L'Élan argenté

Yavor préférait la solitude des montagnes et des étendues sauvages, où il pouvait se ressourcer en communiant avec la nature et méditer sur les grands mystères, ou entraîner son corps à de nouveaux défis. Avec son allure imposante et sa barbe touffue, il semblait parfaitement à sa place dans ce paysage sauvage et inhospitalier.  Des forêts denses. Des conifères. Des plaines gelées. Le bruit du vent qui s’abattait sur sa peau. Le regard de Yavor était concentré. Habité, presque enthousiaste. Il attendait en position assise, près d'un arbre mort, reconnaissable entre tous.

À travers le feuillage dense et les branches entrelacées, on pouvait apercevoir les silhouettes sombres des corbeaux, perchés sur les plus hauts arbres ou planant dans les courants d'air. Leurs cris stridents se mélangent au bruit du vent et au murmure des feuilles, créant une symphonie lugubre qui semblait imprégner l'air de la taïga. Qu'attendait-il ?

Mais...ce n'est pas les corbeaux qui intéressaient le shinigami.
L'endroit était connu, à certains moments de l'année, pour être un lieu de concentration important d'animaux, notamment de grands cervidés, d'agiles rapaces et parfois des ours.
Se nourrir et survivre : la base de n'importe quelle forme de vie. L'activité la plus archaïque, la plus pure. Le sang giclant sur les sapins. De la nourriture. La mort appelant la vie. Un cycle perpétuel. Puis, la naissance. Yavor en avait conscience. Qu'allait-il chasser aujourd'hui ? De plus, pour une fois, il allait être accompagné. Une petite affiche discrète avait été collée dans les quartiers des shinigamis afin de participer à ce rituel primordial.

Les minutes passèrent, puis il vit enfin arriver une jeune shinigami aux yeux d'un bleu profond et vif. Il entendit ses pas, puis se retourna avant de s'adresser à elle.





De grands arcs et des lances étaient posés à côté du géant boréal, sur un tronc d'arbre, probablement taillées par des artisans d'Eldgard et emmenés par Yavor.

Puis, le moine combattant ajouta

L'Elan argenté

Alors qu'elle s'ennuyait à mourir à Eldgard, Freydis avait remarqué la présence d'une affiche inhabituelle, invitant les soldats à se rendre à une partie de chasse organisée par un Siège de la Division Boréale. La femme avait été immédiatement interpelée par la chose. Elle a cherché une mention de "Hollow" ou de "Dragon", mais rien. Une chasse "classique" ? Il y avait quelque chose de nostalgique dans cette affaire, c'est comme si on lui avait donné l'opportunité de revivre de doux instants passés et puis, l'appel de la nature est  indéniablement séduisant.

Le jour venu, Frey se présente sur le lieu de rendez-vous où le Dix-Neuvième Siège attendait. Visiblement, les autres membres de la division sont des lâches. La taïga éternelle est sublime, les paysages qu'elle offre ressemblent à ceux de son pays natal mais en plus beaux, plus mystiques. La shinigami apprécie donc le fait de s'y promener depuis ses premiers jours à Stormheim.

L'homme qui a organisé la Grande Chasse est imposant, sa musculature semble particulièrement épaisse et son regard semble empli d'une force étrange. Le regard de Frey se pose tout naturellement sur son crâne rasé et la marque qui s'y trouve. La première impression qu'elle a de l'homme est plutôt positive.



La jeune femme jette un coup d'oeil en direction des lances et des arcs qui sont entreposés sur le côté. Ses lèvres s'étirent alors pour former un sourire. Cela fait longtemps qu'elle n'a pas tiré à l'arc, son arme de prédilection lorsqu'elle était humaine. Son regard se pose une nouvelle fois sur Yavor. Si cette chasse s'avérait être une épreuve pour entraîner ou tester les recrues de la division, alors Freydis entrerait par défaut dans les bons papiers de l'Officier en plus de passer du bon temps. Le seul hic, c'est que le grand gaillard parle bizarrement. Surement un vieux. Les vieux parlent souvent bizarrement.



La curiosité de la shinigami est définitivement piquée même si son regard ne peut s'empêcher de se poser sur le crâne luisant de son supérieur. Elle sait que certaines marques sont porteuses de sens mais ne saurait les distinguer.

L'Élan argenté

Dragomirov Yavor observa attentivement Freydis alors qu'elle parlait avec un enthousiasme contagieux de la perspective de chasser un immense élan argenté. Il ne put s'empêcher de sourire légèrement devant son énergie débordante. Est-ce la fougue de la jeunesse ?





Le grand colosse boréal fut presque amusé par les idées originales de Freydis.





Yavor regarda la shinigami et fut intrigué par l'énergie qu'elle dégageait.





Tandis que le vent bruissait au rythme des corbeaux qui s'envolaient près d'eux, les deux shinigamis se mirent alors en route avec leurs matériels. La silhouette massive de Yavor se découpait dans le paysage de la taïga boréale.

Leur objectif était d'abord de repérer des élans, ces majestueux cervidés qui peuplaient les vastes étendues boisées de la taïga, afin d'avoir une chance de trouver le grand élan argenté. Yavor était bien conscient que la chasse nécessitait patience et discrétion. Il encouragea son compagnon du jour à rester silencieux et à ouvrir grand les yeux, scrutant les moindres mouvements dans les sous-bois.
Alors qu'ils avançaient plus profondément dans la forêt, les bruits de la vie sauvage les entouraient : le craquement des branches sous le poids des animaux, le murmure des rivières cristallines, le vent soufflant qui caressait ponctuellement leur peau. Yavor restait concentré, chaque fibre de son être tendue vers la recherche de leur proie.


Yavor utilise Repérage

C'est alors que le duo aperçut des empreintes dans la neige.

L'Elan argenté

L'homme répond à Freydis d'une façon assez respectueuse. En tant normal, elle aurait pensé qu'il devait être de ces gens qui ont un balais dans le cul cependant, il semble être plutôt ouvert d'esprit ne se formalisant pas de la manière familière dont elle parle. Il ne se prive pas pour critiquer les shinigami qui ont refusé de répondre à son invitation, elle comprend sa réaction quand bien même elle préfère être seule plutôt que mal accompagnée. Elle hausse les épaules.



Lorsque l'homme mentionne la difficulté que pourrait bien représenter la traque, elle hoche la tête en silence. La chasse n'est pas une chose facile et ce, quelque soit la proie. Il y a bien souvent des imprévus et parfois, le chasseur devient même proie.

Un "oh" de surprise et d'émerveillement s'échappe des lèvres de la jeune femme quand l'homme explique d'où lui vient la marque qu'il a sur le front. Elle le trouve bien brave d'avoir accepté qu'on lui grave ça avec des pierres brûlantes. Bien qu'elle soit plutôt résistante, elle aurait certainement refusé. Depuis sa mort, c'est d'autant plus valable étant donné la relation particulière qu'elle entretient avec le feu et la chaleur.



L'Ordre truc bidule, ça doit bien être lié à des croyances. Si ça se trouve, c'est encore un coup de ces illuminés de Salutistes.

Un petit rire satisfait s'échappe des lèvres de la shinigami lorsque l'homme la complimente. Elle se demande cependant quel âge il a pour pouvoir deviner qu'elle est jeune. Il ressemble pas trop aux autres vieux qu'elle a pu rencontrer en tous cas. Il a l'air plus agréable. Elle s'approche des armes mises à disposition et les caresse du bout des doigts, hésitant quant à la réponse à fournir. Après quelques instants de silence, Frey recule d'un pas et se tourne vers son supérieur.



Suivant Yavor, la martialiste observe le paysage avec attention à la recherche de pistes. L'officier lui demandant de se montrer discrète afin de ne pas apeurer leurs proies, elle tâche de garder le silence et de faire attention où elle met les pieds. La discrétion n'est cependant pas son fort et elle n'est pas tout à fait à l'aise. Cela fait un moment qu'elle n'a pas chassé de la sorte.



Apercevant les traces dans la neige à peu près en même temps que son partenaire du jour, la bleuté pointe le ciel du doigt en murmurant quelques mots, requérant l'avis expert de l'officier.

L'Élan argenté

Devant la question de Freydis, Yavor prit une longue inspiration puis ferma les yeux quelques secondes, comme pénétré d'une quête importante.





Son visage se radoucit alors après les réactions de Freydis. Yavor appréciait l'état d'esprit de sa compère Boréale, et alla dans son sens.





À peine eu le temps de finir sa phrase; qu'il fracassa le matériel d'un mouvement sec, lances en bois et arcs, contre un robuste vieil arbre situé en face d'eux. Une branche cachait en partie l'écorce, et celle-ci tomba. C'est alors que les deux compères découvrirent des traces de griffes sur l'arbre en question, désormais dévoilées.




Devant cette découverte, le géant boréal marmonna alors quelque chose



L'idée de Freydis lui rappela des souvenirs de son ancienne vie en montagne : il voyait depuis très haut presque tous les jours le paysage blanc de la taïga, des centaines de mètres sous lui.




Yavor était presque envieux de sa collègue shinigami et chasseuse. En effet, son corps semblait un poil trop lourd et manquait quelque peu de souplesses pour grimper facilement à un arbre. Freydis avait l'air très motivée. Est-ce l'élan de la jeunesse ? Il y a 300 ans et 15kg en moins, Yavor aurait pu en être capable. Mais il était devenu trop musclé et rigide dans ses mouvements pour ce genre d'acrobaties, bien que l'escalade en montagne était toujours largement dans ses cordes.

L'Elan argenté

Yavor n'explique pas vraiment la philosophie de son ordre si ce n'est que ce dernier semble encourager l'affrontement -ce qui est plutôt sympathique aux yeux de la jeune femme-. De nombreuses questions se bousculent dans sa tête. Il lui semble bizarre qu'il ait aucune idée de si y a des survivants, s'il aime tant son ordre, il aurait dû partir à leur recherche. Pourtant, la bleuté a l'impression qu'il en fout pas une depuis des années. La vie de Siège serait-elle donc une vie de glandouille ?



Naturellement, elle vocalise certaines interrogations, tout en faisant une petite gaffe au passage dont elle espère qu'il se formalisera pas. Un rire léger s'échappe des lèvres de la shinigami quand son aîné dit que les épées que ses confrères trimballent sont inutiles. Elle pense la même chose et apprécie donc naturellement la remarque de l'homme.
Ca change des gens qui la traitent de brute ou d'imbécile qui ne comprend rien à la vie.



Dans les faits, Freydis est une plus grande adepte des coups de pied. La force que l'on a dans les jambes est souvent bien plus importante que celle contenue dans les poings alors autant profiter de cela pour tirer un maximum de puissance de chacune de ses frappes. Les arts martiaux purs n'ont rien à envier au maniement du sabre et aux sortilèges. Il ne s'agit pas que de force brute, il s'agit également de maîtrise et de surpassement de soi.

Un soupir de satisfaction s'échappe des lèvres de la jeune femme qui applaudit son supérieur lorsque celui-ci fracasse le matériel d'un coup vif et précis, dévoilant des marques de griffures sur un arbre. Visiblement, il n'y a pas que des élans dans le coin. Une révélation qui n'est pas pour déplaire à Freydis qui commence déjà à s'étirer, décidée à donner tout ce qu'elle a pour cette chasse.



La jeune femme laisse quelques instant à Yavor pour réfléchir à sa proposition puis elle s'élance dans les airs avec une agilité féline, prenant des appuis subtiles sur tantôt sur des branches d'arbres tantôt sur les airs pour grimper jusqu'au sommet de l'arbre le plus élevé des alentour. C'est en hauteur que la jeune femme se sent la plus à l'aise alors naturellement, elle est de très bon poil depuis son perchoir et profite de la caresse de la brise hivernale.

L'Élan argenté

Yavor ne les cherchait pas. Ils viendront à lui, ou lui à eux, naturellement. Du moins, c'est ce qu'il pensait. Lors de la prochaine éclipse, un 74eme jour du Printemps, ils se retrouveront. Il expliqua alors à Freydis les enjeux.





Pour Yavor, la chasse est bien plus qu'une simple activité de loisir ou un moyen de subsistance. C'est un art, une connexion profonde avec la nature et un défi constant qui met à l'épreuve ses compétences.
Mais, les dragons, il ne les "chassait" pas : ils sont ses ennemis.





Cela dit, Le dixième Siège n'était pas contre l'idée de dévorer un dragon entier à la suite d'un rude combat, et se demandait par ailleurs quel goût cela pouvait avoir. Yavor resta de marbre devant la légère maladresse de sa compère shinigami. Tant que cette maladresse n'avait pas lieu en combat, Yavor lui donnait peu d'importances.
Il prit alors une voix un peu plus calme, afin de questionner lui aussi Freydis sur ses motivations profondes.





Yavor était impressionné par la vitalité et la souplesse de sa collègue shinigami. Elle sautait tel un chat entre les branches. Il vit celle-ci trôner au-dessus d'un grand arbre.

L'Elan argenté

La jeune femme est perplexe. Elle ne comprend pas pourquoi, s'il tient à son ordre et aux membres de celui-ci, il ne part pas à leur recherche. La Puissance permettrait-elle de retrouver des personnes ? Les dieux existeraient-ils vraiment ? Si Freydis croyait aux dieux et au Valhalla dans sa vie humaine, elle avait cru que ceux-ci étaient en réalité les shinigamis et la Soul Society après s'être réincarnée.



Il existerait donc des êtres plus puissants que les shinigamis ? La jeune âme a déjà entendu parler d'un roi spirituel qui aurait disparu il y a des siècles de cela mais elle n'a pas souvenir que celui-ci ait été qualifié de dieu. D'ailleurs, elle ne sait pas si ce roi spirituel a quoi que ce soit de spécial, elle ne s'est jamais posé la question.



Freydis comprend ce que l'homme veut dire par volonté de rétablir la justice et cette question de promesse envers soi même. Elle aurait aimé retourner dans le monde humain pour s'occuper du cas de la salutiste qui les a brûlé vifs, son frère et elle. Malheureusement, les lois de la Soul Society limitent les interactions entre humains et shinigamis. Depuis le temps, l'humaine a dû mourir. Et même si elle n'était pas morte, la shinigami ne pourrait pas aller faucher son âme librement.



Quelques secondes de silence s'imposent lorsque Yavor interroge la jeune femme sur ses objectifs. Sur le moment, elle ne sait pas quoi répondre. Elle n'a jamais mis de mots sur ses ressentis. Mais, après quelques instants de réflexion, elle s'essaie à une explication de ces ressentis et de ces envies qu'elle n'a jamais vraiment exprimée.



Freydis a plein de défauts, elle est très égoïste et parle rarement de Finn. Néanmoins, personne ne peut nier l'affection qu'elle porte à son frère.

Après quelques acrobatie, la martialiste se trouve au sommet de l'arbre le plus haut du coin duquel elle observe les environs à la recherche de pistes. Elle reste en hauteur pendant un moment, jusqu'à ce que son supérieur l'appelle, visiblement impatient. Elle descend alors de son perchoir pour le rejoindre.