Amitiés Intemporelles

Meirneth le savait plus que nul autre ; quand le Grand Architecte avait des projets pour lui, il lui arrivait de se montrer très souvent pernicieux. Ainsi n'avait-il été qu'à moitié étonné d'avoir été traîné jusqu'ici dès le saut du lit : les affaires administratives l'ennuyaient plus que nul autre, mais il ne faillissait pourtant jamais à son devoir. Droiture, Ordre et Honneur, des maîtres mots qui vibraient encore particulièrement dans l'esprit du shinigami récemment félicité pour ses prouesses lors de la Guerre. Si le souvenir du trépas d'anciens camarades et le fait d'avoir distribué la mort tel une derviche d'acier indomptable ne lui avait pas glacé le sang, il en avait retiré un goût plus qu'amer pour la confiance qu'il pouvait accorder aux autres ; en ce monde, de la même façon qu'était régit celui des vivants, tout était éphémère. Une conclusion qui lui collait à la peau au moins autant que l'honneur du blason qu'il gardait, comme son courage, chevillé au corps. Mais rien qui ne saurait pourtant entâcher le mental d'acier de notre protagoniste ; à cette époque, il était encore bien trop naïf pour éprouver autant de dédain à l'égard de ceux qui se jouaient de la vie comme s'ils en étaient les uniques dépositaires.

Si le constat qu'il se faisait de sa vie estudiantine avait quelque chose de doux-amer, Meirneth n'en retirait pourtant pas que des mauvais souvenirs. C'est tout de même le pas lourd, et loin d'être décidé, qu'il s'était mit sur la route de l'académie. On l'avait prévenu dès l'aurore ; aujourd'hui serait un jour spécial pour les résidents de la bâtisse, préparés à ce que des dignitaires de la Reine y viennent en repérage afin d'avoir un avant-goût de la nouvelle fournée d'âmes guerrières prêtes à en découdre et rejoindre les garnisons de l'Occident. On compterait donc sur lui, et nulle marge ne serait laissée à l'échec.

Il pouvait néanmoins compter sur la présence de Mikael, dont le rang les séparaient encore de plusieurs sièges à cette époque, pour assurer l'écrémage des jeunes talents. Notre chevalier adoubé s'approcha à sa hauteur, après avoir franchi les couloirs de l'académie qui avaient chargés ses pensées de souvenirs qu'il pensait refoulés.



Initia-t-il, suivi d'un sourire communicatif qui se voulait plus poli que réellement sincère. Mais que l'on ne lui en veuille pas, après tout, le code strict de la chevalerie exigeait de lui une tenue et un stoïcisme à toute épreuve.

Mikael, même s'il n'avait eu jusqu'alors que peu d'occasions d'échanger avec lui, incarnait aux yeux de Meirneth une certaine forme de modèle. Brillant, bien que peu modeste, il s'était illustré comme lui pour des hauts faits pendant la Guerre opposant la faction des Faucheurs à celui des Hollows et des Dragons coalisés. Il était en quelque sorte un but, un idéal de force et de respect qu'il aimerait un jour pouvoir atteindre. En cela, Meirneth se poussait constamment à la tâche, une dévotion qui lui avait été justement rendue par les galons et le lustre qu'il arborait fièrement sur le blason de son gambison noir distinctif.

Ses yeux n'attendirent cependant pas la réponse de son acolyte pour les dévier sur les quelques étudiants déjà présents dans ce qui ressemblait à une cour intérieure, vaste zone d'entraînement académique. Il scruta, avec peut-être plus de zèle qu'il ne l'aurait espéré, à la recherche de celui ou celle qui saurait aujourd'hui se démener suffisamment pour représenter à ses yeux le titre honorifique de perle rare. Ainsi s'engagea la conversation entre les deux officiers Shinigami, rythmée par le fracas des armes s'ébattant dans la gigantesque cour d'entraînement dont le toit ouvragé donnait une vue particulière sur le château qui la surplombait, érigé en véritable merveille d'Adalon.

L'amitié intemporelle

Une autre journée à l’académie, Alésia en apprend tous les jours, et ce, malgré son entraînement aux côtés de sa mère avant son entrée dans l’école. La jeune femme vit en internat là-bas jusqu’à la fin de son année afin d’éviter tout problème et avoir accès plus aisément à tout ce l’étudiante aura besoin. Dans un premier temps, la blonde n’était pas très à l’aise pour dormir loin de sa demeure familiale et elle n’était surtout pas habituée à cela. Être mélangé avec d’autres classes sociales, ce n’était pas une habitude pour Bellerose. Ceci dit, plus le temps passe et mieux, elle parvient à s’adapter à sa situation. À cette époque, Alésia était souvent souriante, calme et agréable à vivre, allant jusqu’aux autres pour discuter un peu. Bien sûr, ce n’est pas pour autant qu’elle avait beaucoup d’amis, elle en avait que peu et cela lui allait très bien. Contrairement à d’autres nobles, elle n’était pas fermée d’esprit en restant entre sectaires de riches. La noble aimait se mélanger aux autres afin d’apprendre à mieux connaître le monde qui l’entoure. Riche, classe moyenne, pauvre, handicapé ou autre, peu lui importer. En réalité, Alé se fiait uniquement à la mentalité de celui qu’elle avait en face d’elle. Et avoir trop d’amis, ça ne servait à rien, car tu ne peux pas partager de bons moments avec tout le monde. Forcément, elle va privilégier le temps avec d’autres que certains et ça peut créer de la jalousie.

À l’académie, il y avait plusieurs types de cours et il fallait avoir de bonnes notes partout afin de pouvoir accéder à la division occidentale. Et mieux, à un poste plutôt convenable. Il y avait des cours d’histoire afin de connaître les origines et le passé de l’Occidentale. Il avait aussi des cours de Zanjutsu, de Kidô et bien d’autres ainsi que des débats entre érudits, étudiants et citoyens plutôt intéressants. Durant ces années d’études, Bellerose a démontré un grand talent en Kidô et dans le contrôle du Reiatsu, mais une certaine faiblesse de le Hôho et le maniement du Zanjutsu en général. Ce n’est pas une combattante en combat rapproché, comparée à d’autres. Or, des experts en Kidô l’ont tout de même repéré et ils ont décidé de la prendre sous son aile jusqu’à la fin de ses études. De plus, elle est la fille de la 4e siège, Bellerose Rosalia, même si certains la prévoyait au-delà de ce rang, au vu de ses capacités et de sa dévotion à son travail de shinigami. La jeune femme avait donc une certaine pression sur les épaules à cause de la réputation de sa mère comme étant une excellente shinigami. Cela dit, Alésia n’a pas le talent de sa mère pour le combat au sabre. Pourtant, elle tente de s’améliorer dans ce domaine et cela grâce au soutien d’une amie proche qu’elle aime beaucoup.

Après avoir mangé et à la suite d’un cours, le temps de digérer, il était temps d’aller dans la cour d’entraînement pour le maniement au zanjutsu. Un cours que la jeune femme redoute un peu, mais elle avait la motivation de s’améliorer. Du coup, elle mettait ses doutes de côté afin de progresser correctement. De plus, sa meilleure amie, Rhagaea Caladog, une jeune femme de son âge, mais provenant d’un village paysanne qui a su se démarquer avec détermination et prouver qu’elle avait sa place dans cette société. Là-dessus, Alésia lui avait donné son respect et depuis, elles sont comme inséparables. Sa lame s’entrechoque avec la sienne et d’un pas, elle recule avant que son regard soit attiré par un homme avec une armure en or, au loin.



Demande-t-elle à son amie, en étant un peu perplexe. Avec une telle armure, il n’est pas difficile de le repérer au loin. Encore un noble qui veut se faire remarquer et qu’au final, il n’apporte rien d’intéressant au combat. Un fils à papa et maman qui a dû être pistonné grâce à son statut. Calagod détourne le regard tandis qu’un autre homme rejoint celui en armure dorée.



D’un pas rapide, Rhagaea s’élance vers Alésia qui semble un peu concentrer sur les deux hommes. Son amie cherche à la faire se concentrer à nouveau sur le combat et réalise un mouvement horizon dans sa direction. Cela dit, d’un mouvement de main, Bellerose crée Seki, une protection de faible rang qui s’interpose entre elle et la lame de l’Asauchi de son amie. La paysanne est surprise sur le moment. Une utilisation d’un Bakudô sans incantation, ce n’était pas possible pour elle. Alésia a beau être douée en Kidô et être sous la tutelle d’un expert, elle ne pouvait pas y parvenir en seulement quatre ans. Or, Seki se brise aisément, contrairement à sa forme avec incantation. Cela la rassure, au moins, Bellerose doit encore progresser. Les yeux de la Sorcière se tournent vers la chevalière.



D’un shunpo vers l”arrière, après avoir joué sur l'effet de surprise. Alésia incante un Hadô.




Alésia pointe Rhagaea de son index, générant une petite masse électrique qu’elle relâche ensuite sous forme d’un rayon et part se percuter contre la lame de son amie. En effet, Calagod a tenté de parer le Hadô et cela provoque une légère explosion. La fumée se dissipe et un sourire s’affiche sur le visage de l’épéiste. Bellerose sourit également, elles vont pouvoir s’amuser un peu, tout en oubliant la présence des deux officiers.

L'amitié intemporelle

Si Meirneth savait de son présent supérieur qu'il aimait se montrer indolent, il lui connaissait aussi son goût prononcé pour ce qu'il prenait... pour de la mise en scène, et qui plus est particulièrement théâtrale. Leurs salutations respectives échangées, le regard des deux officiers se tournèrent dès lors vers l'intérieur de la cours où régnait déjà l'atmosphère électrique des combats. Une sensation que Meirneth trouvait particulièrement plaisante, et qui lui faisait se rappeler plus que jamais de l'importance de la confiance qu'il témoignait à son épée ; vestige de la guerre des ombres et des serres de laquelle il n'aurait jamais pu sortir indemne sans les pouvoirs latents dont elle recelait. Si Mikael n'avait eu qu'à combattre que des sous-fifres, il ne mésestimait néanmoins pas les souvenirs à glacer le sang qu'ils devaient tous deux partager. Bien que leur mission différait à cette époque, nul doute que leur coeur avaient su battre à l'unisson d'une même cause ; et nombre de leurs camarades et amis, tombés au combat, hantaient maintenant les pensées de notre jeune chevalier en devenir.

Une mentalité qui rendait d'autant plus important ces entraînements et le soin apporté au développement martial de la nouvelle génération de shinigami. Il le savait, et l'avait appris à ses dépens lors de cette terrible guerre ; rien ne peut totalement se gagner par les bonnes intentions, il faut savoir être fort pour maintenir la paix, même si tout indique que les nuages noirs de la guerre ont été écartés de l'horizon. Ces nouveaux disciples, dont la plupart seront fraîchement diplomés comme Chevalier-faucheur à l'issue de leurs derniers examens, formeraient ainsi l'Ultime rempart qui séparait l'interstice ténue entre la paix relative qu'ils vivaient présentement et les atrocités d'une guerre dont l'arrivée serait, comme pour la précédente, aussi abrupte que chaotique.

Néanmoins, et certainement dans le but d'alléger un peu la situation, Meirneth n'hésita pas à rétorquer auprès de son supérieur lorsqu'il le vit s'étonner de la vélocité du Kido que l'une des étudiantes venait d'utiliser juste sous ses yeux.



Lui répondit-il, hochant du menton en signe d'approbation qu'il inclina en la direction de la personne susdésignée. En voyant l'intérêt particulier que Meirneth semblait développer pour les compétences de la jeune femme, l'uns des écuyers de l'académie resté dans l'ombre de nos deux protagonistes sortit de sa cache, et tendit une fiche de renseignements sur laquelle figurait toutes sortes d'informations sur les élèves présents dans la cours. Le chevalier s'empressa de la parcourir, puis il poursuivit.



Puis il tendit ladite fiche à Mikael, dans le cas où ce dernier souhaiterait la parcourir. Qu'il le fasse ou non, l'écuyer dont le rôle avait été assigné à la tâche informative auprès du duo s'éclipsera avec les feuillets une fois que le principal des informations en aura été décodé. Le chevalier reprit alors.



Le ton un brin caustique de Meirneth aurait certainement pu exaspérer son supérieur dans un autre contexte, bien qu'il ait fatalement raison, y compris pour lui-même ; même s'il avait développé plus d'intérêt pour cette maîtrise que son partenaire, le Kido lui restait un savoir encore largement sous-exploité et partiellement incompris. Une vérité qui ne sembla blesser aucun d'eux dans leur orgueil, même après qu'ils virent ladite Alésia affronter sa camarade à l'aide d'un Byakurai incanté avec brio. C'est à ce moment là que Mikael quitta les rangs qu'ils avaient formés, se dirigeant vers le petit groupuscule d'académiciens en pleine représentation de leurs talents.

Si Meirneth y resta dans un premier temps passif, il dût se rendre à l'évidence, une fois de plus, que Mikael aimait jouer le beau rôle. Une suggestion de son esprit que la pression du Reiatsu qu'il exerça par la suite sur le groupuscule d'élèves finira par lui confirmer. Meirneth profita de cette saugrenue intervention pour s'approcher lui aussi du reste des élèves ; ses bras fichés le long du corps ne semblaient témoigner d'aucune intention directe de vouloir les tester, contrairement aux manies plus belliqueuses de son partenaire. Toutefois, son regard se vit plus appuyé et insistant sur certains élèves en particulier qui avaient su accaparer son attention. Aux côtés de son supérieur dont les deux caractères semblaient presque unanimement s'opposer, Meirneth tempérait la tension ambiante par sa seule présence —son regard et ses intentions se voulèrent naturellement moins compétitifs que ceux de Mikael, mais peut-être par volonté de vouloir cacher véritablement son jeu. Après tout, tous deux étaient ici pour la stricte et même raison ; savoir si, oui ou non, les jeunes âmes ici présentes promettraient à la Soul Society de beaux lendemains.

L'amitié intemporelle

L’entraînement se porte assez bien pour le moment, Alésia s’entraîne avec l’une de ses rares amis de l’académie, même si on peut le dire, sa meilleure amie. L’utilisation du Zanjutsu n’est pas aisée pour la noble, car elle s’était bien concentrée sur l’apprentissage du Kidô ainsi que du Reiatsu. Et il n’était pas possible, au vu de son niveau, de se perfectionner dans tous les domaines du combat. En tout cas, elle faisait de son mieux pour s’améliorer un tant soit peu dans le maniement du sabre. Pour l’utilisation du Hakuda, ce n’était pas du tout son fort et ce n’était pas du tout sa priorité. Pour le Hôho, elle manquait de talents, ce qui ne l’empêche pas de se déplacer rapidement sur de courtes distances. Ce n’est pas une prodigue qui excelle partout, mais uniquement dans l’art de manipuler le Reiatsu. Aujourd’hui, elle usait du Zanjutsu et du Kidô pour faire face à Rhagaea afin de s’améliorer comme dans un vrai combat. En plus de cela, le professeur qui avait autorisé l'utilisation de toutes leurs connaissances martiales, car des officiers de la Division étaient en visite. Il fallait bien qu’il donne bonne figure de son enseignement à des supérieurs. Pour lui, il fallait juste qu’il espère que ces élèves puissent montrer de bonnes performances.

Après deux ou trois échanges contre Rhagaea, l’un des officiers se rapproche des étudiants et il faut rester concentré sur lui. Les deux blondes s’arrêtent de combattre et elles se mettent à l’observer avant de se rapprocher un peu. L’homme avait peut-être des choses à leur dire, des conseils afin de s’améliorer. Bellerose était à l’écoute. Ce dernier se fait appeler Mikael et il est troisième siège de la Division Occidentale et ce n’est pas un petit siège qui est venu leur rendre visite. Pour lui, il n’y a aucun mal à viser un siège particulier à la sortie de l’académie, ça montre une certaine envie d’ambition et de responsabilité. Cela dit, il souhaite avoir que les dernières années face à lui. Du point de vue de Alésia, ce dernier veut soit leur parler qu’à eux ou alors il y a autre chose qui souhaite faire. La blonde avec son amie se rapproche du centre tandis que le second se rapproche un peu de leur position. Ce dernier veut les tester afin de savoir que vaut leur combativité face à l’adversité. C’est un troisième siège, il n’est pas là pour plaisanter contrairement à ce que certains pensent croire parmi les étudiants. La noble et la paysanne restent quant à elles, concentrées. Ce dernier libère une pression spirituelle plutôt impressionnante et cela provoque les premières chutes ainsi que de perte de conscience. Alésia reste debout tandis que son amie en fait autant, une sorte de rivalité qui permet de tenir un peu le choc.

D’après l’officier, certains Hollow ou ennemis d’une autre race disposent d’une capacité à déployer une pression spirituelle plus ou égale à la sienne. Ainsi, en tenant le coup, ceux qui sont restés debout, sont sur la bonne route pour devenir de bons shinigami. Il souhaite laisser place à son collègue qui se trouve à ses côtés, mais il demande si ils souhaitent pour certains et certaines une seconde chance avec une pression un peu plus élevé tandis que ceux encore debout souhaite recommencer avec un cran au-dessus.



Dit-elle debout, un peu épuisée à cause du premier test de Mikael, mais il n’était pas question de baisser les bras. La jeune femme voulait démontrer son envie d’être plus forte et d’atteindre un siège élevé. En plus de cela, elle ne veut pas ternir l’image de sa mère. Cette expérience va lui permettre de gagner en force mentale et physique, si un jour, elle doit aller sur le terrain. Rhagaea reste au côté de son amie et elle se montre également motivée à subir à nouveau le test à un tout autre niveau.



Certains semblent se motiver à continuer le test tandis que les plus faibles ayant tombé et quelques-uns ayant résisté, mais à bout de force, décident de s’éloigne du groupe. Maintenant, ils attendaient que Mikael exécute ses intentions et de connaître les intentions de son collègue qui se trouve à ses côtés.