos de son mentor, lors de leur dernière rencontre et réalisa qu'il n'était pas plus avancé aujourd'hui. Alors il resta silencieux quand le ton cassant de son mentor se fit entendre, par des propos piquants, certes, mais pourtant justifiés.
Il avait demandé conseil et n'avait pas écouté. Pas totalement en tout cas, alors à quoi bon répliquer ? Sanosuke avait essayé le repos, mais il lui faudrait des semaines ou des mois avant de voir le début d'un changement, hypothétiquement, et il n'avait pas autant de temps devant lui. S'il attendait, il finirait par baisser les bras, accepter sa situation et...ce n'était pas une option. Ainsi, alors que son mentor mentionnait Toshiro, Sanosuke réprima un haussement d'épaules, se contentant d'avancer que :

Vous ne lui apprendrez rien qu'il ne sache pas déjà.


Toshiro connaissait Sanosuke comme personne. Il savait jusqu'où il était prêt à aller, et ne s'étonnerait donc pas de le voir dans un tel état. En vérité le Takamoto aurait aimé avoir d'autres solutions, de meilleurs pronostics et surtout plus de patience mais, malheureusement, ces cartes n'étaient pas dans sa main. Alors, se redressant, les propos de son maître claquèrent dans l'air, sous le ton de la menace. Une correction, pour lui remettre les idées en place, hein ? Sa main se posant instinctivement sur Shukkage, à présent à sa ceinture, les prunelles du jeune homme s'illuminèrent d'une lueur violacée et inhumaine, alors que sa voix se voilà elle aussi cassante.

Un enfant, hein ?  


Il les sentait déjà, les nuages se formait à l'arrière de son esprit. Il sentait déjà cette tension monter, alors que sa main se resserrait autour du manche de son sabre. Il en avait assez. Assez de ne pas savoir. Assez d'avancer dans le noir. Assez d'être à la traîne. Assez d'être sans réponses, sans contrôle. De cette frustration, cette colère naquit une noirceur qui donna cette teinte à ses yeux, mais ce fut une autre voix à l'arrière de sa tête qui stoppa Sanosuke dans son geste.

Choisissez vos batailles, jeune maître. Celle-ci n'est ni gagnable, ni nécessaire. Gardez votre rage pour d'autres.


Il sentait la poigne de Shukkage, sa présence glaciale dans son esprit. Cette seule présence dont les mots suffirent à éloigner la main de Sanosuke de cette arme, écoutant Shinju proposant une pause, pour calmer les esprits. Sans mot dire, le Takamoto pivota, attrapant la gourde qu'il avait posé sur le banc derrière lui. Crachant une dernière fois pour venir colorer le sol à ses pieds, en rouge, l'officier prit une gorgée d'eau fraîche, pour laisser le temps à son esprit de se calmer, alors que sa main libre se posait naturellement contre son torse, là où les cicatrices le lançaient encore aujourd'hui. Spécifiquement, aujourd'hui.

Alors il resta là, silencieux, la gourde dans sa main, à écouter la demoiselle essayer de le raisonner pour...pourquoi au juste ? Pour qu'il s'ouvre...et après ? Qu'est-ce que cela pourrait bien arranger ? Aucun mot ne réparerait ce qui était brisé, et lui demander d'être patient c'était bien mal le connaître. Il appréciait le geste, la volonté de ces deux personnes, mais comment pourraient-elles l'aider, s'il ne savait pas lui-même quelle direction prendre ? Retenant un soupir, alors qu'il passait ses mains dans la crinière, Sanosuke réfléchit à la possibilité de tout dire, ou de les envoyer bouler purement et simplement. Une fois encore, sa main vint effleurer son arme et, déjà, la voix sombre de Shukkage se fit entendre.

Cette ombre est la votre, ce chemin est le vôtre. A vous de tracer la ligne.


Pourquoi avait-il fallut qu'il tombe sur un zanpakuto aussi énigmatique, franchement ? Soupirant de lassitude, cette fois-ci sans se retenir, Sanosuke pesa le pour et le contrôle, toujours le dos tourné. Le regard tourné vers l'horizon, cherchant une lumière similaire à celle de son monde intérieur, il brisa enfin le silence d'un :

Hua-sensei sait pourquoi je fais tout cela. Il sait quelles réponses je cherche.


Shinju avait sans doute eu vent des rumeurs sur l'origine de ses blessures, mais Sanosuke n'était pas rentré dans les détails. Il n'avait pas mentionné le sauvetage, ou la créature masquée, pas à sa connaissance en tout cas. Il en était encore à essayer d'analyser et de comprendre, aussi ne souhaitait-il pas trop s'avancer. Sans trop en dire, il avançant que :

Il sait que j'ai une traque à mener, une cible à retrouver. Chaque jour passé ici, et la piste refroidit un peu plus. Alors non, je ne peux pas attendre. Non, je ne peux pas me reposer, et laisser peut-être le temps faire son œuvre. Peut-être.


Oui il était encore fier, malgré tout, et alors ? En quoi était-ce un problème ? En quoi était-ce mal, de vouloir retrouver la situation qu'il avait perdu, et de redorer son nom ? En quoi était-ce mal d'être prêt à souffrir le martyr, une fois de plus, pour sentir à nouveau le soleil, sur son visage ? Il n'avait de compte à rendre à personne, sur la méthode qu'il utilisait pour arriver à ses fins. Frustré, toujours de dos, il serra les dents et commença à s'emporter d'un froid :

Je sais ce que je fais. Je sais où je dois aller et, par-dessus tout, je sais ce que mon corps peut encaisser ou non. Je n'ai pas l'intention de mourir, pas avant d'avoir...


La sombre poigne de Shukkage recentra le jeune homme, avant qu'il n'en dise trop. Énigmatique ou non, Shukkage semblait mieux cerner son détenteur que l'inverse, ce qui n'était définitivement pas une mauvaise chose.

La ligne, jeune maître. Pensez à la ligne.


Assez, il en avait assez dit pour le moment. Prenant une profonde respiration, le regard toujours tourné vers l'horizon, Sanosuke se servit une autre lampée d'eau glaciale, avant de terminer son explication d'un simple et neutre :

Je sais ce que je fais, et je ne cherche à convaincre personne de le croire. Je ne prend pas le chemin le plus facile, c'est sûr, mais c'est celui qui me convient le mieux. Je le sais, je le sens. Voilà tout.



Sixième Siège de la Division Orientale
Hua Feng
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Si Shinju semble plus ou moins perdue, son mentor a une petite idée de ce qui pousse Sanosuke à s'entraîner de la sorte, mais cela est extrêmement dangereux, à ses yeux, et n'a rien de véritablement productif. Un tel empressement le mènera sans doute nulle part si ce n'est à sa mort. Feng a déjà vu tant de Shinigami mourir parce qu'ils manquaient de patience ou de prudence et, il n'a pas envie qu'un autre de ses élèves périsse de la sorte. Un soupir s'échappe de ses lèvres quand son têtu d'élève répond que le Nagamine est déjà au courant de tout. Il connait peut être le Takamoto et sait très certainement dans quelle situation ce dernier se trouve, néanmoins le Hua doute qu'un homme de sa trempe approuve un tel comportement, surtout s'il est effectivement bon ami avec le blessé.

Je doute que Nagamine Toshiro approuve ton comportement et qu'il sache que tu te détruis à petit feu. A mon avis, il pense que tu ferais les choses plus intelligemment. C'est en se précipitant que le chasseur fini par se transformer en proie.


Pour avoir déjà combattu aux côtés de Toshiro, l'homme sait qu'il s'agit d'un véritable stratège derrière son air jovial et son comportement léger. C'est également un homme des plus déterminés, il ne semble pas avoir abandonné l'idée de vengeance contre les dragons malgré les siècles passés, trahissant une patience des plus exceptionnelles. De plus, il a été entraîné par Gu Zhihao qui, en tant que médecin, privilégie la vie -ou la survie- au reste. Feng n'aimerait pas l'avoir pour ennemi.

La blonde tente de détendre l'atmosphère ou plutôt, elle invite les deux hommes à mener une discussion plus posée cependant, cela semble difficilement imaginable. Le Vingtième Siège se redresse et pose la main sur son asauchi, l'air prêt à en découdre. Il ne semble pas avoir aimé être traité d'enfant.

Un enfant... oui.
Têtu et capricieux... inconscient et impatient...


Quand bien même Feng est plus petit que lui de presque 20 centimètres, il ne bouge pas d'un iota. Il n'a pas peur de son élève. Dans son état actuel, il est persuadé de pouvoir l'emporter contre lui. Pour une raison qu'il ignore, Sanosuke semble se raviser et reprend la parole pour expliquer à la blonde pourquoi il fait ce qu'il fait, précisant que l'instructeur connait déjà les raisons derrière ses actes. L'homme semble être persuadé d'être sur la bonne voie, la seule et unique voie. Evidemment, le Hua n'est pas d'accord.

Cette chose que tu as vu ce jour-là ne va pas cesser d'exister du jour au lendemain. Un chasseur doit savoir se montrer patient... Qu'est-ce que tu crois faire en versant ton sang sur les Terrasses ? Tu crois que cette chose va venir à toi ? Tu veux retrouver tes forces pour arpenter le monde à l'aveugle à sa recherche ? Tu veux retourner là où tu as été blessé ? Tu crois que personne n'a examiné les lieux ? C'est un plan complètement stupide si tu veux mon avis.


Le Sixième Siège marque une pause, lâchant un long soupir. Quand bien même ses mots peuvent être durs, il est réellement inquiet pour son élève et pense à son bien, à sa survie. Il espère également que son élève a pensé à ce qu'il se passera "après", lorsqu'il se retrouvera avec la créature de ses souvenirs. Que fera-t-il de cette rencontre ? Et après, quand il aura les réponses à ses questions ? A quoi cela lui sert-il de s'entraîner jusqu'à en cracher du sang ? Il devrait pourtant savoir que son mentor n'est pas du genre à se tuer à la tâche et que, pourtant, il est loin d'être faible. Alors, que cherche-t-il réellement ?  

Tes blessures te seraient-elles montées à la tête ? As-tu au moins cherché à contacter notre Lieutenant ? Es-tu au moins allé consulter les archives ? T'es-tu seulement demandé si d'autres personnes n'avaient pas connu une expérience similaires ? Et quand tu auras trouvé cette chose, qu'est-ce que tu vas faire ? Te battre contre elle alors qu'elle t'a sauvé ? Lui demander de te prendre pour disciple ?
Tu es trop impatient... trop arrogant... trop égocentrique...
Tu crois vraiment qu'il n'y a qu'un seul moyen de devenir plus fort et qu'il s'agit de souffrir ? Que ce sera plus rapide que d'autres méthodes ?


"Ne gaspille pas ta salive pour ça."

Feng porte une main à son visage et lâche un nouveau soupir. Il s'est laissé emporter alors qu'il ne devrait pas. La discussion semble stérile, il ne devrait donc pas perdre de l'énergie dedans. Si Sanosuke est trop buté, il devrait le laisser faire et simplement se préparer au pire. Comme ça, il ne pourra avoir que de bonnes surprises. Son expression change et devient plus froide, plus distante, comme sa voix.  

Je suis déçu.
Quand tu es venu à moi, tu as reconnu ton arrogance passée, je croyais que tu avais changé. Mais, il semblerait que je me sois trompé. Continue à ne pas écouter tes aînés, continue à ne pas écouter tes médecins. J'ai déjà vu des personnes plus fortes et plus intelligentes que toi périr pour moins que cela.
Ton arrogance te perdra un jour et, je ne veux pas être là pour voir ça.


Son regard se tourne vers Shinju, si aucun de ses mots n'atteint l'homme, il ne lui restera plus qu'à partir. Mais, elle, que fera-t-elle ?
Quatorzième Siège de la Division Orientale
Bakuhatsu Shinju
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Plus les secondes passaient, et plus tu sentais ta propre angoisse augmenter. Te serrer à la gorge alors que les deux hommes s’entrechoquaient encore et encore, dans une opposition. L’un exprimait la rage qu’il ressentait envers lui-même, sa frustration et son sentiment d’impuissance tandis que l’autre crachait sa propre colère, née de l’inquiétude, et de l’impression de ne pas réussir à remplir son rôle de mentor envers Sanosuke. Les deux shinigami avaient le droit de ressentir tout cela. Tu ne pouvais pas leur interdire et, dans une certaine mesure, tu pouvais même les comprendre. Mais franchement ? Ils commençaient à te taper sur les nerfs. Sacrément même.

Parler, ils savaient faire. Écouter en revanche, c’était une toute autre histoire. Non, ils préféraient s’entêter. Se murer dans leurs arguments respectifs. Ils étaient convaincus d’avoir raison et étaient incapables d’ouvrir les oreilles à l’autre.

« Vous allez la fermer ? »


La voix plus grave, plus ferme, tu avais fini par interrompre leur petite bataille, tout d’abord à voix basse. Et voilà. Tu étais de mauvaise humeur. Tant bien que mal, tu essayais de contenir ce bouillonnement intérieur qui s’emparait de toi. Qui prenait le dessus sur le reste. Cette sensation que tu détestais tellement. Que tu gardais toujours enfouie, dissimulée derrière ton habituelle sourire énergique. Que tu rejetais, de toutes tes forces.

« Plus tu la repousses, plus elle grandira, ma p’tite étincelle ~ »


Tu ne voulais pas. Malgré la voix qui s’adressait à toi, d’un ton léger et décomplexé, tu ne voulais pas relâcher cette chose si terrifiante enchaînée au fond de toi. Sourcils froncés, ta main se glissa sur la garde de ton arme, alors que tu prenais une large inspiration.

« Vas-y lâche toi ! Arrête de vouloir retenir tout ça ! »


Peut-être que tu devrais l’écouter, cette petit voix. Après tout, c’était le retour de ta propre âme. C’était Hanabi, qui s’adressait à toi. N’étais-tu pas censée écouter ses conseils ? Lui faire confiance ? Alors, ça ne coutait rien de tenter le coups. De suivre cette proposition, quand bien même elle pouvait t’exploser au visage. C’était ton truc, les explosions, alors autant tout miser dessus.

Rouvrant les yeux, te redressant, comme soudainement plus grande,

« Vous commencez à me faire chier ! Tous les deux ! Non mais sérieusement, vous vous êtes regardés ?! »


Le regard enflammé, des braises dansant dans le doré de tes iris, tu lâchais la bête. Dégainant ta lame, tu vins la pointer tout d’abord sur Sanosuke, non pas comme une menace, mais bel et bien pour attirer son attention sur tes paroles. Pour souligner tout le sérieux de tes paroles.

« Toi, t’es tellement concentré sur ta vengeance et l’idée que tu dois absooooooolument y arriver seul que t’es même pas capable de comprendre que si on est chiants avec toi, c’est juste qu’on est inquiets ! Parce qu'on t'apprécie ! C’est pourtant pas si compliqué que ça à voir ! Tu crois quoi ? Qu’on a pas eu notre lot de cadavres ? De camarades qui se sont tellement entêtés que maintenant, ils sont six pieds sous terre !»


La guerre avait été brutale et cruelle. Les blessures ne s’étaient jamais totalement refermées. Tu étais trop jeune pour vivre tout ça. Encore trop innocente sans doute. Et tu les as perdus. Un à un. Tes camarades de l’académie ... n’étaient plus. Tu ne voulais juste pas répéter la même tragédie. Pas encore. Était-ce trop demander ? Sanosuke était un rappel, bien trop réel, d'une période que tu tentais d'oublier.

Et puis Feng ... ! Lui aussi allait en prendre pour son grade ! Se tournant dans sa direction, le pointant également de ta lame, tout aussi sérieuse et le visage tout aussi en colère, tu enchainas.

« Et vous ! Hein ! Vous croyez vraiment que mettre de l’huile sur le feu c’est la meilleure des solutions avec un idiot têtu comme lui ? Vous qui me répétez constamment de garder mon calme et de me concentrer sur la méditation ? Vous voulez mon avis ? Là, malgré tout le respect que j’ai pour vous j’trouve que vous vous comportez comme un con ! »


La division orientale, celle des penseurs et des guerriers de l’honneur ... Et de toi, visiblement. Finalement, Hanabi avait raison. Bon sang, que ça faisait du bien de se lâcher ! D’envoyer tout le monde bouler ! Petit hic : maintenant, t’avais du mal à redescendre. À te calmer. Ça se voyait. Tu te balançais d’un pied à l’autre, galérant comme une folle à trouver la suite de tes paroles, entrouvrant les lèvres à plusieurs reprises ... avant de finalement réussir à formuler une chose.

« Si j’dois vous mettre du plombs dans la tête, alors battez-vous contre moi ! Vous deux, en duo, là, de suite. »


C’était le seul plan qui te venait en tête pour réussir à reprendre le dessus sur le brasier qui dévorait ton cœur, à ce moment précis. Toute cette adrénaline, cette frustration, et même cette peur, qui coulaient dans tes veines, à cet instant précis. Et qui sait. Peut-être que ça leur ferait du bien, de travailler ensemble.

Face à un ennemi commun, ils seraient bien forcés de s’entendre un minimum. Alors, tu revêtais ce costume !
Vingtième Siège de la Division Orientale
Sagara Sanosuke
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Il le savait. Sanosuke était trop intelligent pour ne pas sentir la tempête arriver et, surtout, pour ne pas comprendre quand il était dans l'erreur. Il était têtu, borné et incapable d'admettre son erreur, il le savait car cette persistance avait été marquée dans son esprit depuis son plus jeune âge. Il se rappelait encore des paroles de son père, lui disant qu'il devait embrasser la douleur sans la laisser gagner du terrain, qu'il devait la combattre encore et encore, car c'était dans cette lutte que sa force véritable se ferait connaître. C'était en bravant les limites de son corps qu'il pourrait découvrir son véritable potentiel, et se forger pour devenir un homme nouveau.
Voilà à quoi s'était rattaché, pour trouver une direction à prendre. C'était la seule méthode qu'il connaissait, la seule façon qu'il connaissait d'avancer, encore et encore. Mais il savait. Il savait que ce n'était pas la méthode la plus sûre ou la plus saine, et il n'eut pas besoin d'attendre les paroles de son mentor pour le savoir. Mais il ne pouvait pas faire autrement, le mélange de fierté et de fatigue empêchait le Takamoto de considérer la chose autrement, alors que les froides paroles de son maître claquaient dans l'air.

Déçu ? Il avait raison de l'être. Son poulain fonçait droit dans le mur, ou du moins était-ce ce que sa bouche pleine de sang suggérait tandis que l'officier, de son côté, restait persuadé de savoir ce qu'il faisait. En d'autres circonstances il se serait assis pour débattre, pour faire entendre son point de vue, mais ce soir...ce soir il n'en avait ni l'énergie ni l'envie. Beaucoup de choses restaient à dire, mais Sanosuke savait où la discussion s'en venait, et il n'avait aucune envie de s'y plonger, maintenant. Il avait fait ce qu'il avait à faire, s'était suffisamment poussé à son goût. Tout ce qu'il désirait, à présent, était de rentrer chez lui et dormir à poings fermés...s'il y arrivait.

Alors il resta là, encaissant les critiques de son mentor sur son manque de recherche, son manque d'informations, sans chercher à nier ne serait-ce qu'un instant. Il était vrai que certains points restaient à éclaircir, certains antécédents à vérifier, et cela arriverait en temps et en heure. Pour l'heure il voulait assurer son efficacité sur le terrain, pour ne pas être un poids quand il reprendrait enfin pleinement le service actif. Chaque chose en son temps, un pas après l'autre mais, de toute évidence, Feng et Shinju ne se concentraient que sur le sang qui venait colorer le sol. C'était tout ce qu'ils voyaient, tout ce qu'ils pouvaient prendre en compte et, bientôt, ce fut au tour de la demoiselle de laisser tomber le masque et exploser...presque littéralement.

Dire que le jeune homme était surpris aurait été un euphémisme. Shinju, d'habitude si souriante, semblait...terriblement différente. C'était rassuré de voir qu'elle avait une part d'ombre, elle aussi et, quand elle décida d'en venir aux leçons de morales, puis de proposer une méthode plus musclées, Sanosuke cassa l'ambiance d'un sec et froid :

Vous avez fini ?


Il avait entendu, il avait écouté mais, quand il se tourna vers l'assistance, son regard était bien plus glacial et profond qu'à l'accoutumé. Il jaugea l'explosive, toisa son mentor, avant de lever ses yeux vers les sombres cieux, au-dessus de sa tête. Soupirant, il souffla :

Peut-être suis-je idiot. Peut-être n'ai-je que peu d'égard pour mon propre corps. Peut-être suis-je prêt à prendre des risques inconsidérés, plutôt que de faire preuve de patience. Peut-être que je ne vivrai pas vieux à ce rythme. Peut-être bien, oui...


Mais il en avait assez. Assez qu'on lui dise quoi faire. Assez d'entendre qu'il avait tort ou qu'il n'était qu'une déception. Assez des leçons de morale. Toisant une dernière fois l'explosive, toujours prête à en découdre, Sanosuke pivota pour attraper sa gourde et en prendre une lampée, avant d'expliquer aussi clairement et peu chaleureusement que possible que :

Soyez déçus ou en colère si telle est votre volonté Battez-vous entre vous, si cela vous chante, mais ce sera sans moi. J'ai assez vu vos têtes, pour un bon moment.  Et je gage que l'inverse est aussi vrai.


Il ne discuterait pas plus, aujourd'hui. Sa méthode n'était peut-être pas la bonne, la plus sûre, la plus saine, mais c'était la seule qu'il connaissait. Il aurait voulu être assez vertueux pour laisser son ego de côté, pour tendre la main et demander de l'aide, mais...il n'était pas encore à cette étape-là. Un jour, peut-être, mais pas encore. Pas ce soir en tout cas. Il n'était pas assez...évolué, la blessure était trop récente. Aussi, sans un geste, sans un mot, il attrapa ses affaires et, de la seule démarche lente qu'il pouvait encore avoir, se dirigea vers ses quartiers dans le plus grand silence.

Jeune maître...



Cela suffit. Je sais ce que tu cherches à faire mais pour ce soir...ce soir laisse-moi seul. J'ai eu ma dose...



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La prise de parole de Shinju a l'effet d'un sceau d'eau glacée. D'abord surpris, Feng hausse un sourcil face à la menace de sa lame. C'est la première fois qu'il la voit réagir aussi violemment. Mais rapidement, la surprise se transforme en déception et en crainte. Il commence à se masser les tempes pour ne pas se laisser aller. Les mots qu'elle vient de prononcer à son encontre sont plutôt comme un coup de poignard en plein cœur. Ils résonnent dans l'esprit du Sixième Siège avec une plus grande force que ce qu'elle a dit un peu plus tôt, intensifiant ses insécurités.

D'un côté, cela aura fait revenir l'instructeur à ses sens d'un autre côté, il aurait bien envie de lui coller une paire de baffes et encore d'un autre côté -oui y en a beaucoup-, il souhaiterait disparaitre et effacer ces dernières minutes. Quand bien même elle n'a pas tord, si elle se permet de critiquer le comportement du Hua, elle se comporte tout aussi mal, si ce n'est encore pire. C'est donc d'une voix sèche qu'il décide de lui répondre malgré sa réception des critiques plutôt dures énoncées, souhaitant la sortir de cet état déplaisant. Il ignore la voix qui lui susurrait à l'oreille "plante-la" et pour être sûr de ne pas succomber à l'appel du sang, il joint ses mains dans les manches de son hanfu.

Je ne crois pas t'avoir parlé, Shinju.
Cesse de compliquer les choses, veux-tu ?


Une façon claire, nette et relativement polie de lui dire "ferme-la" avant que Sanosuke reprenne la parole, visiblement plus qu'agacé par la tournure des événements -ce qui est plutôt cohérent avec un peu de recul-. Il semble avoir abandonné tout envie de discuter, il ne cherche même plus à se défendre, à prouver qu'il a raison. Calme en apparence, le Vingtième Siège ne répond pas à la provocation de la blonde, il décide juste de partir, sans se battre. Alors qu'il s'éloigne, l'instructeur reprend la parole pour s'adresser à ses deux élèves.

Sachez que si ça pouvait vous protéger, je vous briserais les deux jambes de mes propres mains.


Même si cela semble un poil exagéré, l'homme est des plus sérieux. S'il pouvait éviter une mort certaine à ses élèves en les handicapant, il le ferait et, on pourrait presque dire qu'il le ferait avec plaisir. Son regard se tourne finalement vers la blonde.

Si tu tiens tant à te battre, tu n'as qu'à partir à la recherche d'un Hollow dans le monde humain. Je n'ai aucune envie de perdre mon temps ou mon énergie avec ça. Navré si la conversation ne t'a pas plu, mais tu n'étais aucunement obligée de rester.


"Ca", une façon polie de dire "ta crise de nerf" ou "ton caprice" et de tenter de désamorcer la situation. L'espace d'un instant, il avait cependant songé à répondre à l'invitation en duel de la jeune femme. Mais, il s'était dit que cela le fatiguerait inutilement et aussi irrité puisse-t-il être, il ne peut pas l'emporter contre elle sans libérer son Zanpakuto, il le sait. Or, il ne veut pas qu'elle le voit et n'a pas pour habitude de s'engager dans des combats perdus d'avance.

"Tu es faible... stupide... tu vas sérieusement laisser ton élève te manquer de respect comme ça ?"

Un soupir s'échappe de ses lèvres alors qu'il porte une main à son visage, fatigué. Il ne considère plus Shinju comme son élève contrairement à Sanosuke, ils sont plus proches que ça. Et, c'est d'ailleurs cette proximité qui rend les mots de la Bakuhatsu aussi efficace que le meilleur utilisateur de Kaido de la Soul Society ou aussi désastreux qu'un poison mortel. Cette conversation ne l'a pas aidé, lui qui avait été apaisé par les mots prononcé par celle qu'il considère comme sa fille un peu plus tôt était maintenant plus en proie aux doutes que jamais. Et, cette fichue voix n'aide pas.

Maintenant... j'ai besoin de solitude. Je te souhaite tout de même de passer une agréable soirée une fois ta colère redescendue.


Sur ces mots, il décide de partir s'isoler pour méditer.
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